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Parama Valaydon: de la haute finance à la musique spirituelle
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Parama Valaydon: de la haute finance à la musique spirituelle
À côté d’une riche carrière d’économètre, l’on découvre une autre facette intéressante d’un personnage très accompli – celle d’un flûtiste passionné et talentueux. Le clip vidéo de musique spirituelle composée en hommage au dieu Muruga dans le cadre du Thaipoosum Cavadee, demain, et déjà en circulation sur Youtube, a touché le cœur de beaucoup. Parama Valydon nous partage son parcours de conversion à la musique spirituelle et une sagesse qui découle d’un vécu et d’une vision humaniste de notre société.
Il a fait ses études à la prestigieuse London School of Economics (LSE) dans les années 70. Parama Valaydon a certainement beaucoup de réussites à son actif. L’un des premiers Mauriciens à se spécialiser en économétrie, il s’occupe de la gestion du département des petites et moyennes entreprises (PME) de la Development Bank of Mauritius (DBM) après ses études. Il s’impose ensuite sur le continent africain en rejoignant la Banque africaine de développement (BAD) et devient le conseiller du président de l’institution, Donald Kaberuka. Il est nommé plus tard président du conseil d’administration de l’Indian Ocean International Bank (IOIB) et réalise avec succès sa fusion avec la State Bank of India. En 2015, Parama Valaydon est nommé président de la SMEDA et ce sera sa dernière mission dans un organisme public.
Cependant, ce spécialiste, qui a eu une carrière brillante dans les statistiques et données économiques, est aussi un flûtiste carnatique tout aussi passionné, accompli et talentueux. Aujourd’hui retraité à 82 ans, Parama Valaydon affirme avoir encore beaucoup à apprendre pour perfectionner son amour et ses compétences en musique. Dès l’âge de 10 ans, «nous jouions de la musique et faisions des spectacles de danse au Mauritius Broadcasting Service à Malherbes. Mes parents et oncles, Gaston Valydon et le père de mon cousin Kris Valayden, étaient tous musiciens. Nous étions également invités à jouer dans tous les festivals. Nous avons donc grandi en étant exposés aux arts, notamment au théâtre et à la musique».
C’est ainsi, raconte-t-il, «que j’ai reçu en cadeau une flûte de mon père. J’ai commencé à en jouer et après des années, je suis allé apprendre les techniques musicales», en parallèle à ses engagements professionnels. Le flûtiste a aussi bénéficié de deux bourses pour étudier la musique en Inde, notamment la musique carnatique au Tamil Nadu et la musique hindustani à New Delhi. C’est là, dit-il, qu’il a vécu des expériences qui allaient favoriser sa conversion à la musique spirituelle.
«J’ai appris la théorie musicale pendant 21 ans et j’ai pratiqué toute ma vie. J’ai donc éventuellement développé une affinité et un talent, surtout pour la musique carnatique. Ce qui m’a touché, c’est qu’en Inde, mes enseignants me conseillaient en me disant, “ne dis pas que tu es flûtiste, mais dis que tu es toujours en train d’apprendre la flûte”. L’humilité et l’amour spirituel divin, c’est ce que j’ai vécu...» Même lorsqu’il était à la BAD et voyageait à travers le monde, «j’avais toujours ma flûte sur moi et j’en jouais à mes moments libres», nous confie Parama Valaydon.
À ce jour, sa collection personnelle compte 200 flûtes orientales, toutes fabriquées traditionnellement à la main à partir de bambou et provenant de différents endroits de l’Inde, y compris de villages retirés où on les fabriquent. «Lorsque je les achetais, je jouais et vérifiais la tonalité de la flûte. Si je sentais que la moindre chose n’allait pas, je l’achetais mais j’allais partout où cela était possible à la recherche de la flûte parfaite.» Certaines coûtent environ Rs 12 500 chacune. «La musique carnatique, ajoute-t-il, est très profonde et techniquement difficile à jouer, tout comme la musique soufie. Il faut beaucoup de temps pour l’apprendre ; mais avec la volonté, on y arrive.»
«Service to humanity»
Une ode à la force divine du dieu Muruga en toute simplicité, sincérité et mauricianisme. C’est dans cet optique que le clip vidéo de la musique spirituelle instrumentale en hommage au dieu Muruga, intitulé Kanda Muruga – Flute Cover Version by Parama Valaydon & Group, a été réalisé, en collaboration avec des musiciens chevronnés du Veeramundar Band. Sorti en cette période de jeûne précédant la célébration du Cavadee, demain, il a été apprécié par la population et les membres de la diaspora. Diffusé ces derniers jours à la MBC TV, il est aussi disponible sur les plateformes de réseaux sociaux, telles que YouTube*. «Le Kanda Muruga, c’est demander à Dieu de nous apporter l’espérance, la justice dans le pays et la victoire du bien sur le mal. Ce message se répand sur cette force divine, qui va bien au-delà de toute religion : de nous enrichir et de nous unir, au-delà de la race, de l’ethnie et de la religion, car notre seule religion, c’est l’humanité. Même dans le clip, vous remarquerez», dit Parama Valaydon, «qu’il est écrit “Service to humanity with the blessings of Lord Muruga”.»
Cette période de jeûne est l’occasion de se purifier pour un changement intérieur. «À un moment où l’on a tendance à diviser les gens dans la société, le succès de ce clip musical témoigne que nous devons avoir la foi et mettre notre cœur dans ce que nous faisons. La base essentielle de toute religion est la foi. D’ailleurs, nous ne nous attendions pas à ce que ce soit un tel succès, mais c’est la sincérité, l’amour et l’esprit du vrai mauricianisme qui nous animent qui ont fait que les gens, quelle que soit leur religion, l’ont aimé et apprécié.» En cela, dit Parama Valaydon, réside l’importance de ce genre de musique spirituelle, en particulier, pour les jeunes. «S’unir et ne pas se laisser diviser par de fausses barrières telles que la religion, l’ethnicité ou la haine communale. Croire en ce que nous faisons et travailler ensemble pour qu’on puisse vivre dans un pays évolué.» Le flûtiste carnatique passionné qu’est Parama Valaydon prévoit de sortir une prochaine vidéo – qui sera réalisée toujours avec le soutien des talentueux musiciens du Veeramundar Band – en avril. De nombreuses expériences à partager et quelques larmes de joie… C’est un Parama Valaydon plutôt ému et une source d’inspiration, qui nous laisse à la fin de cet entretien.
Quand le talent et l’amour sont là, «what’s in a name?»
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<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/lexp_-_2023-02-03t175600.788.jpg" width="620" />
<figcaption><strong>© Dev RAMKHELAWON</strong></figcaption>
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<p>Dans le garage plutôt modeste de Raja Veeramundar – saxophoniste chevronné et chef d’orchestre du groupe – l’équipe musicale, composée de jeunes et de personnes expérimentées, se retrouve pour les répétitions. C’est d’ailleurs dans ce lieu simple, mais créatif et magnifique, que toutes ces notes magiques sont synchronisées et réalisées. Le clip musical <em>Kanda Muruga- Flute</em> cover version, qui témoigne de la beauté et de la simplicité de la spiritualité, aura nécessité quatre mois de travail acharné et au moins 15 répétitions pour être conceptualisé et synchronisé, tout en s’assurant que les éléments sonores des divers instruments soient réunis en parfaite harmonie. Les artistes talentueux qui ont rendu cela possible : Raja Veeramundar et son fils, le Dr Vicky Veeramundar, un jeune guitariste passionné ; Ashwin Veeramundar ; Keven Moonsamy ; Khesava Sanyasi et Anil Nallan Chakravarthy. La réalisation a également été sponsorisée en partie par l’Armoogum Parsuramen Foundation, Woodfit Ltd,<em> </em>et Kris Ponnusamy. Pour le reste, chaque membre du groupe a contribué financièrement.</p>
<p>«<em>Avec de l’amour, nous y arrivons. La musique est notre façon de déstresser et de libérer notre créativité ; elle nous permet de nous unir en tant que Mauriciens. Pour beaucoup de jeunes, la musique a un aspect commercial et de divertissement</em>», explique le Dr Vicky Veeramundar. Cependant, ce clip de musique spirituelle aura plu même aux jeunes. «<em>Je pense qu’au fond du cœur de chaque jeune, le mauricianisme est vivant au-delà de tout, et c’est pourquoi tout le monde a pu simplement le comprendre et l’aimer.»</em> Cela, affirme-t-il, parce qu’ils ne sont que des individus libres qui se réunissent pour faire de la musiquepour l’âme.. «<em>We aspire to be nobody, and not somebody…»</em></p>
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