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Autobus individuels: chauffeurs «met paryaz»

5 mars 2023, 11:00

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Autobus individuels: chauffeurs «met paryaz»

Un piéton a été grièvement blessé lundi devant la SBM à Pamplemousses, après avoir été percuté par un autobus. Le chauffeur avait… 20 ans. Les images CCTV témoignent de la violence de l’impact. Questions dès lors : les autobus individuels doivent-ils se plier à quelque règlement ? 

Ce n’est pas la première fois que l’on entend parler d’un accident impliquant un autobus. Celui survenu lundi est particulièrement violent, comme le montrent les images des caméras CCTV. Un homme a été grièvement blessé à Pamplemousses après avoir été percuté par un autobus individuel conduit par un chauffeur âge de 20 ans… Des passagers confient que cela reflète une tendance de longue date, où des chauffeurs imprudents ont l’habitude de «met paryaz» entre eux sur la route... 

Selon la loi, lors d’une demande de permis de conduire pour un véhicule lourd (bus et camion), il est exigé que l’individu possède un permis de conduire pour un motor vehicle depuis au moins six mois et l’âge minimum requis pour un tel permis provisoire est de 18 ans. Il est aussi interdit à toute personne de moins de 18 ans de conduire, entre autres, un public service vehicle. 

Certaines compagnies de transport, par exemple la CNT, mentionnent dans leur scheme of service» l’âge de 24 ans comme exigence de base pour un poste de chauffeur. Toutefois, ce n’est pas nécessairement le cas pour d’autres compagnies et chauffeurs de bus individuels. Dans le cas de l’accident survenu lundi dernier, le chauffeur est âgé de 20 ans. Est-ce trop jeune pour un individu chargé de conduire un véhicule public, qui implique la responsabilité d’assurer la sécurité d’au moins 60 personnes ? Pour M. Louise, habitante de Rose-Hill qui prend le bus tous les jours pour aller travailler, il s’agit plutôt de la responsabilité personnelle du chauffeur, indépendamment de l’âge et de l’entreprise. «Certains, surtout quand je prends le bus individuel pour aller à Mahébourg, conduisent de manière imprudente pour arriver les premiers, sans se rendre compte qu’ils mettent en danger leur vie et celle des autres. Mais avec d’autres, comme lorsque je prends des bus de Rose-Hill Transport là où ils opèrent, je me sens relativement plus en sécurité. Je pense que c’est une question de façon consciente d’agir du chauffeur.» 

Dès lors, l’un des facteurs qui contribuent à la nécessité pour des chauffeurs de bus d’accélérer sur la route reste l’obligation de respecter le délai imparti pour effectuer des trajets, relate le propriétaire d’une flotte d’autobus opérant dans l’Est. Par exemple, si le trajet de Centre-de-Flacq à Brisée-Verdière doit être effectué en 35 minutes, un retard entraîne une pénalisation du chauffeur qui n’est autorisé à faire rouler l’autobus que pendant environ quatre heures le samedi, avec pour conséquence un déficit de revenu. Toutefois, les revenus et ce concept de met paryaz pour gagner plus d’argent que les compétiteurs ne peut être placé au-dessus de la sécurité des personnes, soutient Amina, 62 ans. Cette habitante de l’Est a utilisé la ligne d’autobus de Flacq vers Port-Louis pour se rendre au boulot pendant plus de 40 ans, et en a vu de toutes les couleurs. «Si péna boukou dimounn, zot pa arété pou pran ou. Ena pa atann ou monté fini démarré. Ena fer rallye…» 

Par ailleurs, des jeunes estiment qu’il faut réorganiser le système et mettre l’accent sur la sécurité et la responsabilité. L’un des moyens peut être l’utilisation de la technologie, nous dit Hans, 30 ans et habitant de Camp-Fouquereaux. «Bien qu’il soit difficile de surveiller tout le monde, les autorités peuvent créer une application digitale, car la plupart des gens utilisent des smartphones aujourd’hui, ce qui faciliterait l’enregistrement des commentaires et plaintes sur la conduite et la sécurité routière.»