Le personnel de l’hôpital Jeetoo est à bout. Surmené, il est également montré du doigt suite à des erreurs commises au cours de ces dernières semaines. Bébés échangés, suspensions suite au décès d’une fillette de dix ans après une intervention chirurgicale, échanges de mots aux urgences, où la présence policière a été quémandée… « Le personnel est éreinté. La fatigue se fait ressentir et le staff se sent débordé », avance le secrétaire de la Nurses Union, Bholanath Jeewuth.

Selon lui, avec tous les incidents qui se sont récemment produits au sein des hôpitaux, le personnel ressent de la crainte. « Certains préfèrent même rester à la maison car la situation au travail devient difficile. Quelques fois, alors que vous pensez que vous allez travailler avec trois voire quatre infirmiers, vous vous retrouvez avec un seul infirmier et tout le travail lui retombe dessus. Ceux qui viennent à l’hôpital ne connaissent pas les problèmes que nous rencontrons et ne font que critiquer. » Il soutient qu’à plusieurs reprises, des demandes ont été faites auprès du ministère de la Santé pour que du personnel soignant soit recruté. « Surtout ceux qui sortent des écoles polytechniques. » Face à la demande croissante, les nouveaux infirmiers optent pour le privé, où on leur propose de meilleures conditions de travail.

Une autre stratégie avait alors été envisagée. Celle de recruter les retraités. « Mais très peu de candidats ont répondu à l’appel. » Pour notre interlocuteur, il faudrait instaurer un Master Plan pour résoudre le problème. « Les chefs des départements ne vont pas hésiter à prêter main-forte aux nouveaux infirmiers pour les mettre dans le bain. Ainsi, le travail pourra se faire avec la sécurité qui s’impose. ».

L’appel a en tout cas été entendu. Car, au ministère de la Santé, des procédures ont déjà été enclenchées pour le recrutement de 150trainee nurses. C’est la Public Service Commission qui assurera le recrutement. Cela devrait soulager en partie la Nurses Union. « Ce sont encore des étudiants. Ce n’est qu’après quatre ans qu’ils auront leur statut d’infirmier qualifié. ».

Le métier d’infirmer attire-t-il encore ? Selon Bholanath Jeewuth, c’est toujours le cas. « Lors des entretiens, on découvre que le métier intéresse plusieurs. Mais une fois exposés aux conditions, nombreux sont ceux qui préfèrent s’en aller. Il faut trouver une solution pour les retenir. »