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Shelter l’Oiseau-du-Paradis: deux innocents, plusieurs calvaires

2 mars 2023, 20:00

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Shelter l’Oiseau-du-Paradis: deux innocents, plusieurs calvaires

Ils sont âgés de 15 et 13 ans. Ils avaient des rêves plein la tête et des espoirs, malgré une situation familiale difficile. Cependant, il y a huit mois, ces garçons ont été pris à leur tutrice et envoyés au «shelter» l’Oiseau-du-Paradis, à Cap-Malheureux. Ils sont dorénavant encore plus brisés…

Laura (nom d’emprunt), 37 ans, ne peut s’empêcher de s’inquiéter pour ses fils. Bien qu’elle soit consciente de ne pouvoir s’occuper d’eux, elle confie être angoissée en pensant à ce qui leur arrive. «Kan mo’nn gagn divors, sé mo ex mari é enn ‘amie de la famille’ kinn gagn lagard mo bann zanfan. Kan mo ex finn inkarséré, madam ki ti zot tutrice.» Toutefois, la Child Development Unit (CDU) a eu un ordre de la cour, plus communément appelé committal order, pour venir récupérer l’enfant âgé de 13 ans. Mais en cherchant le plus jeune, ils ont aussi pris l’aîné, sans ordre de la cour, et bien qu’il eût une tutrice. Les deux enfants ont ensuite été conduits dans un shelter, laissant derrière eux leurs livres, leurs cahiers, leurs amis et leur vie…

Le shelter en question n’est autre que l’Oiseau-du-Paradis, à Cap-Malheureux, théâtre de nombreux scandales jusqu’ici. Laura explique que même s’ils y sont internés, elle garde le contact avec eux et ses deux fils n’ont pas cessé de lui faire savoir qu’ils «pas bokou miser laba». En effet, selon nos sources, outre les nombreux problèmes existants dans cette institution (voir hors-texte), les enfants ne seraient pas traités comme il se doit sur place.

Laura explique que l’aîné, âgé de 15 ans, a été déscolarisé dès qu’il a mis les pieds au shelter. «On l’a obligé à arrêter le collège pour aller suivre un cours technique alors qu’il se débrouille bien intellectuellement.» Quant au jeune de 13 ans, fort de caractère, il a été interné à l’hôpital psychiatrique Brown-Séquard lundi, sans avoir aucun antécédent psychiatrique. Cela se serait produit après un rendez-vous médical, où des employés du shelter auraient déclaré qu’il était un danger pour lui-même et pour les autres

Cependant, selon des sources concordantes, le petit aurait été envoyé là-bas parce qu’il aurait manifesté son mécontentement devant le repas qui lui a été servi. «Du briani bringelle avait été offert comme dîner et, comme tous les enfants, il a trouvé cela infect. Le petit a fait comprendre en élevant la voix que ce n’était pas normal que l’on serve ce genre de chose é zot inn ménas pou fer anferm li dévan tou dimounn», révèlent nos sources.

Laura dit avoir le cœur en miettes. Souffrant d’une maladie incurable et ayant plusieurs problèmes financiers, elle ne peut malheureusement pas prendre ses enfants sous son aile. D’ailleurs, elle n’a même pas la garde des enfants devant la loi, mais pour son cœur de mère, savoir que ses petits souffrent autant est très dur. «Li vréman pa fasil. Si mo ti kapav pran mo zanfan, mo ti pou fer li, mé pa parski mo pa kapav ki mo bann zanfan bizin pas mizer.»

La députée rouge Stéphanie Anquetil, qui s’est aussi entretenue avec la mère des garçons, se dit outrée par tous ces scandales qui ne cessent de faire surface, impliquant les institutions du ministère de l’Égalité des genres et du bien-être de la famille. «On a raison de dire que l’on fait mettre des enfants dans des shelters à tout bout de champ. Comment est-ce que la CDU peut enlever un enfant de sa tutrice légale sans committal order ? Je vais aller de l’avant avec ce cas aussi. C’est grave et on doit savoir la vérité.»
 

La situation va de mal en pis à Cap-Malheureux  

<p><em>&laquo;Lorsqu&rsquo;un enfant est envoyé entre ces murs, c&rsquo;est comme si son avenir est déjà brisé&raquo;, </em>nous confie une source au ministère. En effet, l&rsquo;Oiseau-du-Paradis ne porte en aucun cas bien son nom, car ce lieu n&rsquo;a rien à voir avec un paradis. Selon nos sources, de plus en plus d&rsquo;employés qui s&rsquo;autoproclament<em> &laquo;zom ou fam minis&raquo; </em>viennent y travailler. Le dernier en date, qui ne cesse de faire des frasques, n&rsquo;est autre qu&rsquo;un cleaner qui a bien trop de liberté. <em>&laquo;Il vient au shelter sous l&rsquo;emprise de l&rsquo;alcool. Il se donne le droit d&rsquo;avoir accès aux enfants et même aux bébés, ce qui est contraire à la loi.&raquo;</em></p>

<p>Lorsqu&rsquo;il est rappelé à l&rsquo;ordre, il brandit son téléphone et menace celui qui est en face de lui de le faire transférer en affirmant qu&rsquo;au bout du fil, il y aurait <em>&laquo;minis&raquo;</em>. Toujours selon nos sources, il se permettrait aussi de <em>&laquo;fouiller&raquo;</em> dans les réserves de nourriture des enfants. Par ailleurs, en ce qui concerne la nourriture, nos sources indiquent que la situation devient de plus en plus critique et qu&rsquo;il est urgent qu&rsquo;un audit soit fait au sein du shelter car, pendant plusieurs jours, il manquait plusieurs denrées alimentaires de base dans le réfrigérateur et dans la réserve pour les enfants, malgré le budget déboursé par le ministère pour l&rsquo;achat de la nourriture des pensionnaires. Ce serait d&rsquo;ailleurs par manque de <em>&laquo;kari&raquo;</em> que l&rsquo;on a offert au dîner du briani de bringelle.&nbsp;</p>

<p>En outre, la sécurité des enfants est aussi remise en question. Les clôtures ne sont plus aux normes et des personnes extérieures se penchent sur les murs pour <em>&laquo;parler&raquo;</em> aux petits. De plus, la dénommée MP, qui avait été suspendue pour ill-treatment on minors, se retrouve seule aujourd&rsquo;hui à aller chercher et transporter les enfants à leurs activités.</p>

 


Le ministère maintient que « tout est sous contrôle » 

<p>Contacté au sujet des accusations qui pèsent sur ce shelter, un préposé du ministère de l&rsquo;Égalité des genres et du bien-être de la famille a déclaré que <em>&laquo;tout est sous contrôle&raquo;</em>. Concernant la nourriture, il a affirmé qu&rsquo;il n&rsquo;y a aucun problème et que tout se fait selon les règles et la loi. Idem concernant les activités au shelter, des internements à l&rsquo;hôpital psychiatrique et des agissements de la CDU. En ce qui concerne le cleaner qui fait la pluie et le beau temps à Cap-Malheureux, le préposé du ministère a affirmé que le National Children&rsquo;s Council a été mis au courant et qu&rsquo;une enquête est en cours.&nbsp;<br />
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