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Visage: Dharmesh Ramlugun, le médecin au grand coeur
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Visage: Dharmesh Ramlugun, le médecin au grand coeur
Il a le coeur sur la main. Du 30 janvier au 4 février, le Dr Dharmesh Ramlugun, spécialisé en chirurgie cardiaque et pédiatrique, a organisé une série de consultations pour les patients mauriciens avec l’aide du professeur Stephen Brown, d’Afrique du Sud. Objectif : aider au niveau des diagnostics et futures interventions.
«J’avais 8 ans quand mon papa est tombé malade. Il a eu un problème avec un vaisseau du coeur, un problème coronaire. Tout a changé pour moi. Pendant trois ans, il a beaucoup souffert avant de mourir. Au milieu de tout cela, j’ai développé une vocation. Je voulais exercer le métier de médecin pour sauver des vies», confie le Dr Dharmesh Ramlugun. Il se souvient d’un ouvrage consacré à la transplantation cardiaque, acheté par son père, qu’il avait feuilleté. «En le parcourant, je ne savais pas exactement ce que c’était mais j’avais envie de faire ça. Et aujourd’hui, je m’y suis spécialisé», affirme-t-il.
Praticien hospitalier en chirurgie adulte et pédiatrique, ce Mauricien basé au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Strasbourg, en France, depuis 2004, était de passage à Maurice la semaine dernière pour mener des consultations avec le professeur Stephen Brown, originaire d’Afrique du Sud. Ce dernier est cardio-pédiatre. Prévues initialement du 30 janvier au 3 février à la clinique Wellkin, les consultations ont été étendues au 4 février face à l’affluence des patients. «Nous avons consulté les enfants gratuitement et fait un constat de leur état de santé. Des échographies ont également été effectuées.»
Depuis quelque temps, le Dr Dharmesh Ramlugun essaie de faire de l’éducation médicale pour bien faire comprendre aux malades de quoi ils souffrent exactement et pourquoi on opère, entre autres. «Nous avons entamé une campagne de sensibilisation et de diagnostic. Ceci nous permet de faire un constat et d’identifier les besoins des patients. On est là pour aider», ajoute-t-il.
Quelle est justement l’étendue des maladies cardiovasculaires, figurant parmi les principales causes de mortalité dans l’île ? «Je n’ai pas les statistiques mais de ce que j’ai cru comprendre des communiqués du ministère de la Santé, les autorités en sont conscientes et font le boulot. Si vous prenez les personnes âgées, il n’y en a pas forcément beaucoup plus mais l’ascension est visible chez les groupes estimés jeunes et actifs au sein de la société», affirme le médecin.
À titre d’exemple, le diabète apparaît de façon de plus en plus précoce mais pour que cette pathologie entraîne des complications gravissimes, il faut un certain temps d’évolution. Le constat du Dr Dharmesh Ramlugun est que les jeunes tombent malades rapidement. Hormis le diabète, d’autres problèmes sous-jacents peuvent survenir comme le cholestérol, la sédentarité etc. En somme, dit-il, les facteurs de risques cardiovasculaires sont présents à un jeune âge mais ne sont pas maîtrisés. Dans la population caucasienne, à échelle européenne, à partir de 40-45 ans, on peut avoir des malades présentant des problèmes de vaisseaux du coeur. Or, à Maurice, certains patients ont 25 ans, ce qui est «anormal car il y a 20 ans de précocité».
Aussi, il est crucial de bien éduquer les malades, de les mettre au courant de leur état de santé et de déterminer le degré d’urgence et les types d’opération à leur proposer en fonction de leur pathologie, souligne-t-il.
Avec son confrère sudafricain, le Dr Dharmesh Ramlugun prévoit des interventions dans un deuxième temps. «Nous avons procédé à des examens complets durant cette semaine et reviendrons prochainement à Maurice. Pour sans doute aller plus loin et proposer des solutions de traitement. Les opérations seront à l’agenda. Nous voulons réunir nos compétences pour les patients et proposer dans l’île les prises en charge existant à l’étranger», prévoit-il. Pour les patients atteints de malformation de naissance, il affirme qu’un bon encadrement, avec des professionnels bien formés, est nécessaire. Par rapport aux adultes, il faut accentuer la prise de conscience dès la maternelle. «Il n’y a pas d’autres moyens», assure-t-il.
De Forest-Side à Strasbourg
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<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/le_professeur_stephen_brown_exerce_en_afrique_du_sud.jpg" width="620" />
<figcaption><strong>Le professeur Stephen Brown exerce en Afrique du Sud.</strong></figcaption>
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<p>Issu d’une famille modeste de Forest-Side, le Dr Dharmesh Ramlugun a fréquenté l’école primaire James Toolsy puis le collège Royal de Curepipe. Il est le benjamin de la famille et a quatre soeurs. Après le HSC, il a mis le cap sur la France pour ses études de médecine.<em> «Beaucoup de gens m’ont découragé, vu qu’il y a des concours et énormément de postulants n’y réussissent pas mais j’ai persévéré dans cette voie. J’ai étudié à la faculté de médecine de Strasbourg. Il faut environ 16 ans d’études. Mais la formation est continue. Actuellement, je fais un deuxième doctorat en science.»</em> Le Dr Dharmesh Ramlugun compte également un passage au CHU de Bordeaux ainsi que des missions au CHU de La Réunion pour aider les enfants.</p>
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