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Viande de mouton: le nouveau caviar

5 mars 2023, 10:00

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Viande de mouton: le nouveau caviar

Le prix de la viande de mouton s’est envolé les mois précédents. Cette tendance devrait se poursuivre avec la hausse du du tarif d’électricité. Les consommateurs peuvent s’attendre à de nouvelles hausses d’ici les semaines à venir, selon nos recoupements. Pourquoi tant de haine envers le porte-monnaie ? 

Maurice importe de la viande de divers pays, entre autres, l’Inde, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud. Mais les viandes d’Afrique du Sud et d’Australie sont les plus vendues en grandes surfaces. Par rapport à la flambée des prix, c’est surtout celui de la viande de mouton qui a pris au dépourvu les consommateurs, particuliers et restaurateurs, l’année dernière (voir tableau), indique l’ACIM citant les données de Statistics Mauritius. Sur un kilo de viande de mouton, une variation des prix est notable, faiton ressortir. Le prix a été le plus bas en janvier 2022 et le plus cher en décembre 2022. 

Selon Statistics Mauritius, la production de viande de mouton a augmenté de 4,5 %, passant de 22 tonnes au premier semestre de 2021 à 23 tonnes pour la même période de 2022. En moyenne, un Mauricien consomme 4,5 kg de viande de mouton par an. 

Toutefois, la hausse des prix oblige les consommateurs à changer d’habitudes. Soit se tourner vers les marques de viande à meilleur marché ou vers une réduction du volume des achats. Les hausses à venir inquiètent. 

Bundheea Tariq, gérant de Tariq Snack, attend les nouveaux prix des fournisseurs pour décider de marche à suivre pour son business. Pour l’heure, avec les dernières hausses, il observe que les clients n’acceptent pas de payer plus cher les plats à base d’agneau. «On vendait un briani agneau à Rs 200. Nous avons dû revoir le prix à la hausse, soit plus de Rs 300. Ce n’est pas profitable même avec cette révision de prix. Lorsqu’on enlève l’os, le gras, le volume est réduit. Nous en cuisons donc peu pour donner au client une option. Nous ne dépendons pas de ce plat comme ce n’est pas profitable. Il peut y avoir un client ou deux qui acceptent de payer plus cher mais la plupart refusent et se tournent vers le poulet.» 

Son fournisseur est impacté par la hausse du prix de l’électricité et le snack l’est aussi. «Comme nous avons notre stock de produits, nous devons aussi revoir nos prix. Mais je n’ai pas encore pris de décision pour les prix pour l’heure. J’attends le retour des fournisseurs.» 

Considérant les prix promotionnels durant les mois passés, Jayen Chellum, secrétaire général de l’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM), estime que la viande de mouton pourrait être vendue moins cher. «Le mouton est consommé dans une grande mesure. Ceux qui ne mangent pas de la viande de boeuf se tournent vers le mouton. Il faut contrôler les prix pour toutes les viandes. Il est possible qu’il y ait de nouveaux prix d’ici fin mars. Nous allons suivre la situation de près.» 

Selon Suttyhudeo Tengur, président de l’Association de la protection de l’environnement et des consommateurs, avec un salaire inchangé et des dépenses qui continuent à prendre l’ascenseur, la consommation sera impactée, vu que les commerçants sont libres d’mposer les prix qu’ils veulent. «Sur quel pourcentage la consommation va changer, nous ne le savons pas encore. Mais c’est sûr que le caddie va maigrir.»

Mois Prix
2022  
Janvier 510
Février 518
Mars 515
Avril  527
Mai 531
Juin 539
Juillet 545
Août 545
Septembre 547
Octobre 563
Novembre 556
Décembre 564
2023  
Janvier 563

 



 

 

Le lalo hors de prix

Le lalo est excessivement cher. Le prix ne cesse de prendre l’ascenseur. Dans certains points de vente, le prix dépasse Rs 200 le demi-kilo. Pourquoi est-ce aussi cher ? Kreepalloo Sunghoon, président de la Small Planters Association (SPA), explique que cette hausse de prix est due à plusieurs facteurs. 

Un facteur commun, la plante est attaquée par des pucerons qui menacent les récoltes. Avec ces problèmes, la superficie de plantation de lalo a été réduite petit à petit. Car les planteurs ne veulent plus y investir pour ensuite subir des pertes. Ajouté à cela, le manque de main-d’oeuvre car la récolte se fait en deux jours. La production est donc minime. En outre, il y a les effets de la sécheresse, de la pluie et du dernier cyclone sur les plantes. Il est aussi possible que le lalo ne soit pas résistant, relève le président de la SPA. 

Par ailleurs, notre interlocuteur fait ressortir qu’il n’y a pas de contrôle des prix. «Il n’y a pas de règlement sur le «maximum pricing» pour les légumes et pas de «target production». Le prix grimpe du planteur au revendeur et il est parfois exagéré. Chez un petit marchand qui est aussi planteur, on peut en trouver à Rs 75 la livre, au marché au-delà de Rs 80 la livre. Les prix dans les grandes surfaces sont encore plus chers et il n’y a pas de démarcation de prix entre bio et non bio.» Vu le contexte actuel, il serait nécessaire d’établir des prix recommandés ou même un contrôle des prix des légumes.