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Alliance de l’opposition: le PTr les bras grands ouverts

27 février 2023, 16:00

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Alliance de l’opposition: le PTr les bras grands ouverts

«Nous avons comme devoir de nous rassembler. C’est pour cette raison que nous travaillons avec le MMM et le PMSD. Nous sommes ouverts aux autres. Il faut être comme une seule nation.» Le Parti travailliste (PTr) veut une alliance élargie. Le leader du PTr, Navin Ramgoolam (photo), a fait comprendre qu’il ne compte pas uniquement sur le Mouvement militant mauricien (MMM) et le Parti mauricien social-démocrate (PMSD) pour renverser le gouvernement de Pravind Jugnauth aux prochaines élections générales, mais également sur d’autres partis extraparlementaires et des syndicats. D’ailleurs, les places réservées aux invités à Réduit, hier, pour marquer les 87 ans du PTr, traduisent ce que le leader des Rouges a derrière la tête.

Le PMSD était en force. Son secrétaire général, Mamad Khodabaccus, ainsi que sa présidente, Véronique Leu-Govind, étaient assis à la première rangée, tout comme Richard Duval. Celui-ci était à côté de Maurice Allet, ancien leader du PMSD, qui avait pris ses distances des Bleus. Est-ce une réconciliation ? «Nous nous entendons bien, Richard et moi», a précisé Maurice Allet. Toutefois, il a maintenu qu’il donnera un coup de main à Navin Ramgoolam pour remporter les prochaines élections. «Je suis venu soutenir le PTr et Navin Ramgoolam. Je le fais depuis 2014. C’est dans les moments difficiles qu’il faut soutenir les amis.»

La présence de l’activiste et président du Nouveau front politik, Ivann Bibi, n’est pas passée inaperçue non plus. Il a été, du reste, le seul invité à être sollicité par les partisans du PTr, qui ont voulu avoir ses coordonnées. «Il nous faut une alliance soudée, composée de l’opposition parlementaire et extra-parlementaire. J’espère être l’exemple et le catalyseur de ce grand rassemblement», a-t-il maintenu. Le syndicaliste Narendranath Gopee était parmi les invités et Rezistans ek Alternativ s’est excusé de n’avoir pu déléguer un représentant. Le MMM avait délégué Rajesh Bhagwan pour représenter son leader, Paul Bérenger

Navin Ramgoolam a reconnu qu’à l’intérieur de son parti, quelques-uns ne souhaitent pas d’alliance avec le MMM, tout comme chez les Mauves, des réfractaires ne veulent pas du leader rouge. «Il y a des gens au PTr qui disent qu’il faut aller seuls aux élections. Nous avons en face de nous une mafia. Elle va tout faire pour remporter ces élections. J’ai travaillé avec Paul Bérenger. Je connais ses compétences. D’ailleurs, j’ai préparé un document que je soumettrai à Paul Bérenger et Xavier-Luc Duval lors de notre prochaine rencontre. Nous irons ensemble voir le commissaire électoral. Nous ne voulons pas de computer room, par exemple. Déjà, il y a des erreurs sur la nouvelle liste des électeurs», a-t-il soutenu, mettant en garde les fonctionnaires qui tenteraient de fausser les élections quand ils travailleront dans les centres de dépouillement.

«Kout pié pou gagné»

Quant à ceux qui croient qu’il existe toujours une possibilité d’alliance entre le PTr et le Mouvement socialiste militant (MSM), avec la bénédiction d’un pays étranger, il faudra repasser. D’abord, le secrétaire général des Rouges, Ritish Ramful, l’a dit avant que cela ne soit repris par son leader. «La culture du PTr est opposée à celle du MSM... Ceux qui quittent le PTr pour le MSM, croyant pouvoir retourner avec nous plus tard, doivent l’oublier. Kout pié pou gagné. Kan Titanic ti pé koulé, tou léra ti kit bato ti alé, astér zot (NdlR, le gouvernement) kouma Titanic ki pé koulé, mé bann léra pé galoupé pou rant ladan», a déclaré Navin Ramgoolam.

Il a aussi mis en garde ceux qui ont un pied dans les deux partis. Il faisait sans doute référence à Satish Faugoo et d’autres anciens ministres qui ne participent plus aux activités du parti. D’ailleurs, ni Devanand Ritoo ni Cader Sayed-Hossen n’ont été vus dans l’assistance. Shakeel Mohamed, en voyage professionnel, s’est excusé.

Pravind Jugnauth en a pris pour son grade. «À chaque fois que le MSM arrive au pouvoir, la drogue fait son apparition. C’était le cas à partir de 1983 avec d’anciens barons. Maintenant, nous entendons parler de Franklin et de Dewdanee. Il y a eu de la drogue dans des bonbonnes sans savoir qui est le commanditaire. De la cocaïne cachée dans une tractopelle est rentrée au pays alors que Pravind Jugnauth était à une fonction au port. Il n’y a pas eu d’arrestation. La mafia de la drogue contrôle le pays», a martelé le leader rouge.

Il a aussi déploré que les institutions ne fonctionnent pas. «Le gouvernement mauricien ne veut pas collaborer avec la justice réunionnaise pour extrader Franklin. Ki sannla inn kré mafia lékours? Il a laissé l’écurie Gujadhur fermer ses portes pour que Jean-Michel Lee Shim puisse tout contrôler. Li pé déklar Sadhou Ganga Talao, mé eski enn vré Sadhou ti pou toler Lee Shim ek Franklin?»

Pour sa part, Ritish Ramful a rappelé que le tribunal de La Réunion a mis en doute le fonctionnement de la police mauricienne. Le chef de file du PTr au Parlement, Arvin Boolell, craint que l’indice de la consommation de la drogue chez les jeunes ne monte en flèche. Et le président de ce parti, Patrick Assirvaden, a rappelé qu’il a écrit à la France concernant l’affaire Franklin.

La protection de l’environnement inscrite dans la constitution

<p>Le congrès-anniversaire du PTr a été marqué par un moment de partage, faisant la part belle à la vision entre jeunes et moins jeunes du parti. Le député Fabrice David, également responsable de l&rsquo;aile jeune, a déclaré que dans un futur gouvernement du PTr, la protection de l&rsquo;environnement sera inscrite dans la Constitution. Il a aussi ajouté qu&rsquo;un gouvernement PTr ravivera le concept &laquo;Maurice île Durable&raquo;, et que le développement des secteurs de l&rsquo;eau, de l&rsquo;agriculture, du tourisme, de la pêche et de l&rsquo;énergie sera entrepris dans le respect de ce concept. Pour remplacer le charbon, par exemple, il a annoncé qu&rsquo;il faudra encourager les petits planteurs qui ont abandonné leurs champs, d&rsquo;une superficie de 15 000 hectares, à se lancer dans la culture de biomasse. Rubna Daureeawoo, Avinash Ramtohul, Daneshwar Damry, Rajen Seetohul et Danisha Sornum ont également pris la parole.</p>

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