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Sangeetha Ramkelawon: «Le nombre de prêts logement a augmenté de 14,7 % de 2011 à 2022»
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Sangeetha Ramkelawon: «Le nombre de prêts logement a augmenté de 14,7 % de 2011 à 2022»
La filiale du groupe panafricain Banque Centrale Populaire (BCP) a lancé, le 15 février, une campagne de communication pour promouvoir la nouvelle identité du segment de la gestion privée «Signature by BCP Bank (Mauritius)», qui renforce une approche centrée sur le client pour mieux anticiper ses besoins, répondre à ses exigences spécifiques et lui offrir une expérience unique et personnalisée.
Parlez-nous de votre parcours et votre quotidien en tant que femme.
J’ai rejoint la Banque des Mascareignes Ltée - aujourd’hui BCP Bank (Mauritius) Ltd - en 2016, en tant que directrice des grands comptes (Corporate, Global Business and International Banking) et je suis directrice générale déléguée depuis novembre 2018. J’ai plus de 20 ans d’expérience dans le secteur financier, avec une expertise bancaire internationale et une spécialisation en Trade Finance et Global Business. Le fait d’être une Deputy Chief Executive Officer femme ne fait aucune différence pour moi. Tout comme je travaille en équipe avec des collègues hommes et femmes, ma vie personnelle est organisée de la même manière, avec le partage des tâches et responsabilités familiales.
Qu’est-ce que le fait d’être une femme apporte à ce secteur ?
52 % des emplois du secteur financier sont occupés par des femmes, alors qu’il y a 20 ans ce secteur était presqu’exclusivement masculin, les femmes étant majoritairement cantonnées à des postes cléricaux. Aujourd’hui, elles se sont imposées comme des talents à part entière et grâce à leur réussite universitaire, elles ont fait le pas vers des postes plus élevés. Les recherches ont montré que l’inclusion de plus de femmes dans la prise de décisions peut amener aux entreprises une variété de stratégies dans la création de valeur.
Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans votre travail ?
La finance m’a toujours attirée et lors du choix universitaire, le Global Business qui venait d’être mis en place était une opportunité pour me spécialiser dans ce domaine qui semblait déboucher sur de nombreuses opportunités. J’aime travailler en synergie et encourager mes équipes à repousser leurs limites. Je suis enthousiaste, déterminée et perfectionniste. J’aime les défis et je n’abandonne jamais. Pour moi, il y a toujours une solution à un problème… Il faut être créatif. «Don’t think outside the box; remove the box entirely!»
Quels défis avez-vous rencontrés ?
Chaque professionnel doit communiquer, être entendu et être écouté. Si vous voulez être remarqué dans votre organisation, vous devez pouvoir partager vos idées de manière transparente avec vos collègues, peu importe leur genre. Vos compétences seront remarquées par vos supérieurs qui vous respecteront pour la valeur ajoutée que vous apportez et l’atout que vous représentez pour l’entreprise. Je l’ai toujours fait et cela m’a amené là où je suis aujourd’hui. Chaque professionnel peut viser le sommet de sa carrière en adhérant aux valeurs éthiques et à la culture de son organisation.
La pandémie de Covid-19 a contraint les banques centrales à stopper la montée inflationniste en relevant les taux l’intérêt à l’emprunt. Comment votre banque a-t-elle géré ce phénomène ?
Les pressions inflationnistes mondiales ont commencé par la pandémie. Des programmes de soutien ont été mis en place par les gouvernements et banques centrales. Le secteur bancaire est néanmoins resté résilient. Malheureusement le conflit russo-ukrainien a accentué la montée inflationniste. Nous sommes attentifs à son impact sur le service de la dette de nos clients et nous les accompagnons dans leurs projets avec une communication constante pour trouver une solution gagnant-gagnant.
Quel impact cette hausse a-t-elle eu sur votre clientèle – surtout les jeunes couples à la recherche d’un prêt logement ?
Le marché hypothécaire demeure résilient. Bien que les conditions d’emprunt soient devenues plus difficiles, le nombre de transactions immobilières est resté élevé en 2022. Le nombre de prêts logement a augmenté de 14,7 % de 2011 à 2022. Les clients sont certes plus prudents dans leurs projets mais les demandes de crédit immobilier sont toujours aussi nombreuses. BCP Bank est en campagne pour adapter nos offres aux besoins et projets de nos clients.
Le taux d’intérêt sur les dépôts est loin d’inciter les épargnants à utiliser le créneau bancaire pour garder leur argent qu’ils peuvent à tout moment récupérer. Est-ce une situation temporaire ou là pour durer ?
Nous essayons de rémunérer correctement l’épargne des clients mais ces derniers font face à diverses inconnues comme la guerre, une autre pandémie, etc. La question ukrainienne est géopolitique et on voit déjà les impacts. Il est difficile de planifier à long terme. Nous constatons que les clients restent prudents et préfèrent conserver leur épargne pour tout événement imprévu qui pourrait survenir à l’avenir.
Pour terminer, un mot sur la roupie qui, face aux principales devises, ne connaît presque pas de stabilité. Sa dépréciation est-elle sur une voie de non-retour
La roupie s’est dépréciée de plus de 20 % depuis le début de la pandémie. Cette tendance d’une roupie faible pourrait se poursuivre tout au long de 2023. Il est important de suivre la tendance à la hausse des taux d’intérêt aux États-Unis. Selon JP Morgan, si le dollar s’est apprécié de 12 % en 2022, sa valeur devrait revenir à la stabilité au courant de 2023. Si cela est vrai, il y aura moins de pression sur la roupie. La nouvelle politique monétaire, qui vise à ramener l’inflation à un taux variant de 2 % à 5 %, d’où l’alignement des taux d’intérêt, se fera par des mesures fortes nécessaires, mais progressives, compte tenu du niveau d’endettement des ménages et des entreprises. Ces mesures ne manqueront pas d’avoir un impact sur la croissance tirée par la consommation en 2023. La faiblesse de la croissance réduit notre marge de manœuvre pour atteindre nos objectifs de réduction du ratio dette/PIB et de renforcement de la valeur de la roupie. Enfin, la rareté des devises sur le marché reste un défi si nous voulons soutenir les commerces et accompagner nos clients importateurs.
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