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Kaya: 24 ans après, ses combats toujours d’actualité

21 février 2023, 09:25

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Kaya: 24 ans après, ses combats toujours d’actualité

Le premier Kaya – avant feu Soopramanien Kistnen, qui était un de ses fans d’ailleurs –, Joseph Réginald Topize, prônait la dépénalisation de l’usage du cannabis, comme l’ont fait en octobre de l’année dernière d’autres rastas qui ont manifesté devant le Parlement. Et lorsque Kaya a participé à un concert le 16 février 1999 pour la dépénalisation du gandia et a fumé un joint en public, les policiers ont regardé ailleurs. Mais certains ont cru bon de signaler que la police n’avait rien fait, la poussant à procéder à l’arrestation de Kaya par la suite et à objecter à sa remise en liberté conditionnelle.

Détenu à Alcatraz, le chanteur décède le 21 février 1999 en cellule policière. Autopsie, contre-autopsies, dont une effectuée par un expert étranger. Blessure à la tête, lésion intracrânienne avec «secouage» de cerveau... il est difficile de déterminer si Kaya s’est lui-même cogné la tête contre le mur de la prison, selon les dires des policiers responsables non seulement de sa détention, mais aussi de sa sécurité, ou s’il a été battu à mort par ces mêmes policiers.

Toujours est-il qu’une émeute éclate le 21 février 1999 à travers le pays et tourne dans certains quartiers à des affrontements communaux. À la fin de ces incidents, le 25 février, on dénombre cinq morts et plusieurs blessés. Un autre chanteur de Roche-Bois, Berger Agathe, a été abattu par les forces de l’ordre alors que, il semblerait, il lançait des appels au calme. Il y a eu aussi des pillages et même l’évasion de 250 prisonniers durant ces émeutes.

Que faut-il retenir de ces graves incidents ? Bien que tout ait commencé à partir de rumeurs – justifiées ou non – que Kaya aurait été battu en prison, le manque d’informations fiables a dû certainement exacerber les tensions. Il est heureux toutefois que, désormais, les cellules policières sont surveillées par des caméras.

Quant à l’usage du cannabis, le problème reste entier. On vient de découvrir récemment comment la destruction de plants de gandia a mené à une concentration de son commerce entre les mains de quelques importateurs et distributeurs qui se sont tellement enrichis qu’ils ont pu acheter leur liberté et continuer leur business.