Le constat de la pénurie de plusieurs médicaments dans nos pharmacies est alarmant. Cette situation dure depuis des mois. Alors que certains substituts étaient disponibles, les pharmaciens concèdent qu’eux aussi sont désormais en rupture de stock. 

La situation se dégrade et risque de s’aggraver. Depuis septembre dernier, il y a une pénurie de Salbutamol, utilisé pour l’asthme, les maladies pulmonaires obstructives chroniques, ainsi que d’autres troubles respiratoires (toux, respiration sifflante et essoufflement). Ce médicament était uniquement disponible en inhalateur. Si après un certain temps, quelques génériques, notamment le Buto Asma, le Venteze ou encore le Labasma, étaient disponibles en quantité limitée dans certaines pharmacies, on n’en trouve plus. Selon des pharmaciens, cette situation peine à se réguler en dépit de maintes commandes passées depuis l’année dernière. S’ils ont reçu quelques commandes limitées de génériques, celles-ci sont également épuisées. Les ruptures de stocks touchent également les médicaments pour enfants, notamment le suppositoire Diclowal pour traiter la fièvre, le sirop Vogalene contre les vomissements et des sirops contre la toux. 

Ainsi, la plupart des patients qui souhaitent renouveler leur ordonnance se retrouvent sans médicaments et même les hôpitaux en sont dépourvus. «Gérer les ruptures est devenu une routine, tellement des médicaments manquent. Nous demandons ainsi aux médecins de revoir leurs prescriptions et de donner des médicaments en fonction de la disponibilité sur le marché», souligne un dispenser de la Pharmacie D’Epinay. Maurice compte 34 importateurs de médicaments. 

Quelles en sont les causes ?

Certains pharmaciens estiment que ces tensions dans l’approvisionnement de médicaments sont liées à la mondialisation de l’économie pharmaceutique. Plusieurs laboratoires ont arrêté la production de certains anciens médicaments, jugés non rentables, au profit de nouveaux, très lucratifs. Les pénuries «annexes» comme celles de matériaux utilisés pour les emballages et contenants sont aussi évoquées. Sollicité, un officier du Pharmacy Board a souligné que les commandes ont été passées depuis des mois et ont été plusieurs fois renouvelées. «Il y a certes un problème mais ce n’est pas à notre niveau. Nous faisons le nécessaire pour les commandes et assurons le suivi. Le blocage est au niveau des fabricants. Nous tentons d’avoir de nouveaux génériques en vue de pallier ce manque mais il y a toute une procédure pour les nouveaux médicaments.»