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Questions de Bruneau Laurette: Rave-party, Rivière-Noire connection… Éléments de réponse ou presque
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Questions de Bruneau Laurette: Rave-party, Rivière-Noire connection… Éléments de réponse ou presque
À sa sortie de la Cour suprême, lundi, Bruneau Laurette a, une fois de plus, soulevé certaines interrogations. Des connexions politiques aux affaires de drogues alléguées, des rave-parties ou encore ce qui se déroule à Rivière-Noire, reviennent sur le tapis. Pour certaines interrogations, l’activiste politicien semble déjà avoir les réponses alors que pour d’autres, il dit enquêter. Entre-temps, nous avons sollicité ceux concernés.
T.G, S.J et les rave-parties où «tout est permis»
Les initiales de deux jeunes filles, très proches du pouvoir ont été citées par Bruneau Laurette lorsqu’il a évoqué des rave-parties ainsi que des fêtes à bord des bateaux. Selon l’activiste, ces deux jeunes filles seraient des personnages importants au sein de l’organisation de ces fêtes qu’il cible.
Ce qui est sûr, à Maurice, certaines rave-parties sont des fêtes très select et les membres communiquent entre eux pour le lieu, l’heure et autres détails.
Par contre, des photos que pourrait détenir Bruneau Laurette comme il l’a lui-même déclaré, pourraient elles vraiment mettre le gouvernement dans une position embarrassante ?
Sollicité, l’activiste-politicien n’a pas souhaité en dire plus à ce stade. «Mo pe prepar enn gro dosie lorla et bien vit mo pou fer zot kone. Mo pe fer enn gro travay-la».
En attendant, nous avons recueilli le témoignage d’un jeune homme friand de ces soirées, qui s’est confié sous le couvert de l’anonymat.
D’emblée, le teufeur affirme qu’il ne faut pas généraliser.
«Vu que c’est une fête privée, il n’y a aucun contrôle. En quelque sorte, tout est permis. Pour nous, c’est une façon de faire tout ce dont on nous prive dans la vie de tous les jours. Cela explique pourquoi ces fêtes sont organisées dans des champs retirés, loin de tout», dit-il.
Le jeune explique qu’il est difficile de savoir où et quand se tiennent ces fêtes car le lieu est tellement éloigné et la communication est privée. Par rapport à ce qui se déroule lors de ces rassemblements festifs, la liste est longue : «De la musique, la danse, des rencontres, l’alcool et beaucoup encore… », raconte ce jeune, qui a d’ailleurs souvent participé aux fêtes organisées dans le ranch de la Franklin Connection à proximité de Grand-Bassin. Il parle aussi d’endroits similaires dans le Nord et à l’Embrasure au Morne.
Le 5e étage du Sun Trust Building
Selon l’activiste, les élections générales seraient derrière la porte et un étage du bâtiment Sun Trust aurait même déjà été aménagé à cet effet.
Au quartier général du MSM, on nie catégoriquement ces affirmations et soutient que les rencontres du parti se déroulent d’habitude au 10e étage. «Il n’y a que des bureaux au 5e étage et aucune organisation n’a été faite pour des élections comme on veut le faire croire. Les bureaux des membres s’y trouvent et il y a souvent des réunions entre ces personnes mais de là à dire qu’un étage a été aménagé pour les élections, c’est tiré par les cheveux. Le bâtiment dans son ensemble appartient au parti. Il y a du business à chaque étage. Pourquoi le 5e en particulier ?», a répliqué un membre du bureau politique.
Lady Macbeth et Rivière-Noire
«Est-ce que Lady Macbeth fréquente le réseau de Rivière-Noire ?», se demande Bruneau Laurette. L’appellation Lady Macbeth avait été évoquée pour la première fois par l’ancien CEO de Mauritius Telecom, Sherry Singh, lui même ex-chef de partie de lakwizinn. Qualifiée de «leader supremo», bien que discrète en public, elle aurait une influence qui dépasse l’entendement. Quant à sa proximité avec la région de Rivière-Noire, sa présence a été immortalisée lors de plusieurs activités. Elle est très proche du Kolektif Rivier Nwar et apporte un soutien indéfectible aux femmes de la région. Elle est même qualifiée de «femme de proximité », par plusieurs habitants de Rivière- Noire. Elle assiste même au comité de l’aile féminine orange de la circonscription No 14 (Savanne/Rivière-Noire). Bien que lors d’une déclaration à la presse il y a deux ans, la principale concernée avait rappelé que le premier devoir d’un journaliste est de solliciter la version des personnes mises en cause, elle ne communique, hélas pas, avec l’express. Sollicitée à travers le parti, elle est restée injoignable.
Financement des élections au No 5 : Nitesh Gurroby réfute
Bruneau Laurette veut savoir pourquoi le père du ministre Soodesh Callichurn n’a pas été interrogé dans l’affaire des frères Gurroby arrêtés après une saisie de drogue ? Niresh, Nitesh et Ritesh Gurroby, avaient été appréhendés par les autorités après la saisie de Rs 3,6 milliards de drogue à Pointe-aux-Canonniers en 2021. Ces habitants du Nord auraient-ils financé Soodesh Callichurn lors des dernières élections ?
Contacté, Nitesh Gurroby, qui avait été arrêté pour blanchiment d’argent, réfute en bloc ces allégations. «C’est totalement faux. Depuis 2011, avant même les élections, je loue un espace pour mon business de spa à Trou-aux-Biches, dans un immeuble appartenant au père du ministre Callichurn. Si j’avais financé les élections, je ne serai pas toujours locataire». Il poursuit que comme tout le monde, il rencontre le ministre pour ses «affaires» du fait qu’il travaille avec beaucoup de travailleurs étrangers et doit donc faire des demandes de permis.
«Je n’ai aucun privilège. Mon frère qui lui aussi a été arrêté, est toujours en détention après deux ans. Depuis le 29 novembre, nous attendons un Ruling de la cour au sujet de sa motion de remise en liberté conditionnelle. Jugez-en vousmême. Si on était proche des politiciens et finançait les élections, aurait-on eu ce genre de traitement ?», fait ressortir Nitesh Gurroby.
De conclure que le port est un «endroit mafieux» et que sa famille en a été victime.
«Deux ans après, la police n’a toujours pas de preuve contre nous dans cette affaire. Bruneau Laurette ne le sait peut-être pas mais le père de Soodesh Callichurn a déjà été interrogé par l’ICAC dans la même affaire. Qu’il vienne de l’avant avec des preuves de ce qu’il allègue et de là, nous pourrons en discuter. C’est facile de faire des allégations. Moi, je vis toujours dans une maison EDC avec ma famille. Pourquoi le ministère de la Pêche n’a-t-il toujours pas renouvelé mon permis pour la pêche alors que nous avons grandement contribué à cette industrie dans le passé ? Demandez à Bruneau Laurette de trouver ces réponses plutôt !», affirme Nitesh Gurroby. Nous avons tenté en vain de joindre Jay Callichurn, le père du ministre du Travail et celui du Commerce.
Tractopelle et Dewdanee
Que se passe-t-il avec l’affaire de tractopelle et Dewdanee ? À ce jour, aucune suite. Geanchand Dewdanee a été relâché sous caution en 2019 après deux ans en détention et depuis l’affaire traîne toujours en cour. Il fait toujours l’objet d’une accusation provisoire de «Drug dealing» devant le tribunal de Port-Louis. Cela, dans le sillage de la saisie de 119,5 kilos d’héroïne d’une valeur de Rs 1,8 milliard sur un navire, le 9 mars 2017. À ce jour, aucun développement dans cette affaire.
Par ailleurs, 95 kg de cocaïne valant Rs 1,6 milliard, avaient été saisis par la brigade antidrogue, le 10 juillet 2019, à bord d’une tractopelle. Toutefois, près de trois ans après, la police n’a procédé à aucune arrestation et l’enquête piétine toujours. Arvin Boolell, comme tout le monde d’ailleurs, a voulu savoir, à l’Assemblée nationale, où en était l’enquête de l’Anti-Drug and Smuggling (ADSU). La drogue se trouvait dans des sacs, qui étaient dissimulés à bord d’une tractopelle. Tractopelle qui, d’ailleurs, rappelons-le, avait fait le voyage jusqu’à Maurice à bord du même navire qui transportait le tram Mauricio. Steven Obeegadoo, qui assurait les fonctions de Premier ministre par intérim, avait alors répondu qu’à ce jour, 18 personnes, y compris les employés de la firme Scomat, ont été entendues par l’ADSU mais que jusqu’ici, aucune preuve n’a été obtenue pour procéder à une quelconque arrestation. Ni pour aider à faire avancer l’enquête.
Affaire Franklin I Rhajendra ramdhean: «etonnant que personne n’ait rien vu pendant toutes ces années»
Rhajendra Ramdhean, le président de la United Hindu Council et ex-président de la Mauritius Sanatan Dharma Temples Federation, a tenu une conférence de presse, hier, et a abordé les zones d’ombres autour de l’affaire Franklin, surtout l’occupation du terrain à bail, près de Grand-Bassin.
<p><em>«Le National Security Service fait un excellent travail. Zot kapav koné dan mo lakaz ki mo’nn kwi. Li etonan ki la, personn pa’nn trouv narnye»</em> a-t-il dit. Rhajendra Ramdhean a aussi parlé des autres unités comme l’ADSU et le Helicopter Squadron, qui font aussi un bon travail en dénichant de la drogue dans tous les coins du pays et encore une fois, il a exprimé son étonnement face au fait que personne n’a rien vu sur les 700 arpents qu’un prête-nom de Franklin, de son vrai nom, Jean Hubert Celerine, occupait, surtout que cela ne date pas d’hier. <em>«Ce serait bien qu’on ait des réponses à la télévision nationale. On entend tout le monde sur tous les sujets. Mais sur cette affaire, il n’y a plus personne». </em>Dans la foulée, il s’est demandé pourquoi ces terres n’ont pas été mises à la disposition des planteurs plutôt, ce qui aurait permis de soulager le pays en diminuant les importations.</p>
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