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Allégations d’ingérence par Laurette: le diplomate indien identifié
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Allégations d’ingérence par Laurette: le diplomate indien identifié
À la suite d’une petite enquête, l’express est en mesure de dire que le diplomate indien mentionné par Bruneau Laurette dans son affidavit est un certain Navin Gulati. Il appartient à la RAW, la Research and Analysis Wing, l’agence du renseignement indien.
Si on sait que les agents du renseignement sont parfois présents dans de nombreuses ambassades, jamais n’aura-t-on vu une telle ingérence dans les affaires intérieures du pays, au cas où ces allégations sont avérées. Jamais n’a-t-on vu ces ingérences effectuées d’une façon aussi maladroite.
Pour rappel, Bruneau Laurette a affirmé dans son affidavit, juré le 23 février de la prison de Melrose, qu’il avait rencontré un diplomate indien à 18 heures, le 3 novembre 2022, à Trianon. L’Indien lui aurait proposé de travailler avec, et non contre, le gouvernement mauricien, soulignant que «government works with government». Cela voulait-il dire que l’Inde n’aiderait que ceux qui sont les alliés du gouvernement du jour, peu importe lequel ?
Le diplomate aurait précisé sa pensée par la suite en demandant à Bruneau Laurette pourquoi ne travaille-t-il pas pour le MSM. Carrément. L’activiste aurait répondu qu’il ne le veut pas, et l’Indien de dire qu’il comprenait la position de Bruneau Laurette. Le diplomate lui aurait également proposé d’infiltrer l’ambassade de Chine à travers une compagnie de gardiennage que Bruneau Laurette devrait créer.
Et pour remporter l’appel d’offres de l’ambassade chinoise, l’Indien lui aurait suggéré de coter un prix bas et lui aurait promis que la différence allait être supplémentée par les Indiens, cela même avec un «huge profit». Le diplomate indien aurait aussi proposé une autre «mission» plutôt délicate à l’activiste et sur laquelle nous reviendrons plus tard.
Images compromettantes
Bruneau Laurette avait, depuis son arrestation, insisté pour que la police recherche les images Safe City couvrant ses déplacements, surtout celles prises la veille de son arrestation et celles prises à Trianon. Or, la police avait informé la cour de Moka qu’elle attendait toujours ces images de la Central Command de la police mais ne les avait jamais reçues. Si ce qu’avance l’activiste est vrai, est-ce pour cela que les images n’ont pas été produites, sauf des morceaux choisis qui auraient été montrés à Bruneau Laurette lors de son interrogatoire aux Casernes centrales ? On se souvient que Bruneau Laurette avait protesté, en fermant même les yeux sur ces images incomplètes. Si cette rencontre a bien eu lieu, les images la prouvant seraient bien embarrassantes, non seulement pour le haut-commissariat indien mais aussi pour le gouvernement.
«C’est une très sérieuse et dangereuse gaffe diplomatique!» s’écrie un ancien haut fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères, en prenant connaissance des allégations de Bruneau Laurette. «Cet agent et ceux ou celles au Haut-commissariat qui l’ont toléré, tout en étant au courant de ses démarches, devraient être rappelés dans leur pays car ils ne sont plus fiables.» Notre interlocuteur rappelle que c’est cet Indien qui aurait travaillé pour que le MSM s’allie au Parti travailliste.
Nous avons contacté Navin Gulati, qui nous a juste répondu: «These are baseless allegations. No comment.» Nous avons aussi adressé des questions à ce propos au haut-commissariat de l’Inde depuis mercredi et sommes toujours dans l’attente de sa réponse.
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