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Affaire Franklin - Mithun, Sunny Deol & Co.: à quoi servent les prête-noms ?

12 mars 2023, 17:00

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Affaire Franklin - Mithun, Sunny Deol & Co.: à quoi servent les prête-noms ?

Mithun, Sunny Deol, John Rider, entre autres. Les noms – ou prête-noms – des acteurs de la saga Franklin se dévoilent pratiquement chaque jour. Mais à quoi servent-ils exactement ? Qu’ont-ils à y gagner ? Et que reçoit Franklin en retour ?

Il pleut des prête-noms de Franklin partout ces derniers temps. Comme l’a expliqué l’avocat Ritesh Ramful, l’utilisation d’un prête-nom n’est pas illégale en soi. En revanche, si cela aide à cacher des revenus illicites, par exemple, le prête-nom ne pourra pas être utilisé en cour. Pour en revenir à Franklin, s’il est vrai que Rikesh Sumboo a été son prête-nom et qu’il y a un document – une contrelettre – Franklin ne pourrait jamais l’utiliser pour dire qu’il est le véritable propriétaire de la maison de La Gaulette estimée à Rs 25 millions. L’utilisation de prête-nom dans ce cas précis a été faite illégalement, pour cacher ses revenus qui proviendraient du trafic de drogue.

Selon ce qu’avance l’ICAC, Franklin aurait donc utilisé ses divers prête-noms pour que l’on ne découvre pas ses sources de revenus. Ainsi, l’argent sale qu’il reçoit est investi dans l’immobilier, des bijoux et des voitures, entre autres. Mais que gagne Jean Hubert Célerine avec l’utilisation de ces prête-noms ? Si les biens immobiliers sont loués – quelques-uns à des tierces personnes – une partie du loyer perçu par le prête-nom sera remise au véritable propriétaire, c’est-à-dire Franklin.

Le prête-nom conserve donc une partie des revenus ou il est payé régulièrement un montant fixe pour «ses services», expliquent des sources bien renseignées. «C’est comme cela qu’opèrent généralement les barons de la drogue.» Il se peut aussi que les biens ne soient pas exploités et ne rapportent rien. Si c’est vrai, Franklin pourrait n’utiliser des prête-noms que pour placer son argent sans le faire fructifier. «Bann kas ki pa kapav met labank sa ! Bé li bizin blansi li. Il confie surtout ces biens acquis avec l’argent sale à des prête-noms en qui il a confiance ou qui auront peur de le trahir.»

Une partie de ses revenus est utilisé pour acheter des bateaux pour le trafic de drogue et des yachts pour ses loisirs. Les nombreuses propriétés immobilières lui servaient aussi, semble-t-il, à héberger ses «amies» et amis. En revanche, les voitures sont «louées» mais encore une fois on ne sait pas si l’argent obtenu est partagé avec les prête-noms. Certaines voitures, et non des moindres, sont enregistrées même au nom de proches du prête-nom, soupçonne l’ICAC. Il y a ainsi l’exemple de Sanydeo Soomer, alias Sunny Deol, lui aussi soupçonné d’être un prête-nom de Franklin. La commission anti-corruption a découvert des documents jugés accablants, dont des titres de propriété. Le train de vie de ce sans-emploi et ses déplacements à Madagascar intriguent et deux véhicules qu’il utilisait, qui sont au nom de sa femme, ont été saisis.

Le ranch de Grand-Bassin...

Concernant le ranch de Grand-Bassin, on ne sait pas encore si Franklin est derrière l’association Eco Deer Park. Ce que l’on sait en tout cas, c’est qu’il l’a utilisé plusieurs fois pour tenir des concerts privés et autre rave parties. Le nom de Vicky Giovani Juliette revient de plus en plus avec insistance. On le soupçonne d’opérer comme prête-nom pour Franklin. Alors que Shaan Choolun, alias Mithun, arrêté par l’ICAC cette semaine, serait un prête-nom, il ne le serait pas directement pour Franklin mais pour les frères E. qui occupent le ranch. Pour le moment, ce sont les soirées organisées par Franklin en ce lieu, qui intéressent les autorités. Comment et pourquoi y a-t-il eu accès ?