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Dr Pravish Rai Sookha: «L’obésité est en constante augmentation à Maurice»
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Dr Pravish Rai Sookha: «L’obésité est en constante augmentation à Maurice»
Aujourd’hui samedi 4 mars, marque la journée mondiale de l’obésité. Dans le cadre de cet événement, le Dr. Pravish Rao Sookha a tenu des consultations depuis le 27 février jusqu’aujourd’hui à C-Care Wellkin. C’est une occasion de découvrir le traitement chirurgical bariatrique contre cette pathologie. Quelle est l’ampleur de l’obésité ? Comment cette chirurgie peut-elle la traiter ? Explications.
L’obésité est-elle une pathologie qui progresse actuellement à Maurice ?
Le taux d’obésité est en constante augmentation à Maurice. Et ce, depuis les deux dernières décennies, avec une augmentation chez les adolescents. Selon les chiffres du Mauritius Non Communicable Diseases Survey de 2021, la prévalence standardisée de l’obésité était de 36,2 %, soit de 29,9 % chez les hommes et 41,6 % chez les femmes, et la prévalence de l’excès de poids était de 36,0 %, soit de 38,7 % chez les hommes et 33,8 % chez les femmes. Ainsi, 72,2 % des participants ont été classés comme étant en surpoids ou obèses. Le taux pour les hommes était de 68,6 % et chez les femmes de 75,4 %.
Qu’est-ce que la chirurgie bariatrique ?
La chirurgie bariatrique et métabolique a pour but d’agir sur le poids de trois manières. Premièrement, elle réduit la quantité d’aliments qu’une personne peut ingérer confortablement. Deuxièmement, elle réduit l’absorption calorique des aliments ingérés, ou finalement, elle fait les deux. En effet, la chirurgie bariatrique et métabolique est pratiquée pour traiter l’obésité et ses comorbidités telles que le diabète mellitus de type 2, l’hypertension artérielle, l’apnée du sommeil, etc.
Cette méthode convient-elle à tous et quels en sont les risques ?
Selon les critères établis de l’Organisation Mondiale de la Santé, les risques dépendent de l’ethnicité et des comorbidités dont souffrent les patients. Pour les patients d’origine européenne et les Mauriciens de type caucasien, la chirurgie bariatrique est possible pour les patients ayant un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 35 sans aucune comorbidité ou un IMC supérieur à 30 pour ceux souffrant d’une comorbidité comme le diabète de type 2, etc. Pour tous les autres patients, d’origine asiatique et pacifique, y compris les Indiens et les Africains, les patients doivent avoir un IMC supérieur à 32,5 sans aucune autre comorbidité et un IMC supérieur à 27,5 pour ceux souffrant d’une comorbidité comme le diabète de type II, etc. Dans 95 % des cas, une chirurgie est suffisante. Par contre, pour les patients souffrant d’une obésité très morbide, par exemple ceux qui pèsent plus de 180 kg ou 200 kg, il peut être nécessaire de procéder à une chirurgie par étapes. Les risques sont les mêmes que pour les autres interventions chirurgicales.
Quel est le coût de la chirurgie ?
Cela dépend de nombreux facteurs, comme le nombre de comorbidités dont souffre le patient mais en règle générale les coûts varient entre Rs 300 000 et Rs 400 000.
Quelles stratégies pour contrer la progression massive de l’obésité ?
Un taux plus important d’obésité égale à un niveau élevé de comorbidités comme le diabète de type 2, l’hypertension, les maladies cardiaques, les maladies osseuses, les cancers, les dyslipidémies (des cas d’anomalie du taux de cholestérol ou de triglycérides dans le sang), les phobies sociales et bien plus encore.
Les différentes stratégies à adopter sont les suivantes. Pour arrêter la progression de l’obésité dès l’enfance, car en effet, on a constaté une forte augmentation de cette maladie chez les adolescents, il est important d’interdire certains types d’aliments dans les cantines scolaires et multiplier les campagnes en faveur d’une alimentation saine dès l’école primaire.
Au fil des années, nous voyons de plus en plus d’enfants et d’adolescents devenir obèses due à la modernisation, qui a entraîné une augmentation dans la consommation de fastfood et de boissons gazeuses. Pour pallier ce problème, la santé et l’alimentation devraient être enseignées dans les écoles. Ainsi, les aliments qui ne sont pas sains ne devraient pas être vendus dans les cantines scolaires. De nombreux petits changements apporteront de nombreux avantages pour l’avenir de Maurice. En effet, moins d’obésité signifie plus de personnes en bonne santé, moins de diabète, moins d’hypertension, moins d’arrêts cardiaques, moins d’amputations, moins de patients sous dialyse, moins de cancers, etc.
Puis il faut effectuer des campagnes afin de promouvoir une alimentation saine chez les parents, dès la grossesse. Il convient également de promouvoir l’agriculture biologique dans notre pays car une alimentation saine découle d’une agriculture plus biologique. Parallèlement, il faut entamer des campagnes de sensibilisation de santé nationale afin de trouver des solutions à l’obésité le plus tôt possible et élaborer des programmes nationaux pour le traitement de l’obésité.
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