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Farhad Aumeer: «Il faut un professionnel pour le radar de la météo»
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Farhad Aumeer: «Il faut un professionnel pour le radar de la météo»
Lors d’une question parlementaire, vous avez suggéré un nouveau système d’alerte. Êtes-vous satisfait de ce qui a été fait ?
Bien sûr que non. C’est un système qui a mis le pays en veille de fortes pluies pendant trois ou sept jours, sans qu’il n’y ait rien d’important ; mais quand il n’y avait plus de veille, le pays a été inondé. Il va de soi qu’ils vont tout mettre sur le dos du changement climatique. Les autres pays aussi y font face, mais ils se préparent. J’avais demandé au ministre s’il était satisfait du bilan du nouveau radar ; il est resté plutôt évasif. Il ne peut plus venir dire que le radar ne fonctionne pas bien. Les météorologues savent-ils bien interpréter les données pour être précis ? S’ils n’ont pas été formés, cela ne sert à rien. En tout cas, je ne suis pas satisfait.
Que proposez-vous comme système d’avertissement ?
Une étude approfondie pour connaître les failles de notre système. Il faut un professionnel avec une grande expérience dans la lecture des données d’un radar type Doppler pour être crédible dans les prévisions. Le ministère de la Santé a engagé des professionnels. Le Premier ministre a un conseiller indien. Pourquoi pas un expert pour la météo ? Un consultant aurait pu lire les données tout en formant les Mauriciens. Je suis persuadé que c’est facile à trouver. Météo France ne dira pas non pour nous aider d’autant plus que La Réunion compte sur les données du radar du Trou-aux-Cerfs. Les Américains qui sont dans l’océan Indien ne diront pas non, tout comme les autres pays amis qui ont des intérêts dans la région.
Vous êtes un scientifique et vous devez savoir que la météo n’est pas une science exacte, ayant des variables qui changent à tout moment…
Je suis à 100 % d’accord. Il n’y a pas de science exacte. Je suis un professionnel dans le domaine médical. Je vous parle en tant que gynécologue et scientifique. Il y a beaucoup de femmes qui risquent d’accoucher prématurément. Il est difficile de savoir lesquelles quand c’est trop tôt, mais il y a tout un protocole à respecter. Je ne mettrai pas une femme à son septième mois à l’hôpital pour la faire rentrer chez elle à la veille de son accouchement pour qu’elle donne naissance dans sa cuisine. La météo n’est pas une science exacte certainement, mais nous comprendrons quand la station dit qu’il va avoir de grosses pluies et qu’il y a finalement une petite pluie fine. Toutefois, c’est différent quand elle enlève l’avertissement de fortes pluies le jour où il a vraiment plu.
Le ministre avait parlé de SMS. Est-ce nécessaire ?
C’est très important. Cela se fait dans plusieurs pays quand il y a une catastrophe. Un parent ou un employeur qui obtient un message d’alerte sur son portable saura quoi faire à l’avance. Il y a des communiqués, mais tout le monde n’est pas connecté sur les réseaux sociaux ou n’écoute pas la radio tout le long de la journée.
Depuis 2019, la loi a été amandée pour qu’un ministre, en l’occurrence celui des Collectivités locales, ait un droit de regard sur la météo. Est-ce une bonne chose ?
Il faut une équipe de techniciens à la météo. Ce sont eux qui doivent tout gérer et décider des avis à émettre. Mais la station météo doit pouvoir donner des informations exactes au ministre qui doit à son tour informer le gouvernement pour la prise de décisions comme la fermeture des écoles ou des bureaux. Il ne faut pas que ce soit des policiers, des pompiers et des membres de la SMF qui s’assoient autour d’une table avec des météorologues pour décider du temps qu’il fera ou des avis à émettre.
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