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MTC-MTCSL: dernière ligne droite ?

26 février 2023, 08:00

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MTC-MTCSL: dernière ligne droite ?

Le 3 mars 2023 marquera un tournant des plus importants dans l’histoire des courses mauriciennes. C’est lors d’une assemblée générale extraordinaire prévue à cette date que l’on décidera du sort du Mauritius Turf Club (MTC) et de sa filiale, la MTC Sports & Leisure (MTCSL).

Vendredi, les membres du club auront la lourde tâche de décider si le pionnier dans l’organisation des courses à Maurice devrait continuer ses activités ou s’il devrait ranger la casaque. Il n’est un secret pour personne que le MTC et la MTCSL n’arrivent plus à garder la tête hors de l’eau. Déjà en proie à de gros soucis financiers, ils voient rouge avant même le début de la saison 2023, prévu le 18 mars. Car, avec moins d’une vingtaine de journées qui lui seront allouées, force est de constater que son business model n’est plus viable.

Il est important de préciser qu’en vertu de son statut juridique, la MTCSL est régie par la Companies Act de 2001. Et l’article 162 (1) est on ne peut plus clair : «A director of a company who believes that the company is unable to pay its debts as they fall due shall forthwith call a meeting of the Board to consider whether the Board should appoint a liquidator or an administrator.»Il est donc une obligation pour les directeurs de la MTCSL de considérer une cessation des activités et non un choix.

Pas la peine de porter des œillères. Les indicateurs pour la saison 2023 signalent que la société se dirige vers des pertes colossales et la décision de considérer la fermeture est largement justifiée. Quand on pense que la saison dernière, la MTCSL avait eu toutes les peines du monde à compléter ses réunions raison d’un boycott de la part de certains entraîneurs, la situation s’annonce plus compliquée si elle s’aligne au départ de la saison 2023.

La fermeture de l’écurie Gujadhur vient compliquer la donne. On voit mal comment la MTCSL pourra s’en sortir. À ce titre, il est bon de souligner que les revenus perçus des paris par le MTC en 2022 sont nettement inférieurs aux années précédentes. La date du 3 mars 2023 marquerat-elle donc tristement le retrait de la scène du MTC, qui a fait perdurer le sport hippique depuis 200 ans ? En attendant le jour fatidique, nombreux sont ceux qui sont d’avis qu’une cessation des activités est la décision la plus judicieuse. «The writing’s are on the wall», philosophe-t-on non sans amertume.

La MTCSL peut-elle se permettre d’arrêter ses activités pour ensuite tenter un retour aux affaires ? Serait-ce un aller sans retour ? Un observateur ayant une bonne connaissance des lois régissant les sociétés précise que le club ne doit pas nécessairement procéder à une liquidation. Il y a aussi la possibilité de mise sous administration, ce qui implique une gestion des actifs de la société en vue de les rentabiliser tout en les sauvegardant. Cette option garderait intactes toutes possibilités de retour.

En tout cas, pour Anil Kumar Ramnarain, ancien administrateur du MTC, il ne fait aucun doute que la MTCSL doit cesser ses activités au plus vite. «Il aurait fallu arrêter depuis bien avant. Je l’ai toujours dit du temps où j’étais sur le board. Il est clair que tout est fait pour mettre MTC-MTCSL hors course. Les pertes ne font qu’augmenter. Il devient urgent de limiter la casse, sinon nous serons complètement ruinés.» D’ajouter : «Personnellement, je trouve cela humiliant pour la MTCSL de devoir aller trouver un accord avec la PTP. Le problème du MTC est politique et ce n’est qu’un changement de gouvernement qui pourra améliorer sa situation…»

Anil Kumar Ramnarain est rejoint dans ses observations par l’ancien président Jeenarain Soobagrah, qui estime également que le MTC ne pourra pas sortir de cette mauvaise passe avec le pouvoir en place. «Il faut toutefois rappeler que les malheurs du MTC se sont amplifiés quand la politique s’est invitée au sein du club. Et la publication de la commission d’enquête en 2015 a été le déclencheur d’une présence accrue du gouvernement dans l’industrie hippique, à coups de nouvelles directives chaque année qui n’ont fait qu’affaiblir la position du MTC.»