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Syndicalisme I Bhoopa Brizmohun: une femme qui n’est pas du genre à se taire
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Syndicalisme I Bhoopa Brizmohun: une femme qui n’est pas du genre à se taire
C’est la première fois qu’elle vient assister à des consultations pré-budgétaires sans son mentor, Rashid Imrith, décédé l’année dernière. Secrétaire générale à l’All Employees Confederation, Bhoopa Brizmohun a volé la vedette à la suite de la première série de consultations pré-budgétaires, présidé par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, mardi.
Elle y a effectué un walk-out car elle estime que le ministre des Finances lui a manqué de respect. «Renganaden Padayachy m’a dit si je n’ai rien à dire, je n’ai qu’à quitter la réunion et à déballer tout ce que je pense sur une caisse de savon. Cela, parce que je protestais contre le fait que ce n’est que tard dans l’après-midi du vendredi 10 mars que j’ai reçu une invitation pour participer à cette consultation pré-budgétaire, de même qu’au moment où j’ai dit que cinq minutes ne sont pas suffisantes pour qu’un syndicaliste puisse faire son argumentaire. À ce moment-là, le ministre a commencé à m’insulter et a déclaré que j’avais eu un an pour me préparer en vue de cette réunion !».
Bhoopa Brizmohun n’est pas le genre de femme syndicaliste à se taire. Elle ne se laisse jamais marcher sur les pieds. Cette élève du collège Queen Elizabeth College dans les années 70 s’est forgé un caractère en acier trempé quand elle a commencé à côtoyer Rashid Imrith, après avoir été recrutée à la commission électorale en 1981. «Ce n’est pas vraiment le syndicalisme qui m’intéressait mais j’avais le désir d’aider les travailleurs, qui avaient davantage besoin de considération.»
Elle se souvient qu’un de ses plus grands combats a eu lieu en 1987, quand elle figurait parmi «les syndicalistes qui ont brûlé le rapport du Pay Research Bureau (PRB) sur la Chaussée à Port-Louis. À un moment, je me suis retrouvée sur une voiture Minor avec ce rapport. La photo de cette action a fait la une des journaux, le lendemain».
À partir de là, la jeune Bhoopa, native de Castel mais dont la famille a emménagé à Triolet quand elle avait cinq ans, a pris de l’assurance. Depuis, elle n’a jamais rendu les armes. Elle se souvient qu’à la suite de discussions avec les autorités relativement au rapport du PRB de cette année-là, elle avait travaillé jusqu’à fort tard le soir, ses parents ayant été informés qu’elle rentrerait tard par un autre fonctionnaire. «Le lendemain, ma mère m’a passé un savon et m’a dit : ‘Eski sé enn ler pou enn tifi rant lakaz sa?’Je lui ai fait comprendre que je tiens à mon travail avant tout et que si elle n’était pas contente, j’étais prête à démissionner. Depuis ce jour-là, je n’ai plus eu de discussions à propos de mon travail avec mes parents.»
Célibataire endurcie, Bhoopa Brizmohun soutient que c’est vers l’âge de 13-14 ans qu’elle a pris la décision de ne pas se marier. «Oui, c’est bien avant mon engagement dans le syndicalisme que j’avais pris cette décision. De ce fait, je suis une femme libérée et je peux mener mon engagement comme bon me semble.»
Après son walk-out de mardi, Bhoopa Brizmohun a reçu plusieurs félicitations, notamment de la sœur de Rashid Imrith et d’Ashok Subron, qui lui a dit : «Rashid aurait été fier de toi.» La syndicaliste soutient que si elle devait le refaire, elle n’hésitera pas. «J’aime et je respecte les gens, mais faut-il encore qu’ils me respectent aussi.»
Bhoopa Brizmohun soutient qu’elle n’est pas «une suiveuse» et qu’elle ne suivra jamais les politiciens, quel que soit leur bord politique. «J’ai mon idée pour un changement de système et j’en parlerai en temps et lieu.»
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