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Bail du Champ-de-Mars: «L’avenir est incertain pour la MTCSL»

7 février 2023, 11:00

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Bail du Champ-de-Mars: «L’avenir est incertain pour la MTCSL»

Les conditions de bail «non négociables», pour reprendre Côte d’Or International Racecourse and Entertainment Complex Ltd (COIREC), mettent à mal les désirs de la MTC Sports & Leisure Ltd (MTCSL) de se mettre en selle pour 2023. Au point où, selon le récent communiqué émis par cette dernière à l’intention des employés, «l’avenir est (…) très incertain à ce stade…»

«Les malheurs de la MTCSL n’en finissent pas», peste un ancien président du Mauritius Turf Club (MTC). D’autres, en revanche, à l’instar d’un officiel du concurrent People’s Turf PLC (PTP), sont d’avis que «la MTCSL est l’auteur de son propre désarroi». Comme pour tenter de faire croire que le délai au sujet du renouvellement de bail par la MTCSL est la cause de toutes ses tracasseries.

Justement, le communiqué de la MTCSL tacle cette problématique : «(…) il était déjà très clair depuis l’année dernière que la COIREC allait devoir proposer à la MTCSL un nouveau bail pour pouvoir rectifier le tir, pour éviter les poursuites engagées par la MTCSL basées sur le bail de 2022». Et de poursuivre que «la première condition que la COIREC allait devoir rectifier était les espaces couverts par le bail, car pour pouvoir empêcher la MTCSL d’avoir accès au parking et la Duke of York Avenue, il fallait modifier les conditions du bail de 2022 qui couvraient ces espaces».

Pour la MTCSL, les nouvelles conditions de bail imposées par la COIREC ne découlent pas du retard hypothétique de renouvellement de bail. «La COIREC aurait donc, dans tous les cas, eu besoin de proposer un tout nouveau bail pour pouvoir remédier aux irrégularités de PTP durant la saison 2022. La COIREC et PTP le savaient d’ailleurs très bien, car ces réalités gênantes faisaient partie des points soulevés par la MTCSL dans sa demande d’injonction sur le parking, qu’elle avait gagnée, mais qu’elle a eu à retirer début janvier», peut-on lire plus loin dans le communiqué.

Quelles sont exactement les conditions de bail que déplore la MTCSL ? Tout d’abord, le bail «ne couvre plus le Champ-deMars dans son ensemble, mais la piste en herbe et la piste d’entraînement en sable seulement». Le loyer de Rs 250 000 payé en 2022 ne change pas alors que la surface à bail est nettement réduite. Les conditions feraient aussi explicitement mention du fait que le «bail ne couvre pas le trotting track et son parking, l’accès à l’avenue Duke of York Cup, sauf en tant qu’emergency exit, les gradins et les écuries qui y logent…» Ce qui, selon un membre du MTC, traduit «la carte blanche pour PTP en vue d’ériger toute structure de son choix».

Au niveau des liabilities, la COIREC exclut, toujours selon le communiqué, «toute responsabilité en cas d’incident ou d’accident». C’est à la MTCSL d’indemniser la COIREC en cas de poursuite contre elle… Pour ce faire, la MTCSL doit souscrire à une public liability insurance qui couvre tout le Champ-de-Mars.

Le volet du coût de l’entretien de la piste mérite aussi que l’on s’y attarde. «L’entretien de la piste pendant la saison et hors saison passe entièrement sous le contrôle de PTP et la MTCSL n’aura plus le droit d’installer ses falses rails ou quelque structure que ce soit sur la piste», mentionne le document envoyé aux employés hier. La MTCSL devrait honorer 50 % de l’entretien de la piste à PTP, alors que «la MTCSL a financé seule l’entretien de la piste de décembre 2021 à juin 2022 et à ce jour ; ni PTP ni la COIREC n’ont estimé que la MTCSL devait recevoir la moitié du montant investi en guise de remboursement ; dont la COIREC et PTP ont bénéficié pour la saison 2022».

Malgré une sollicitation par mail concernant ce cost sharing agreement depuis le 4 février à PTP, à hier, aucune proposition n’avait été faite. La MTCSL explique notamment que, sans cela, «la MTCSL n’est pas en mesure d’évaluer l’impact réel du bail sur sa capacité d’opérer et ses finances». Et de poursuivre : «Vu l’urgence des circonstances, PTP a le devoir de nous communiquer ce document aujourd’hui (NdlR, hier)».

Outre la COIREC, la MTCSL déplore aussi la lenteur de la Gambling Regulatory Autority. La MTCSL fait ressortir qu’elle a besoin de connaître le nombre de journées accordées. C’est à partir de là qu’elle pourra évaluer sa capacité de signer le bail de la COIREC. «C’est complètement déraisonnable de nous demander de signer un bail sans connaître le nombre de journées allouées à la MTCSL car de cela, dépend de la viabilité de ses opérations», se plaint la direction de la MTCSL.

Au vu des développements récents, une frange importante des membres du MTC milite pour une cessation des activités du MTC et de sa filiale, la MTCSL, au plus vite : «On veut nous asphyxier ! C’est à peine dissimulé dans ces conditions abjectes de bail de la COIREC.» D’autres, moins défaitistes, espèrent toujours trouver une proposition «décente» des autorités compétentes et de PTP, en vue de pouvoir commencer la saison à partir du 18 mars, date du coup d’envoi décidé par la Horse Racing Division. «Nous avons surtout un devoir moral envers tous ces employés qui se sont dévoués pour le club pendant toutes ces années, ainsi que la pérennisation d’un club bicentenaire.»