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Kanwars: la vie d’après
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Kanwars: la vie d’après
Petits ou grands, ils accompagnent les pèlerins vers le Ganga Talao chaque année. Mais après le recueillement et les prières, que deviennent ces structures ?
Les kanwars sont indissociables de la fête de Maha Shivaratree. Ces structures, qui prennent des semaines, voire des mois, à être conçus, viennent avec leur lot d’admiration et de controverses. Peu importe la taille, la fonctionnalité reste la même : ramener le «ganga jal», ou l’eau sacrée du Ganga Talao, à la maison pour des prières. Le coût ? Cela peut grimper jusqu’à Rs 200 000 pour les plus imposants. Mais la question qui demeure : que deviennent ces structures après la fête ? Les laisse-t-on en bordure de route ? Les abandonne-t-on dans la cour des mandirs (NdlR, temples)? Est-ce qu’on les recycle l’année suivante ?
Certes, il y a l’incivisme, à travers ces kanwars laissés à l’abandon dans les terrains en friche. Ou parfois au beau milieu de la route… Un manque de respect selon plusieurs dévots, surtout que les statuettes des divinités sont abandonnées sur les kanwars. Mais heureusement, la majorité des kanwartis donnent une deuxième – voire plusieurs – vies à leurs créations. C’est le cas du groupe socioculturel d’Ecroignard, qui ne cesse d’impressionner par sa discipline et la simplicité de ses kanwars qui se portent sur l’épaule.
Cette année, 51 pèlerins du groupe étaient munis de 51 «trishuls», le trident du Dieu Shiva. «Après la fête, nous avons enlevé les accessoires comme le damuru (NdlR, qui, avec le dugdugi sont des petits tambours à deux peaux en forme de sablier), les lumières et les cloches du kanwar. Les tridents en bois ont été emballés dans du plastique afin de les protéger de la poussière et de l’humidité», confie Mayoor Soobron, secrétaire du groupe. Dans deux ou trois ans, ces kanwars seront utilisés à nouveau pour Maha Shivaratree. «Nous allons retravailler sur un autre modèle de kanwar, et le trishul y figurera», poursuit-il.
Mais tout ne se recycle pas. Keshav Sookun avance que son groupe et lui ont attendu une semaine après Maha Shivaratree pour détruire le kanwar qu’ils avaient construit. La structure était composée de bambous et devait être portée par quatre personnes. «Nous avons enlevé le murthi (NdlR, la représentation d’une divinité) et l’avons placé dans un temple. Avec les autres accessoires du kanwar, ils seront utilisés lors d’autres prières, comme le Shravan Maas (NdlR, période où des prières sont dédiées au dieu Shiva). Le bambou est brûlé.» Il fait ressortir que depuis quelques années, les pèlerins convergent à nouveau vers Ganga Talao pour le Shravan Maas avec leur kanwar de Maha Shivaratree. «Cette année, on va reconstruire le kanwar avec le murthi et les accessoires.»
«Moins de pollution»
Avish Dunputh, président du groupe Blessed Boys de Terre-Rouge, dispose de son kanwar en partant du même principe. Celui de son groupe est fait à partir de bambous et de métal. Le bambou est encore une fois brûlé. «Cela engendre moins de pollution. Certaines personnes laissent des parties des kanwars et des accessoires près des rivières, mais ce n’est pas écologique.» Quant à la partie de la structure faite en métal, elle est conservée et réadaptée au design choisi chaque année.
Kamlesh Mudhoo opte, lui, pour un kanwar en bambou chaque année. «C’est plus facile à construire et aussi facile à détruire après la fête. Vu que le bambou est sec, c’est plus facile de le brûler et ça ne fait pas autant de fumée…»
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