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Sad Songs say so much…
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Sad Songs say so much…
Un communiqué a finalement atterri sur nos écrans. Un billet d’excuses anonyme quand on voit la signature «Royal College Curepipe School Community». Tous responsables mais surtout pas coupables. Quand c’est pour les lauriers, on se bouscule au portillon. Mais pour assumer, c’est autre chose. Cette «sad song» existerait depuis 60 ans, mais, bien entendu, pas pour blesser, voyons. Une chanson qualifiée de triste mais qui est entonnée avec entrain, sans complexe, par ce «gratin» de notre jeunesse. Elite auto-désignée à la faveur d’un siège dans un collège «vedette» et qui se croit sans limite.
Non, les efforts et les bons résultats ne permettent pas tout à cette «crème» que des batteries continuent à produire à plein régime depuis des décennies. Notre système éducatif l’a bichonnée, flattée, célébrée, maintenue au sommet, l’a parfois couronnée d’une royauté. Et comme tous les petits rois autoproclamés de notre pays – nous en connaissons tellement – ils se croient tout permis. Le phénomène n’est malheureusement pas nouveau et ne concerne pas seulement les résultats académiques. IL s’étend à toute autre performance. Gagner octroie le droit de diminuer, d’insulter l’autre.
Beaucoup de citoyens ont été choqués par les mots chantés par des élèves du collège Royal de Curepipe. Choqués parce que si cette «élite» s’exprime ainsi, c’est que le problème est plus large. Eh bien, bon réveil messieurs dames ! Car ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Faites un tour sur n’importe quelle gare routière à la sortie des classes et vous pourrez constater la taille du glaçon !
A qui la faute ? A l’effet de meute ? Aux hormones en ébullition ? Evidemment, ces jeunes ne vont pas, seuls, se mettre à entonner cette «sad song» s’ils ne se sentent pas portés par un plus grand nombre. Que faire lorsque le contrôle parental est devenu une passoire ? Quand des parents, eux-mêmes, écrivent et disent n’importe quoi, en libre accès, sur les réseaux et potentiellement vus par tous - fils, fille, neveux, nièces, petits-enfants ! Que va faire le ministère en charge de l’Education ? Emettre aussi un communiqué pour «condamner avec force» ? Mettre un petit sparadrap alors qu’il faudrait des points de suture ? Exclure ces élèves ? Pour les mettre où ?
L’Education civique et notre histoire – pas celle qui convient aux partis politiques – doivent impérativement trouver une vraie place dans notre système d’apprentissage. Cela concerne les collégiens mais aussi les plus âgés, ceux qui n’ont pas eu accès à ces matières dans leur jeunesse. Investir dans ces secteurs permettrait à ces jeunes et leurs aînés de se rendre vraiment compte de leur citoyenneté. Qu’ils sont citoyens de Maurice et pas de TikTok ! Et cette nuance ne semble pas avoir fait son chemin dans certains cerveaux d’une «élite».
Aux décideurs et ceux qui rêvent de l’être, celles et ceux qui disent que «la jeunesse mauricienne est une priorité», ressortez vos ardoises et vos craies. Vous devrez aussi mettre au bilan ces insultes lorsque Maurice célèbrera ses 55 ans d’Indépendance dans quelques jours. Vous devrez sérieusement revoir vos ambitions pour l’avenir. Et si c’est pour perpétuer de tels agissements, autant dire que notre nation est vraiment mal barrée…
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