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Ganoo: «Je jure sur la tête de mes deux filles que je n’ai jamais rien pris de Franklin»

15 février 2023, 11:00

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Ganoo: «Je jure sur la tête de mes deux filles que je n’ai jamais rien pris de Franklin»

Pourquoi la ministre de la Sécurité sociale  a-t-elle tenté d’empêcher Alan Ganoo de répondre aux questions des journalistes sur l’affaire Franklin ? D’ailleurs, pourquoi était-elle présente à cette conférence de presse alors que son nom ne figurait pas sur l’invitation aux médias ?

C’est certes à propos d’un sujet sérieux qu’Alan Ganoo a convoqué la presse, hier, soit le tremblement de terre en Turquie et en Syrie et le télédon qui va être organisé le 21 février. Appel a été lancé à cette occasion pour que les Mauriciens contribuent généreusement, en argent de préférence, pour venir en aide aux Turcs et Syriens. 

Mais c’est lors de la séance de questions- réponses que la ministre de la Sécurité sociale Fazila Jeewa-Daureeawoo a commencé à gesticuler, à montrer des signes d’impatience et à murmurer des réponses à l’oreille d’Alan Ganoo. Cela, alors que les questions étaient adressées au ministre des Affaires étrangères. La première que nous posons : le traité d’extradition entre la France et Maurice, signé par Alan Ganoo le 10 novembre 2022, est-il rétroactif ? Chuchotements de la ministre de la Sécurité sociale à Alan Ganoo, qui, cependant, ne refuse pas de répondre mais attend les questions sur le tremblement de terre en Turquie et Syrie. 

Fazila Jeewa-Daureeawoo intervient pour demander aux journalistes de restreindre les questions au tremblement de terre. Questions qui ne viennent pas. Enfin, deux ou trois questions surgissent, suivies des longues réponses des deux ministres. Puis, plus rien. Nous reposons la question sur la rétroactivité éventuelle du traité. Et là, surprise, Alan Ganoo répond plus que ce que nous attendons. «Même sans traité, il est possible d’extrader quelqu’un.» Il rappelle le cas d’Uricek mais sans le nommer. A-t-il trop parlé ? Fazila Jeewa-Daureeawoo est mal à l’aise et garde les yeux fixés sur la table. 

Chaperonne ? 

Mais qu’est-ce qui a coincé avec la demande de commission rogatoire de Franklin ? demandons-nous. Alan Ganoo tente une explication à la Nando Bodha : «Mon ministère a fait ce qu’il fallait faire…» Mais encore, insistons-nous. Alan Ganoo précise alors que la demande a été canalisée vers l’Attorney General. Y a-til eu un rappel venant de La Réunion après février 2021 lorsqu’Alan Ganoo a remplacé Nando Bodha ? demandons- nous. Réponse machinale d’Alan Ganoo après une tentative de la ministre de la Sécurité sociale de se lever : «Nous avons fait ce qu’il fallait faire…» Ne répondez pas comme Nando Bodha s’il vous plaît, disonsnous. Réponse : «Que ce soit sous Bodha ou sous moi, le dossier a été transmis au bureau de l’Attorney General.» Avezvous transmis la réponse de l’Attorney General aux autorités réunionnaises ? Protestations à voix basse de Fazila Jeewa-Daureeawoo, que nous entendons. Et Alan Ganoo de répéter qu’il a envoyé le dossier au ministère de la Justice. Ce qui semble vouloir dire que le dossier n’est pas revenu ? La ministre de la Sécurité sociale vient de donner le signal du départ. 

Le serment 

Les deux ministres restent debout mais Ganoo ne part pas et répond à nos autres questions sur Franklin, tout en s’emportant quand on lui demande s’il a déjà reçu des dons du trafiquant de drogue : «Beaucoup de palabres sont faites à ce propos. Mais je tiens à vous dire, et cela en jurant sur la tête de mes deux filles, que je n’ai jamais rien pris de Franklin. Et je sais qui sont ceux derrière ce complot.» Et de parler d’adversaires politiques, pas de l’opposition. Il ne veut rien dire sur le sort du dossier Franklin : «Je ne peux pas répondre pour les autres.» Fazila Jeewa-Daureeawoo est déjà sur le pas de la porte. Une sortie sereine, pas une fuite, cette fois-ci.