Publicité

Affaire Franklin: Nono a pu prendre l’avion pour Madagascar le 25 février 2020

27 février 2023, 17:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Affaire Franklin: Nono a pu prendre l’avion pour Madagascar le 25 février 2020

Jérémie Décidé, dit Nono, n’a pas été arrêté le 25 février 2020 alors qu’il prenait l’avion pour Madagascar. Ni à son retour de la Grande île. De plus, tout comme Franklin, il n’est pas inquiété actuellement par la police pour trafic de drogue. Il est juste accusé d’avoir, il y a trois ans, été en possession de Rs 600 000 en liquide, soit plus des Rs 500 000 autorisées par la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act alors qu’il s’embarquait pour Madagascar.

Cette accusation, nous dit un financier, est facilement réfutable, en expliquant que l’argent liquide provient, par exemple, de plusieurs sources vérifiables et licites. «Si vous détenez disons Rs 600 000 en liquide, vous pouvez vous défendre, en avançant que vous venez de recevoir Rs 300 000 – qui est permissible – de la vente d’un bien et que les autres Rs 300 000 viennent d’une autre transaction licite.»

Nono est aussi provisoirement accusé de blanchiment d’argent car l’Independent Commission against Corruption (ICAC) soupçonne l’origine illégale de cette somme. Cependant, son avocat, Me Sanjeev Moloye, s’est dit confiant que son client pourra satisfaire l’ICAC quant aux sources licites de l’argent trouvé en sa possession le 25 février 2020. Il nous a informés par la même occasion que l’ICAC a objecté à la libération conditionnelle de son client. «J’ai donc déposé une demande formelle de remise en liberté sous caution, demande qui sera examinée ce lundi (NdlR, aujourd’hui) au tribunal de Mahébourg.» Il a ajouté que son client collabore activement avec les enquêteurs. Pas de silence ? «Non, il répond à toutes les questions.»

Pourquoi l’ICAC s’intéresset-elle à Nono maintenant pour une affaire de février 2020 ? Nous avons posé la question à la commission anticorruption. Mais n’avions reçu aucune réponse à hier.

Oh mon bateau… et mes villas !

<p>À la suite de nos articles sur Jean Hubert Celerine, alias Franklin, plusieurs personnes nous ont appelés pour nous signaler qu&rsquo;il y a encore deux bateaux ancrés devant La Balise Marina et qui appartiendraient au trafiquant de drogue. On nous parle aussi d&rsquo;une villa à La Preneuse et d&rsquo;une autre au morcellement Ramdenee, à Rivière-Noire. Avec des murs en pierres taillées, bien sûr, et arborant des dessins d&rsquo;une grande marque de whisky. Donc, facilement reconnaissable. Il est vrai qu&rsquo;avec tous ces prête-noms, l&rsquo;ICAC a des difficultés à faire le compte de tous les biens du trafiquant.</p>

<p><strong>Franklin passe toujours à travers les mailles du filet policier</strong></p>

<p>À la suite d&rsquo;une demande d&rsquo;information en septembre 2020 sur les antécédents de Franklin, le <em>Crime Records Office </em>des Casernes centrales a répondu que Jean Hubert Celerine avait été trouvé coupable, le 14 mai 2018, de recel d&rsquo;objets volés, à savoir une Play Station, deux téléviseurs, deux tablettes, deux téléphones portables et deux DVD, qui ont été retrouvés, le 10 juillet 2015, à son autre domicile, soit aux Salines Pilot, Rivière-Noire. Ces objets avaient été déclarés volés. Or, Franklin n&rsquo;est pas allé en prison en 2018. Il a obtenu un sursis de deux ans au cours desquels il devait bien se comporter. Toutefois, moins d&rsquo;un an après, Franklin a été retrouvé avec du cannabis. S&rsquo;il n&rsquo;a pas été sanctionné pour possession de drogue, il ne l&rsquo;a pas été non plus pour violation des conditions de son sursis.</p>

<p><strong>Les longs interrogatoires de Celerine&hellip; en silence</strong></p>

<p>L&rsquo;ICAC communique presque tous les jours sur les longues heures passées par Franklin face à ses &laquo;limiers&raquo; au Triangle de Réduit. Or, nous apprenons que Jean Hubert Celerine ne s&rsquo;est jamais départi de son droit au silence. Ces longs têteà-tête sont-ils constitués uniquement de questions des enquêteurs de l&rsquo;ICAC suivies du refus de répondre de la part de Franklin ? Si c&rsquo;est le cas, personne ne connaît la nature des questions qui prennent quand même de longues heures. Cependant, selon d&rsquo;autres sources, Franklin ne se tait pas mais répond bien aux questions. Si, c&rsquo;est vrai, pourquoi faire croire qu&rsquo;il ne parle pas ? Est-il en train de tout déballer ?</p>

<p><strong>Il ne boit pas, ne fume pas mais il cause</strong></p>

<p>On se souvient de l&rsquo;affirmation de Jean Hubert Celerine le 14 janvier, à l&rsquo;effet qu&rsquo;il ne boit ni ne fume, voulant sans doute dire qu&rsquo;il ne fume ni cigarette ni joint. Or, selon un rapport de l&rsquo;AntiDrug and Smuggling Unit du 15 avril 2019, une fouille a été effectuée à un de ses nombreux domiciles. Ce jour-là, c&rsquo;était au Block A, No. 9, NHDC, Baie-du-Tombeau. Et six gammes de cannabis ont été retrouvées parmi ses sous-vêtements dans une armoire. Confronté à cette drogue, il devait déclarer que c&rsquo;était pour sa consommation personnelle. Le trafiquant fumait-il vraiment du cannabis ou voulait-il faire croire qu&rsquo;il n&rsquo;opérait pas de trafic ? Dans les deux cas, Franklin aurait menti.</p>