Il a 31 ans. Il est sans domicile fixe (SDF) depuis sept ans environ. Mais Avish ne chôme pas pour autant… Nous l’avons rencontré hier, à Port-Louis.

Avant, raconte-t-il, il habitait dans le centre. Mais «fami finn rézet mwa akoz mo bann larout». Cependant, même si aujourd’hui il a changé pour le meilleur, la «honte» vis-à-vis de ceux qui l’ont tant aimé est toujours présente. Il passe la plupart de ses nuits sous des abribus ici et là, histoire de se protéger du froid et de se tenir loin des regards pour dormir. Or, au courant de la journée, il s’attèle à laver des voitures depuis maintenant cinq mois dans les environs du Caudan Waterfront à Port-Louis.

Avish ne veut pas se morfondre sur son sort, ni quémander quelques sous du passant, il veut travailler. «Depuis que je lave des voitures, je vois que de plus en plus de personnes me font confiance en me laissant leur véhicule et cela me met du baume au coeur. C’est très encourageant. Ils me donnent un peu d’argent ce qui m’aide à me nourrir. J’ai même pu m’acheter un téléphone portable.» D’ailleurs, il a même fait installer une pancarte : «SDF mai pa paress. Proteger moi avec une simple lavage de voiture. Mersi (sic).»

Bosseur dans l’âme, Avish confie qu’il a décroché son School Certificate et il est même détenteur d’un permis de conduire pour autobus et voiture mais il ne peut pas pour le moment aspirer à une meilleure vie car il n’a aucun document. «Je n’aimême pas ma carte d’identité. Il est encore plus difficile d’entamer une quelconque démarche n’ayant aucune adresse...»