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Maquettiste Naval: entre passion et métier

8 février 2023, 16:56

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Maquettiste Naval: entre passion et métier

Un savoir-faire qui risque de disparaître. Le métier de maquettiste naval. Il n’en reste plus que quelques-uns à travers le pays. Cela fait bientôt 33 ans que Farook Couveline fabrique des maquettes de bateau pour des revendeurs et magasins touristiques. Expert dans la fabrication de ces petits objets qui font le bonheur des touristes, Farook Couveline exerce sa passion de jeunesse, dont il a fait son métier dans son atelier à Vacoas.

La fabrication de maquettes de bateau est une tradition à l’île Maurice depuis 1968. Le métier de maquettiste naval est une entreprise qui repose sur la connaissance des différents types d’embarcation marine et la science de la minutie. Farook Couveline était l’un de ces jeunes qui, sans emploi, fréquentaient souvent des ateliers à la recherche de petits boulots. C’est ainsi qu’il trouve un emploi dans un atelier de menuisier non loin de chez lui. Là, il apprend à faire de la soudure et à travailler le bois. Il y travaille pendant plus d’un an avant de penser à faire autre chose.

Les bateaux sont construits entièrement à la main, à partir de bois massif.

Fort de son expérience dans cet atelier, Farook Couveline songe alors à se mettre à son compte et décide d’aménager un petit espace chez lui pour la fabrication d’objets en bois. C’est ainsi qu’il se lance dans les maquettes de bateau.

Oeuvres d’art

Dans son atelier, Farook Couveline fabrique minutieusement chacune des pièces qui composent les maquettes. Celles-ci sont, par ailleurs, des répliques exactes de leur modèle grandeur nature. La fabrication d’une maquette de bateau commence toujours par la recherche des plans d’origine du navire, des photos et des illustrations. Ses maquettes sont destinées à un revendeur qui les propose aux touristes. Pour lui, ce sont des œuvres d’art. Il les fabrique à partir de teck jusqu’au produit fini. «Les maquettes sont entièrement fabriquées à la main. Plus elles sont détaillées, plus elles sont précieuses», explique-t-il. S’il utilise des machines de base pour la soudure, le découpage du bois et le montage de la voile, les bateaux sont construits entièrement à la main, à partir de bois massif. La fabrication se fait par série. Chaque étape comprend une manœuvre différente d’une partie du bateau : coque, pont, mâts, assemblage, vernis, petites décorations. La fabrication d’une maquette peut prendre plus d’une semaine dépendant du séchage et du vernissage. Elles sont toutes des reproductions de bateaux connus tels que le Saint-Géran, le Victory ou le Superb.

Avec le confinement en 2020 et 2021 ainsi que le ralentissement de l’industrie touristique, ce métier est toutefois en perte de vitesse. Les jeunes, dit Farook Couveline, ne sont pas intéressés. Il faut beaucoup d’amour et de passion pour faire ce métier, ajoute-t-il. À l’ère des nouvelles technologies, la fabrication de maquettes de bateau ne se fera plus comme avant. Toutefois, il n’y a pas de formation dans ce domaine, bien que ce soit un métier toujours poussé par l’innovation. Avec l’apparition de nouvelles technologies, les moyens de conception et de fabrication se diversifient. Aujourd’hui, un maquettiste est davantage amené à travailler sur un ordinateur et à se servir de logiciels pour une conception 3D. La fabrication manuelle perd peu à peu sa place.