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Mᵉ Roshan Santokhee du bureau du DPP: “No amount of popularity should differentiate this person from other detainees”
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Mᵉ Roshan Santokhee du bureau du DPP: “No amount of popularity should differentiate this person from other detainees”
Alors que Mᵉ Shakeel Mohamed avait déjà soumis sa plaidoirie à l’audience de lundi au tribunal de Moka, c’était au tour de la poursuite hier après-midi. La séance a été ainsi consacrée à la plaidoirie du «Principal State Counsel», Mᵉ Roshan Santokhee.
Le représentant du bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) a mis en avant des arguments plutôt solides pour s’opposer à la remise en liberté sous caution de l’activiste politique Bruneau Laurette, hier, au tribunal de Moka. Revenant sur l’arrestation de ce dernier, Mᵉ Roshan Santokhee a fait valoir que lors de la perquisition au domicile de Bruneau Laurette à Saint-Pierre, plusieurs éléments incriminants ont été trouvés, dont une importante quantité de drogue – 44,27 kg de haschich valant plus de Rs 221 millions – dans sa voiture et non dans celle de son fils Ryan Laurette, ce qui explique pourquoi ce dernier a pu être libéré sous caution.
Il a également été question des finances de Bruneau Laurette quand Mᵉ Santokhee a rappelé à la cour qu’une grosse somme d’argent a été saisie lors de la perquisition. De plus, à la lumière de nouveaux éléments découverts concernant les finances de l’activiste, il y a matière à s’interroger sur l’aspect blanchiment d’argent. Rappelons qu’à la dernière séance, le nominé politique Eshan Patel a révélé qu’il finançait des dépenses du combat de l’activiste en lui donnant Rs 30 000 par mois. Mᵉ Santokhee a expliqué que l’activiste n’a pas d’emploi fixe à Maurice, qu’il vit plutôt de l’argent acquis par des dons, et qu’il prendrait également une somme mensuelle de Rs 20 000 de deux sources anonymes, avant d’ajouter : «Nous avons également entendu le témoignage de son ex-épouse (NdlR, Joelle d’Autriche) sur le fait que l’activiste est un bon père de famille… Mais l’a-t-on déjà entendu dire au tribunal qu’elle rencontrait des difficultés financières pour élever sa fille mineure, alors qu’il (Bruneau Laurette) est en prison ? Non. Et ses trois autres enfants sont adultes.»
Par ailleurs, sa plaidoirie a été axée sur les points suivants : le risk of absconding ; même si l’activiste Bruneau Laurette n’a pas les connaissances et l’expérience requises pour naviguer un bateau, le fait qu’il soit un sea marshall et un expert en sécurité maritime qui a voyagé à travers le monde lui aurait permis d’établir un réseau de personnes qui pourraient l’aider à s’enfuir. Un autre motif avancé est le risque d’interférer avec les témoins et les preuves. Mᵉ Santokhee ne s’est pas retenu non plus en fustigeant la défense, arguant que la plupart des arguments de celle-ci seraient appropriés au «trial phase» de l’affaire et donc, non pertinents à ce stade pour une demande de libération provisoire jusqu’au procès. «There has to thus be a sifting exercise to determine the relevance of issues raised and differentiate between which is relevant at the trial stage and which is relevant at this pre-trial bail hearing.» De plus, a-t-il poursuivi, le droit à la liberté d’un détenu doit être toujours mis en balance avec l’intérêt de la société, car le tribunal se doit de protéger celle-ci. À la lumière de la nature sérieuse des preuves, la poursuite estime qu’il n’est pas dans le meilleur intérêt du public de laisser un tel accusé en liberté provisoire, car les conditions de la caution ne réduiraient pas nécessairement les risques évoqués.
Autre fait intéressant : le représentant du bureau du DPP a utilisé un argument de la défense pour la contrer. Pour sa part, l’activiste Bruneau Laurette a toujours nié les allégations portées contre lui, soutenant que la drogue a été «plantée» pour le piéger en raison de son profil politique. Comme l’enquête policière est toujours en cours, il a fait valoir que la règle de l’égalité devant la loi exige que l’enquête soit menée à terme. «Thousands of detainees are kept in detention until the police inquiry is complete… No amount of popularity should differentiate this applicant from the rest, for there is equality for all under law», a soutenu Me Santokhee, avant d’ajouter: «Cela signifie-t-il qu’il sera en détention pour toujours ? Non. Il peut toujours renouveler sa demande de libération sous caution plus tard et le tribunal sera libre de l’examiner.»
La magistrate Jade Ngan donnera son verdict sur la remise en liberté de Bruneau Laurette le lundi 20 février. Par contre, les débats sur la radiation des charges provisoires retenues contre l’activiste se tiendront le mardi 14 février.
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