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Raj Appadu: «La situation restera sombre tant que les dirigeants ne feront pas ce qu’il faut…»
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Raj Appadu: «La situation restera sombre tant que les dirigeants ne feront pas ce qu’il faut…»
Les consultations pré-budgétaires ont débuté mardi, entre le ministre des Finances et les représentants des différents secteurs économiques. Un secteur largement impacté depuis le Covid-19 est celui du commerce. Pour le président du Front commun des commerçants de Maurice, la situation actuelle n’est guère réjouissante.
Qu’attendez-vous du prochain Budget ?
Tous les ans, c’est la même répétition. Nous envoyons un mémorandum et nous faisons une demande. Mais au final, le gouvernement ne fait rien. Ils ont déjà discuté entre eux et nous recevoir est donc juste pour la forme. On nous convoque dans une grande salle, le Premier ministre vient même causer ou c’est le ministre des Finances qui fait les consultations. Mais quand vous faites un inventaire, rien n’a abouti. Donc, quoi attendre ? Nous demandons une baisse des prix des articles et que les gens puissent avoir un salaire digne. Certains gagnent moins de Rs 50 000 et les pensionnaires Rs 11 000, mais c’est une misère. Il faudrait que le gouvernement revoie tout ce système. Certaines personnes n’arrivent même pas à acheter les articles de première nécessité. L’on ressent déjà que les élections approchent. On a annoncé que les écoles maternelles ne seront pas payantes, mais pourquoi ne pas rendre les vans scolaires gratuits ? Cela pourrait soulager plusieurs personnes également.
Tout tourne autour de l’argent et, avec la roupie qui continue de dégringoler, la situation devient encore plus difficile pour votre secteur…
Le secteur du commerce est à genoux. Prenons, par exemple, la capitale. Jamais je n’ai vu un gouvernement venir dynamiser Port-Louis. Faire booster le commerce. Les villes de Beau-Bassin/Rose-Hill et de Quatre-Bornes suivent aussi cette tendance. Si une étude n’est pas faite, nous verrons que les gens préféreront faire leur shopping dans les villages. En tout cas, la situation est très difficile. On peut même comparer la roupie mauricienne et indienne. Avant une roupie indienne équivalait à 0,50 roupie mauricienne mais, aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Quand vous passez les commandes, vous ne faites pas de gros profits.
Plusieurs commerces ont mis la clé sous le paillasson, Quelle en est la principale raison ?
La faute vient du ministre Obeegadoo qui n’a rien fait pour les commerçants. Je parle surtout de la Landlord and Tenant Act. Aujourd’hui, les propriétaires ont augmenté le prix du loyer des bâtiments de 75 à 100 %. Du coup, étant incapables de payer autant, des commerçants ont dû arrêter de travailler.
Comment entrevoyez-vous la suite ?
L’avenir est très sombre. Surtout tant qu’il y aura des dirigeants qui ne font pas ce qu’il faut pour redresser la tendance. Prenons l’exemple du métro. Nous avons accumulé de grosses dettes, sans oublier que les personnes âgées et les enfants ne payent pas. Où est sa profitabilité ? On ne peut pas juste faire une campagne électorale avec cela. Le gouvernement fait fausse route. En tout cas, je mets en garde les pensionnaires ; les augmentations vont encore pleuvoir dans les prochains jours.
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