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Casinos de Maurice: les dés sont jetés et les travailleurs encore plus inquiets
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Casinos de Maurice: les dés sont jetés et les travailleurs encore plus inquiets
Ce n’est plus un secret de polichinelle ! Les Casinos de Maurice sont dans le rouge depuis plusieurs années. Suite à une réunion, la semaine passée, entre le Chief Financial Officer, le syndicat et le management, il semble que les nouvelles ne soient toujours guère réjouissantes. Les ardoises s’accumulent et le bout du tunnel est loin.
La situation est critique et le personnel craint le pire après la rencontre de jeudi dernier. «Depuis mardi déjà, à l’issue d’une assemblée, on avait déjà évoqué les sommes à payer pour les pensions. On apprend qu’une ardoise de Rs 52,6 millions est en suspens. La direction n’a pas payé la pension durant la période du Covid19», a confié l’un des membres du syndicat. On leur a également laissé comprendre que l’accord entre la State Bank of Mauritius et les Casinos de Maurice s’est terminé fin février. «L’accord de la banque était à hauteur de Rs 40 millions. Aujourd’hui, la direction se tourne vers la MauBank pour obtenir un prêt de Rs 75 millions. Ainsi, au moins, on pourra payer le personnel.»
Cette nouvelle a été confirmée lors de la rencontre de jeudi. «L’argent ne rentre pas comme avant au sein des différents casinos. Il ne reste qu’environ Rs 10 millions pour fairela prochaine paie, alors qu’on doit compter quelque Rs 23 millions mensuellement pour tout le personnel. Sans parler que la compagnie nous doit déjà de l’argent pour le bonus de présence et les uniformes non payés. Raison pour laquelle des négociations sont en cours avec la banque pour obtenir un prêt.»
Mais comment expliquer que ces maisons de jeux ne sont plus rentables ? Notre interlocuteur avance que ce n’est pas faute d’avoir sollicité des rencontres avec le Premier ministre (PM) ou encore le ministre des Finances. «Nos lettres sont restées sans réponse. La secrétaire du PM avait ajouté que le chef de l’État avait pris note de notre requête, mais qu’il était occupé et ne pouvait pas nous recevoir. Il nous ferait signe dès qu’il aurait un moment de libre…»
Les taxes oui, mais les investissements aussi
Entre-temps, plusieurs années se sont écoulées. «Nous pensons avoir des solutions à apporter pour non seulement faire prospérer les casinos à nouveau mais aussi pour ne plus être dans le rouge. Toutefois, on ne veut pas nous donner la chance de nous exprimer.»Le manque de clients serait dû aux lois imposées par la Gambling Regulatory Authority et la Mauritius Revenue Authority. Pour le personnel, les Casinos de Maurice respectent à la lettre ce que demandent ces institutions, contrairement à d’autres maisons de jeux. «Nous demandons à chaque client une pièce d’identité ou encore, nous imposons les 10 % sur les gains de Rs 100 000. Mais on sent que cela freine les clients à venir jouer.Il ne faut pas uniquement imposer des taxes; il faut aussi investir dans les casinos, ce qui n’est pas fait.» Les clients réguliers sont aperçus ailleurs aujourd’hui. «On les connaît et on les voit se rendre dans d’autres maisons de jeux.» Ce membre du personnel a confié qu’en journée, ou même en soirée, passé les premiers jours du mois, les casinos sont vides.
Plusieurs compagnies mauriciennes et étrangères semblaient s’intéresser à l’achat des casinos. «Mais on comprend que certaines compagnies ne veulent pas reprendre les entreprises avec le personnel au complet. D’autres ne veulent pas payer le plan de pension. Certaines veulent uniquement acheter le casino du Caudan ou celui du Domaine Les Pailles. Mais pas les quatre casinos actifs et les deux en sommeil.» En ce qui concerne le rapport financier soumis en 2019 et approuvé en 2021, le chiffre d’affaires était de Rs 105,2 millions et les pertes s’élevaient à Rs 57,7 millions. Les coûts administratifs étaient estimés à Rs 163,3 millions, donc supérieurs au chiffre d’affaires. On ne peut que se rappeler la déclaration de sir Anerood Jugnauth, du 7 novembre 2011, à ce sujet :«Dan ki péi ou’nn trouv kasino pé fer bankrout?» Quoi qu’il en soit, les travailleurs sont encore plus inquiets, chaque jour qui passe…
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