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À la prison de Beau-Bassin: pourquoi le PM a-t-il tout fait pour éviter la presse hier ?
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À la prison de Beau-Bassin: pourquoi le PM a-t-il tout fait pour éviter la presse hier ?
Était-ce à cause du parfum de scandales, dont celui entourant la nouvelle carte d’identité ? Ou est-ce en raison de la présence de certains titres de presse hier lors du lancement d’un projet de culture hydroponique à la prison de Beau-Bassin ?
Dimanche, c’était un autre Pravind Jugnauth, plus serein, que l’on avait vu. Il avait volontairement approché la presse en faisant une longue déclaration concernant le nettoyage des autoroutes et la protection de l’environnement en général. Il s’était ensuite mis à la disposition des journalistes, qui lui avaient posé des questions sur, entre autres, les allégations de corruption portées par Roshi Bhadain contre un ministre de son gouvernement. Le Premier ministre (PM) s’est défendu en déclarant notamment que ce n’est pas à lui d’enquêter. Le lendemain, Roshi Bhadain lui rappelait ses enquêtes sur Yogida Sawmynaden et sur Ivan Collendavelloo. Le leader du Reform Party a affirmé également et preuves à l’appui, que le contrat pour la nouvelle carte d’identité a déjà été signé au PMO. Et que des représentants du fournisseur français étaient au bâtiment du Trésor lundi, accompagné du haut cadre démissionnaire de Harel Mallac Technologies Ltd accusé d’être derrière une surfacturation de Rs 27 millions qui allaient être payées comme pot-de-vin.
Est-ce en raison de toutes ces nouvelles révélations et notre attente d’explications que le PM a, hier, joué au chat et à la souris avec la presse ? Il y a eu aussi la libération conditionnelle de Bruneau Laurette et d’autres questions au sujet de Sherry Singh et l’affaire de «sniffing» que nous voulions lui poser.
Interdit de marcher
Les journalistes – du moins ceux de la presse libre – ont subi un véritable traitement de parias, hier, lors du lancement à la prison centrale du projet de culture aquaponique et hydroponique destiné aux femmes détenues. Pravind Jugnauth a passé longuement en revue les expositions dans la salle montrant les oeuvres des prisonnières. Le service de communication du PMO nous a ensuite informé que le PM irait visiter les jardins et autres cultures hydroponiques et aquaponiques qui se trouvent à environ 200 mètres de la salle. Or, certains journalistes, notamment de l’express et du Mauricien, ont été forcés à y aller en minibus et on les a empêchés de faire ce court trajet à pied avec le PM et sa délégation. L’équipe de la MBC, elle, a pu suivre à pied.
Nous avons été «mis» dans un minibus et avons attendu presque une quinzaine de minutes avant de démarrer. Après le départ, la route, interne pourtant, est restée bloquée pendant plusieurs minutes. Les journalistes ont commencé à protester et à exiger qu’on les laisse sortir pour aller aux jardins à pied, pour ne rien perdre des étapes de la visite premier-ministérielle. Devant notre insistance, on nous a laissés sortir.
Arrivés au bout de la file de voitures officielles, ce que nous avons vu nous a stupéfiés : la route n’était pas bloquée en raison de quelque embouteillage. Non. Ce sont les berlines du PM, BMW immatriculée CC 2205 en tête, qui restaient stationnaires, visiblement pour nous empêcher de suivre le chef du gouvernement !
On a pu «accompagner» le PM dans ses visites mais, quelles furent longues ! Devant une serre hydroponique, il a été défendu à certains journalistes d’entrer «pour des raisons de sécurité», nous a dit un responsable du Governement Information Service (GIS). Tout comme il l’avait fait pour justifier l’interdiction de suivre le PM à pied. Ce qui a fait dire à une journaliste : «Sécurité pour nous et pas pour le PM ?» On a même vu le National Security Advisor indien, Kumaresan Ilango, avoir accès à la serre, mais pas les journalistes. Pravind Jugnauth y a passé au moins 30 minutes à observer les laitues et autres, plante par plante.
L’intérêt porté par le PM et le temps passé à écouter les explications des responsables ont ravi une employée de la prison. Alors qu’un autre s’est demandé si le PM n’avait pas autre chose à faire. En fait, il était clair que le PM faisait tout pour éviter d’être confronté aux questions des journalistes.
Ses gardes du corps nous diront mensonges sur mensonges. À chaque fois, on nous a promis que le PM ferait une déclaration à la prochaine étape. En vain. Le PM passera d’interminables minutes à siroter un verre d’eau et à bavarder avec Amanda Serumaga, la représentante de l’UNDP. Celle-ci sera d’ailleurs appelée en renfort à chaque fois que le PM se retrouvera seul.
À la fin, alors que les gardes du corps et autres entourages du PM nous demandaient d’attendre encore, Pravind Jugnauth a vite pris la direction de sa voiture, sans faire de déclaration et bien sûr sans répondre aux questions de la presse. Nous avons tenté quand même de lui en lancer une mais il n’a pas réagi et son garde du corps a refermé les portières avant que la voiture ne démarre en trombe. Un garde du corps a eu le temps de nous promettre même une interview avec le PM mais pour sa prochaine sortie. D’ailleurs, il était prévu qu’il assiste à une cérémonie au musée intercontinental de l’esclavage, hier après-midi, mais celle-ci a été annulé au dernier moment pour cause de mauvais temps.
Pot-de-vin de Rs 27 millions: le leader de l’opposition a reçu un des protagonistes
<p>Un des hauts cadres impliqués dans l’affaire de carte d’identité a rencontré Xavier Duval à la demande de Nando Bodha. Il semble que ce haut cadre soit un membre du Rassemblement Mauricien. Selon nos informations, le haut cadre démissionnaire de <em>Harel Mallac Technologies</em> fait tout pour empêcher qu’une question ne soit posée sur cette affaire à la rentrée parlementaire. Nando Bodha ne répond plus à nos appels depuis jeudi dernier.</p>
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