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Maha Shivratree: fête du partage et de l’entraide

18 février 2023, 08:00

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Maha Shivratree: fête du partage et de l’entraide

Le Maha Shivratree, un des plus importants évènements du calendrier hindou, est célébré en ce samedi 18 février. Les dévots du dieu Shiva sont dispersés dans le monde entier. La date de cette fête religieuse varie d’une année à l’autre. La grande nuit de Shiva est célébrée le 13ᵉ soir et le 14ᵉ jour du 11ᵉ mois du calendrier hindou, le Phalguna (février) ou Maagh (mars). 

À Maurice, les dévots convergent vers Ganga Talao, lac sacré de Grand-Bassin, pour récupérer l’eau qui atténuera la souffrance du dieu Shiva qui a avalé du poison pour sauver l’humanité, selon la mythologie. C’est l’occasion pour les dévots d’affirmer leur foi. Le pèlerinage, cette année, a débuté le lundi 13 février. Celui-ci était très attendu par ceux qui n’ont pu le faire deux années de suite en raison des restrictions sanitaires imposées par le Covid-19. 

Sur le chemin du retour, les membres du groupe socio-culturel d’Ecroignard se sont reposés chez la famille Chemen.

La célébration de Maha Shivratree mobilise des volontaires tant de foi hindoue que d’autres communautés. Chaque année depuis environ quatre ans, Irassen Chemen accueille les pèlerins à son domicile durant toute la durée du pèlerinage. Cet habitant de Providence met sa maison à la disposition des pèlerins et peut accueillir environ une quarantaine de personnes. 

La famille Chemen a aménagé leur salon, chambres à coucher et la pièce dédiée aux leçons particulières pour accommoder les pèlerins.

«Sans crainte, sans pensée négative» 

«Ce geste compte beaucoup pour moi et ma famille. Nous nettoyons et préparons la maison pour accueillir les pèlerins sans crainte, ni pensée négative. Ma mère seule prépare à manger pour les dévots. Les pèlerins peuvent donc manger, se reposer, dormir ou encore prendre un bain. Nous les accueillons et nous les mettons à l’aise. C’est aussi par générosité et par sympathie envers les pèlerins qui souffrent lors du pèlerinage, avec le soleil, par exemple, portant le kanwar en signe de dévotion et de sacrifice. C’est un plaisir de les aider. Ce sont normalement les mêmes personnes qui viennent chez moi chaque année.» Irassen Chemen ajoute que ce geste a aussi un aspect relationnel. En accueillant des pèlerins à son domicile, cela lui permet d’enrichir ses connaissances. 

L’habitant de Providence est d’avis que tout ce partage et cette coopération de tous les Mauriciens à l’occasion de la célébration de Maha Shivratree est une bonne chose mais estime que cela devrait être ainsi même les jours où il n’y a pas de fête. «Pour une île Maurice meilleure, je crois fermement que nous devons penser dans cette direction et garder ce mauricianisme même les jours ordinaires.» 

Parmi les personnes accueillies, il y a des membres du groupe socioculturel d’Ecroignard qui compte une soixantaine de personnes. Ces derniers ont débuté le pèlerinage jeudi matin pour se diriger vers Grand-Bassin avec des petits kanwars en forme de trishul, symbole de la tr ini té dans l’hindouisme. «Faute de congé et le groupe comportant beaucoup de jeunes, nous ne faisons que le trajet retour à pied. Nous convergeons vers le lac sacré en bus et retournons à pied. Sur le chemin du retour, nous nous reposons chez la famille Chemen et nous y restons environ cinq heures avant de reprendre la route.» 

Comme pour toutes les célébrations, toutes les communautés mettent la main à la pâte. Mayoor Sobron, secrétaire du groupe socio-culturel d’Ecroignard, saisit l’occasion pour remercier tous ceux qui apportent leur soutien et font des dons aux pèlerins, organisations ou individus, sur la route menant à Ganga Talao. «Nous pouvons avoir quelque chose à manger et à boire sur la route et un endroit pour nous reposer. Cela fait chaud au coeur de voir toute l’île se mobiliser pour la fête Maha Shivratree.»