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Violentes turbulences sur un vol de Condor: l’aéronautique pas épargné par le dérèglement climatique
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Violentes turbulences sur un vol de Condor: l’aéronautique pas épargné par le dérèglement climatique
L’appareil de Condor Airlines qui avait à son bord 272 passagers a dû atterrir d’urgence à l’aéroport de Plaisance jeudi vers 6 h 29 après avoir été en proie aux turbulences alors qu’il était dans l’espace aérien seychellois. 17 passagers ont été blessés. Ce phénomène était-il prévisible? Nous avons sollicité ceux aux commandes pour y voir plus clair. Des pilotes concèdent que les turbulences peuvent aussi survenir en «ciel clair», de manière soudaine et sans indice visible. Le changement climatique, disent-ils, va affecter de nombreuses manières le secteur de l’aviation.
La turbulence est une préoccupation majeure pour l’industrie aéronautique. Elle reste souvent non détectée dans les zones sans nuages, prenant les pilotes au dépourvu quand ils y volent. Ce phénomène touchant des milliers d’appareils chaque année est classé en quatre catégories de turbulences : légères, modérées, sévères et extrêmes et elles peuvent entraîner des blessures sur les voyageurs.
En général, indique un pilote d’Air Belgium, elles surviennent en «ciel clair», de manière soudaine et sans indice visible. «Il n’y a rien de spécifique dans cette région qui aurait pu être prévisible», souligne le pilote. Les turbulences, poursuit-il, sont détectables au radar mais elles ne le sont pas toutes. Notre interlocuteur explique qu’il y a deux types de turbulences, l’un appelé turbulences de sillage. La turbulence de sillage est une turbulence aérodynamique qui se forme derrière un aéronef essentiellement lorsqu’il vole. La turbulence de sillage augmente la traînée de l’avion et nuit donc aux performances. Il y a aussi les turbulences en ciel clair qui sont plus fréquemment rencontrées dans les régions des courants-jets. Elles peuvent arriver en raison d’un changement de température de l’air ou du cisaillement du vent quand deux mouvements d’air ne vont pas dans la même la direction. Ce qui peut être invisible par temps clair, ou évident en cas d’orage. Le résultat principal, souligne le pilote, est que l’avion, tout en avançant, rencontre un changement important du mouvement de l’air autour de lui, qui donne lieu à ces secousses et ces chutes inquiétantes.
Malchance
Pour l’incident de Condor Airlines, dit-il, on ne peut blâmer personne car cela aurait pu se produire n’importe où et n’importe quand. Le pilote fait ressortir que dans cette zone de l’accès seychellois, des variations dans les gradients du vent sont très rares. «On peut dire que c’est la faute à la malchance. Cela peut se reproduire encore avec n’importe qui aux commandes. Des passagers ont été blessés ou même tués dans le passé, mais uniquement parce qu’ils n’avaient pas attaché leur ceinture et qu’ils ont heurté leur tête contre le plafond, ou parce que des bagages, mal rangés dans les compartiments au-dessus d’eux, sont tombés», dit notre interlocuteur.
Changement climatique Un autre pilote de la compagnie aérienne nationale estime, lui, que le secteur de l’aviation connaîtra encore plus de problèmes en raison du changement climatique. «Le changement climatique va affecter de nombreuses manières le secteur de l’aviation. De ce fait, les perturbations deviendront de plus en plus fréquentes et violentes et on pourrait voir les turbulences aériennes doubler, voire tripler dans les décennies à venir», dit-il. La hausse des turbulences en avion, ajoute le commandant, est aussi causée par le réchauffement climatique. Effectivement, les changements brutaux de températures perturbent les courants d’air, modifient leur vitesse et la direction des vents. Il est d’avis que pour contrer le phénomène, les compagnies aériennes pourraient améliorer les outils de détection et de communication. «Des incidents qui tirent parfois leur origine de bulletins météo imprécis et de technologies de détection obsolètes», dit-il.
Accident sur un vol international: les victimes ont droit à une compensation
<p>Les personnes blessées ont vécu une expérience traumatisante jeudi matin. Certains passagers disent n’avoir pas été prévenus par le commandant de cette situation et pensent que la compagnie aérienne doit en assumer les responsabilités. En effet, en 2002, l’Union européenne a adopté le règlement n° 889-2002, modifiant le règlement n° 2027-97 et incorporant dans le droit de l’Union européenne toutes les dispositions de la convention de Montréal relative à la responsabilité du transporteur aérien envers les passagers et les bagages.</p>
<p>Désormais, toutes les personnes voyageant sur un vol opéré par un transporteur aérien de l’Union européenne sont indemnisées selon les dispositions de la convention de Montréal, que ce soit directement par l’application de la convention ou par celle du règlement n° 889-2002. Condor Airlines en fait partie. Les indemnisations sont de deux ordres.</p>
<p>D’abord le préjudice économique et financier. C’est celui résultant de la perte de revenus en raison du décès ou de la blessure de la victime. Son estimation va être fonction de la fortune de la victime et/ou de l’étendue de ses blessures. Les sommes versées au titre de l’indemnisation des dommages liés à un accident aéronautique sont nettement supérieures aux indemnisations d’autres accidents, pour des raisons absolument subjectives liées à l’émotion. L’application de ce régime juridique, à l’apparence uniforme, aboutit cependant à des indemnisations très différentiées selon la qualité des passagers, d’une part, mais surtout de la compétence juridictionnelle, aléatoire en pratique.</p>
<p>Nous avons sollicité, à ce sujet, la directrice de Communications & Marketing de Condor Airlines,Magdalena Hauser, mais sa réponse est toujours attendue. </p>
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