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Gavin Glover: le MTC a «été livré (…) à People’s Turf et son patron, Lee Shim»

13 février 2023, 09:08

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Gavin Glover: le MTC a «été livré (…) à People’s Turf et son patron, Lee Shim»

Il faudra attendre l’assemblée générale extraordinaire fixée au 3 mars pour connaître la position des membres du Mauritius Turf Club (MTC) sur la suite des événements. Croire en un dénouement heureux s’annonce utopique, dans la mesure où le président du club, Gavin Glover, dans une communication officielle aux membres, hier, dénonce le fait qu’ils ont «été livrés pieds et mains liés au bon vouloir de PTP (NdlR, People’s Turf PLC) et de son patron, Jean Michel Lee Shim, notre concurrent direct».

Les membres auront la lourde tâche de décider, le vendredi 3 mars, si MTC Sports and Leisure (MTCSL) sera en selle pour la saison 2023. D’ores et déjà, avant même la dernière lettre de Glover, les rumeurs allaient bon train quant à un arrêt probable des activités de la MTCSL cette saison. Pour la bonne et simple raison que, selon un ancien président du club rejoint par un administrateur actuel du MTC, «les conditions abjectes de PTP et de la COIREC (NdlR, Côte d’Or International Racecourse and Entertainment Complex Ltd) sont trop contraignantes cette année».

Gavin Glover, résigné et visiblement moins dans l’expectative vis-à-vis des autorités, dit dans la lettre qu’il ne s’attardera pas sur «la longue liste d’attaques, certaines très personnelles, auxquelles nous avons eu à faire face (…) diffamant le MTC et la MTCSL». Il préfère mettre l’accent sur «la conclusion la plus évidente (…) celle que nous redoutions tous : la mise à mort de MTCSL».

Le président du MTC s’est surtout attardé sur le renouvellement du bail du Champ-deMars auprès de la COIREC. Pour lui, le délai dépassé du 18 septembre 2022, mis en avant par la COIREC, ne tient pas debout.

Non seulement «le board de MTCSL n’avait pas encore été constitué», mais «la COIREC, dans tous les cas de figure, s’arrogeait le droit de disposer des terrains du Champ-deMars et de ne pas renouveler le bail, à sa discrétion absolue». Et, poursuit-il, «ce n’est pas une demande de renouvellement avant le 18 septembre 2022 qui aurait changé les choses et prétendre le contraire relève de la démagogie pure et simple».

Deux refus de la COIREC à propos du bail du Champ-de-Mars ont été évoqués. Notamment les 13 et 30 décembre 2022. Dans la foulée, la demande de renouvellement de licence de Horse Racing Organsier (HRO) à la Gambling Regulatory Authority (GRA), le 30 décembre – date où la COIREC devait aussi décider de répondre –, devait être refusée, faute… de bail. Une autre vaine tentative aura lieu le 6 janvier 2023, suivie d’une rencontre entre Gavin Glover et le Premier ministre, Pravind Jugnauth.

Gavin Glover fait ressortir que le nouveau bail a été proposé seulement le 4 février de cette année. Ce bail est différent à plus d’un titre : «… nous perdons les gradins et les écuries construites par nous sous les gradins ; (…), PTP devient le patron du Champ-de-Mars et récupère tous les terrains dont le parking du trotting track ; (…), PTP est seule à s’occuper de la piste et nous perdons le droit d’y installer false rails et autres (…) et, finalement, nous devons trouver un accord avec PTP pour un cost sharing pour l’entretien de la piste, sinon pas de bail.»

La fameuse rencontre entre le Chief Executive Officer (CEO) de PTP, Khulwant Kumar Ubheeram, et le tandem Stéphane de Chalain-Anne Sophie Julienne, CEO et chairperson du board de MTCSL, est aussi revenue sur le tapis. «PTP nous informe que ce ne serait supposément que la veille que PTP aurait appris de la COIREC qu’il devait y avoir un cost sharing agreement pour l’entretien de la piste».

Pour Gavin Glover, «ce rendezvous n’avait d’autre objectif, au vu de la publicité qui en a été faite par PTP, que de tromper le public non averti, pour donner l’impression que PTP, en tant que décideur unique du cost sharing agreement, collaborait pleinement avec son compétiteur».

La réaction de PTP est déplorée. On peut lire dans la lettre que «lorsque la MTCSL dénonce, à raison, l’oppression dont elle est victime, PTP répond publiquement que ‘‘ce n’est que lorsque MTCSL aura retiré ces allégations malveillantes que PTP devra lui présenter un projet de contrat’’».

«Nous n’oublions non plus, ajoute Glover, les attaques hautement diffamatoires répétées de PTP, sur le fait que nos équipes, MTC et MTCSL, vivent encore ‘‘sous l’ère coloniale’’ ou ‘‘d’esclavagisme’’…»

Au risque de le répéter, le nombre de journées accordées à MTCSL, 18 au total, vient «démolir le business model de MTCSL sur 20 journées». À ce sujet, Gavin Glover se dit dubitatif car «nous ne comprenons pas la logique derrière cette réduction du nombre de journées, car en 2022, malgré un début de saison tardif en juin 2022, la GRA avait imposé 40 journées de courses, dont de nombreux week-ends».

«Voilà la vérité !» conclut-il dans la lettre. Pour une frange d’officiels de MTCSL et du MTC, même si aucune communication officielle n’a filtré en dehors de cette lettre, «les carottes sont déjà cuites». En effet, MTCSL pourra difficilement organiser des courses en 2023 sans perdre de l’argent. Ce qui serait contre ses responsabilités légales d’entité publique.

La mort de MTCSL et du MTC sera-t-elle entérinée le 3 mars ? Réponse dans quelques semaines… Entre-temps, les employés du club sont dans le désarroi…