Ils en ont pour encore deux, voire trois ans d’études au secondaire. Mais aller jusqu’au bout de ces dernières années est rude, surtout sans encadrement adéquat. Raison pour laquelle ces jeunes, à travers la voix d’Anju*, veulent se faire entendre. Cette dernière parle de son expérience personnelle pour illustrer les problèmes auxquels elle doit faire face au quotidien. «De 2020 à 2022, j’ai donc mis trois ans pour réussir à passer mes examens du School Certificate. Lors de ma première année, j’ai obtenu trois credits et trois pass. Mon frère, lui, a eu, une distinction et quatre credits, sans même prendre de leçons particulières.»

Ne voulant pas se laisser abattre, Anju persiste et réussit ces examens. «Mais cela a été très difficile sans leçons particulières car, en classe, on ne peut malheureusement pas compter sur tous les enseignants. Je dois beaucoup à ma maman qui a été à mes côtés.» Toutefois, si aujourd’hui elle poursuit ses études, ce n’est pas le cas de tous ces amis. «Certains ont dû abandonner l’école car ils n’ont pas pu obtenir les résultats requis pour poursuivre. Certains sont bouleversés car ils auraient aimé aller le plus loin possible. Mais, honnêtement, sans professeur particulier, c’est difficile.» Elle ajoute que certains ont préféré décrocher un emploi. «Mais d’autres n’arrivent même pas à en avoir, d’autant que nous sommes souvent stigmatisés quand les employeurs nous demandent de quelle région nous venons.»

En effet, elle ajoute qu’il n’y a aucune honte de dire qu’on habite à Barkly, à Résidence Chebel, à Beau-Bassin, ou encore à Roche-Bois. «Je rêve de devenir enseignante un jour. Voilà pourquoi je me bats au quotidien pour atteindre mon objectif. Je me fais le porte-parole de mes amis qui sont encore au collège et qui auraient aimé avoir le soutien d’enseignants particuliers. Mais, comme vous le voyez, nous n’avons pas les moyens de les payer. S’ils peuvent nous aider bénévolement, ce serait vraiment génial.» En tout cas, l’appel est lancé.

(*) nom d’emprunt