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Colossal bioscience: et si le Dodo s’installait de nouveau à Maurice…

7 février 2023, 19:00

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Colossal bioscience: et si le Dodo s’installait de nouveau à Maurice…

Voir un dodo marcher librement à Maurice. Rêve ou utopie ? L’entreprise américaine Colossal Bioscience envisage de redonner vie à cette espèce qui a disparu depuis le 17ᵉ siècle. Son ADN sera utilisé pour atteindre ce but. Pour Vikash Tatayah, directeur de la conservation à la Mauritian Wildlife Foundation, l’environnement dans lequel l’animal vivra devra aussi être revu… 

On pourrait se croire dans une nouvelle intrigue de Steven Spielberg où grâce à un échantillon d’ADN d’un animal disparu depuis des lustres, on peut à nouveau en créer d’autres. Pourtant, les chercheurs de Colossal Bioscience ont annoncé qu’ils vont tout faire pour y parvenir. En effet, depuis une semaine, ils ont lancé cette idée et ont même envisagé que dans les six prochaines années, ce rêve devienne une réalité. 

Plusieurs centaines de millions de dollars seront injectés dans ce projet pharaonique. Cette start-up américaine envisage sept étapes avant d’arriver à l’éclosion d’un oeuf de dodo. Elle a déjà récupéré l’ADN sur un squelette au Musée d’histoire naturelle à Copenhague. Quid du génome – combinaison de gène et de chromosome – de l’espèce ? Les scientifiques vont en prélever sur le pigeon de Nicobar, génétiquement plus proche du dodo. 

Puis, s’ensuivra la modification des cellules du pigeon de Nicobar pour qu’ils se rapprochent de celles de l’espèce endémique de Maurice. Si les nombreuses étapes réussissent, les premiers oeufs devraient éclore en 2030. Certes, ce nouveau dodo ne sera pas à 100 % identique à l’original, mais sera le plus proche possible de cette espèce d’oiseau disparu. Cela devrait propulser l’île parmi les pays à visiter, dépassant le million de touristes. 

À Maurice, cette nouvelle est accueillie avec beaucoup d’enthousiasme, surtout du côté de la Mauritian Wildlife Foundation. Pour le directeur de la conservation, Vikash Tatayah, certes le dodo n’est pas la seule espèce disparue dans les Mascareignes. «Il y a aussi des oiseaux, des reptiles et même des chauves-souris. Accueillir de nouveau toutes ces espèces ce serait bien sûr une utopie mais qui deviendra une réalité.» 

Il y a dix ans, voire 15 ans, c’était des idées quasiment impossibles à réaliser, soutient notre interlocuteur. «Aujourd’hui, il y a une lueur d’espoir que cela peut se faire. Les avancées en génétique vont extrêmement vite. Il y a beaucoup de compétition saine, et donc, je pense que quelqu’un va aboutir à quelque chose.» Mais un aspect important est à prendre en considération : l’habitat de l’animal. «Est-ce qu’il y a les conditions locales pour accueillir ces animaux à nouveau ?» Il prend pour exemple les prédateurs qui rodent dans l’environnement. «Hormis cela, il faut aussi compter sur la destruction de l’habitat de ces espèces, ou encore la déforestation. Il faut qu’il y ait des conditions souhaitables pour les accueillir.» Dans cette optique, il faut penser plus large. «Beaucoup d’efforts devront être faits, pour que toutes les conditions soient réunies. Il ne faut pas penser qu’à la création d’espèces mais aussi à l’écosystème dans lequel ces animaux devront s’insérer.» 

À savoir que l’entreprise Colossal Biosciences est surtout connue pour les recherches qu’elle entreprenait dans le domaine des technologies d’ingénierie génétique. Elle rêve de redonner vie au mammouth et au tigre de Tasmanie. Parmi ses actionnaires, se trouvent des investisseurs réputés et on peut citer Peter Thiel, cofondateur de PayPal.