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Le MTC désarçonné
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Le MTC désarçonné
- «La politique et le sport n’ont jamais fait bon ménage, encore moins à Maurice»
Le Mauritius Turf Club (MTC) n’aura jamais été dans une telle situation en plus de 200 ans d’histoire. Si le coup d’envoi de la saison est prévu pour le 18 mars, soit dans 33 jours exactement, le MTC n’a toujours pas obtenu de bail pour les installations d’une piste et n’a surtout pas encore de licence d’organisateur de courses.
Alors que la semaine dernière, la Côte d’Or International Racecourse and Entertainment Complex Ltd (COIREC) est sortie de son silence en ce qui concerne la Mauritius Tuf Club and Leisure Ltd (MTCSL) à travers une correspondance pour le bail de la piste du Champ-deMars, force est de constater que les choses n’ont pas beaucoup avancé. La COIREC ayant imposé un cost sharing agreement aux deux organisateurs de courses après avoir confié exclusivement l’entretien de la piste à People Turf PLC (PTP), une rencontre a eu lieu entre la MTCSL et PLC pour trouver un terrain d’entente. Reste que le statu quo après la réunion entre les deux directeurs, Stéphane de Chalain et Anne Sophie Julienne de la MTCSL, et Khulwant Ubheeram, Chief Executive Officer de la PTP, mercredi, vient encore mettre la pression sur la MTCSL.
Il n’est un secret pour personne que la MTCSL est en proie à de gros soucis financiers. Avec un nombre de journées restreint et le risque d’en perdre encore d’autres si elle ne parvient pas à prendre le départ à temps accentue encore le stress. Selon nos renseignements, les institutions bancaires avaient assuré à la direction le financement voulu jusqu’au début de la saison, mais la donne pourrait désormais changer pour le MTC.
Les dirigeants de la MTCSL, conscients que des décisions importantes et drastiques devront être prises surtout avec le statut juridique de l’entreprise, convoqueront une assemblée générale afin que les membres puissent faire valoir leurs opinions. Il nous revient que si certains membres souhaitent que la MTCSL maintienne sa présence contre vents et marées et coups de sabot au Champ-de-Mars, d’autres sont pour un arrêt des activités.
Jérôme Pilot, ex-Chief Executive Officer du MTC, a vu venir de loin le problème actuel, lié à l’entretien de la piste. «Comme précédemment mentionné dans votre journal en août 2022, ce n’est pas viable, à mon avis, d’avoir deux racecourse operators sur un seul hippodrome. Dans ce cas-ci le landlord devrait être responsable de l’entretien de son bien immobilier s’il a choisi d’avoir deux locataires qui s’échangent à tour de rôle chaque semaine le bien en question. Le choix de laisser les locataires se répartir les tâches de l’entretien et du management du bien est voué à des disputes interminables. Je conçois que le landlord n’ait pas le savoir-faire pour entretenir les pistes d’entraînement et de course, ainsi que les infrastructures adjacentes, telles que le trotting track et les accès multiples, dans ce cas le contrat de gestion devrait être alloué à une entité tierce et indépendante», affirme-t-il. D’ajouter que «ce coût additionnel au landlord serait refacturé proportionnellement aux locataires qui y font leurs business. Dans la conjoncture actuelle, je peux comprendre qu’un éventuel entrepreneur pour l’entretien et le management du Champ-de-Mars dans son ensemble, ne veuille pas se retrouver entre les feux des querelles des deux racecourse operators et surtout entre le marteau et l’enclume des jeux de pouvoirs entre politiciens et de tout ce qui va avec. Pour donner une simple conclusion : il aurait fallu louer le champ de course avec premièrement, l’entretien à la charge du landlord et augmenter le loyer du MTC et de PTP ou deuxièmement sans l’entretien, mais à un seul et unique locataire».
L’ancien président et membre du MTC, Jeenarain Soobagrah, laisse éclater sa colère. «Je trouve ça vraiment triste et révoltant. Mais je pense que nous payons les erreurs commises par le passé. Il n’y a pas vraiment eu de ligne de conduite bien définie, ce qui a fini par détruire le club, selon moi. La politique et le sport n’ont jamais fait bon ménage, encore moins à Maurice. Il est clair que le MTC, qui a été une vache à lait pour les différents gouvernements, est visé depuis 2014. Aujourd’hui, le locataire est devenu le propriétaire. Je suis vraiment attristé pour les employés, qui vivent dans la peur de perdre leurs emplois...»
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