Publicité
[Rubrique hebdomadaire] Crime: Rajeshwar Indur empoisonné au cyanure
Par
Partager cet article
[Rubrique hebdomadaire] Crime: Rajeshwar Indur empoisonné au cyanure
Dans cette rubrique hebdomadaire, nous revenons sur des disparitions, des faits divers ou des crimes perpétrés il y a des semaines, des mois, des années… Des drames qui ont marqué les esprits et bouleversé des vies à tout jamais…
Mardi prochain, cela fera 20 ans que Rajeshwar Indur s’est écroulé sur sa terrasse pour ne plus jamais se réveiller. En effet, il avait été empoisonné au cyanure dans la nuit du 21 février 2003. Un crime, resté non-élucidé aujourd’hui.
Âgé de 29 ans, il était un homme d’affaires très connu dans sa localité, Morcellement Saint-André, car le jeune homme était aussi très actif en politique et faisait partie des chefs agents du Parti travailliste (PTr) dans le Nord. Selon nos recoupements, le jour de sa mort, Rajeshwar Indur avait passé une journée des plus normales. Une année après sa mort, sa mère septuagénaire avait confié qu’il s’était réveillé à 7 heures ce jour-là et avait passé toute la journée dans la capitale. À son retour, vers 16 h 30, il serait allé prier dans un shivala de la localité avant d’aller dire au revoir à une de ses nièces, qui habitait la cour familiale et qui prenait l’avion le lendemain. «Vers 19 heures, il est rentré à la maison avant de repartir sur sa mobylette après avoir reçu un coup de fil.»
Toutefois, il serait revenu 15 minutes après pour repartir plus tard. L’enquête policière a découvert qu’après avoir quitté son domicile, vers 19 h 30 Rajeshwar Indur avait rejoint un ami à 500 mètres de sa demeure avant de se rendre à «enn plan bwar» avec d’autres hommes. Selon sa mère, le jeune homme serait rentré vers 22 heures, car elle l’aurait entendu dans la cuisine. Mais elle avait expliqué qu’ensuite elle avait entendu un grand bruit et qu’elle avait vu son fils à terre, tremblant et faisant des bruits bizarres. Quand elle avait appelé à l’aide, plusieurs proches et voisins étaient arrivés et avaient transporté le jeune homme à l’hôpital ; mais il était trop tard.
Alors que la famille pensait que Rajeshwar Indur était décédé après s’être étouffé avec de la nourriture, quelques jours après le drame, elle était tombée des nues quand un policier était venu prendre une déposition, affirmant que les résultats de l’autopsie avaient démontré qu’il était mort des suites d’un empoisonnement au cyanure. À ce moment précis, c’était le choc, la consternation chez les Indur. Une question ne cessait de revenir : «Qui avait bien pu l’empoisonner ?» Au fil de l’enquête, plusieurs suspects avaient été ciblés mais aucune piste concrète n’avait pu être suivie. Sa mère avait affirmé que son fils lui avait dit quelques jours avant sa mort qu’il était entouré «d’amis hypocrites» mais que ses problèmes d’argent allaient se résoudre et qu’il devait se marier avec une Indienne dans les mois à venir.
Malgré les nombreux interrogatoires dans son cercle d’amis et de présumés «ennemis», rien de concret n’avait été trouvé et la police piétinait sur l’enquête. En 2011, huit ans donc après sa mort, le Central Criminal Investigation Department (CCID) avait relancé l’enquête et deux suspects avaient été arrêtés en essayant de déterminer d’où pouvait venir le poison. Cependant, ils avaient ensuite été relâchés. La police avait aussi découvert que Rajeshwar Indur avait bénéficié d’un terrain de l’État dans la région de Calodyne quelques années avant sa mort. Ce terrain aurait été vendu pour plusieurs millions de roupies, qui s’étaient «volatilisés». Selon des sources policières, l’ancien agent politique aurait été empoisonné lors d’une beuverie. Mais par qui ? Le mystère restait entier car, faute de preuves concrètes, la police avait classé l’affaire.
Nous avons essayé d’entrer en contact avec la famille de Rajeshwar Indur, mais sans succès. Une de leurs connaissances nous a affirmé que la famille veut avancer en oubliant cette histoire... Dans les milieux politiques, pas plus tard que l’an dernier, lors d’une fonction de la Central Water Authority le 17 novembre 2022, le Premier ministre Pravind Jugnauth avait cité son cas comme «une enquête d’un agent politique non-élucidé», en répondant à une question sur la mort de Soopramanien Kistnen. Deux jours plus tard, lors d’un rassemblement à St-Pierre, Navin Ramgoolam devait répliquer que l’agent était mort en 2003 alors que «le MSM qui était au pouvoir».
Publicité
Les plus récents