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Vacances écourtées, syndicats mécontents

24 mars 2023, 14:00

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Vacances écourtées, syndicats mécontents

Leela Devi Dookun-Luchoomun, ministre de l’Éducation, a annoncé qu’il y aura quelques jours de classe additionnels durant les premier et deuxième trimestres lors d’une conférence de presse qu’elle a tenue hier, à Phoenix. Elle n’a cependant pas donné plus de détails sur le nombre de jours supplémentaires. Les syndicats qui ont assisté à la rencontre parlent de huit jours de congés de moins et déplorent le manque de consultations.

Le président de la Secondary and Preparatory School Teachers and Other Staff Unions, Patrick Freyneau, n’a pas tardé à exprimer son désaccord total à la proposition du ministère. D’emblée, il affirme que ce n’était pas une réunion consultative mais une rencontre pour entendre une décision qui avait été prise en amont sans consultations. «Nous avons été mis devant un fait accompli. De plus, ce n’est pas la ministre qui a présidé la réunion. Donc, nous n’avons pas eu de réponses à nos questions», déplore-t-il.

Une des raisons pour lesquelles son syndicat est contre cette proposition, dit-il, est que certaines écoles avaient des classes en ligne pendant les intempéries alors que d’autres n’en avaient pas. «D’ailleurs, il n’y avait aucune indication du ministère à ce sujet», dit Patrick Freyneau. Il ajoute que le ministère de l’Éducation commence à s’attaquer aux droits acquis.

Le syndicaliste dit avoir fait trois propositions. Tout d’abord, de maintenir les vacances comme prévu et de commencer le deuxième trimestre en réduisant les activités extra-scolaires. «Cela permettra le rattrapage. Puis, à la fin du trimestre, nous verrons si le retard a été rattrapé et aviserons», dit-il. La deuxième proposition concerne les classes en ligne. Avec le phénomène de changement climatique et un pays de moins en moins résilient, il estime qu’il faudrait avoir une institution sous le ministère de l’Éducation pour définir les modalités des classes en ligne et s’assurer de leur bon déroulement. Dans la foulée, il déplore que depuis le Covid et ce, jusqu’à présent, rien n’a été fait pour uniformiser l’apprentissage en ligne. Évidemment, précise Patrick Freyneau, dans ce cas, il faudra fournir des laptops aux enseignants et donner un subside aux parents. «Et finalement, il serait judicieux de changer le calendrier scolaire. On pourrait avoir des vacances de janvier à mars, et l’année scolaire jusqu’à fin décembre. Cela résoudra tout le problème.»

Du côté de l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE), le président Arvind Bhojun explique que c’est une proposition qui a été avancée lors d’une réunion hier matin. «Mais le ministère fait fausse route s’il pense que ce n’est que le mauvais temps qui a été source de turbulences dans l’apprentissage des enfants. Il y a aussi d’autres causes comme le manque d’enseignants, de livres.»

Selon lui, le corps enseignant a tout fait pour que les élèves ne soient pas perdants. Comme procéder à des remplacements dans les classes où il n’y n’avait pas d’enseignants ou encore distribuer des copies d’anciens livres dans les classes qui n’ont toujours pas reçu leurs manuels scolaires. «Nous avons aussi beaucoup travaillé en ligne. Il aurait fallu avant tout faire un survey pour nous dire sur quoi le ministère se base pour dire qu’il faut rattraper les jours de classe perdus. En sachant que les enseignants sont déjà en situation de «burn out». Nous aurions toujours pu rattraper un quelconque retard lors du deuxième trimestre mais pas le premier», explique-t-il.

L’United Deputy Rectors and Rectors Union, pour sa part, ne se prononce ni pour ni contre. «On dit juste que la décision arrive un peu tard. Le premier trimestre prend fin la semaine prochaine. Les enseignants doivent maintenant retravailler leur programme. Et c’est une situation qui pourrait se répéter l’année prochaine encore. Il aurait fallu trouver une solution à long terme.»

Selon nos informations, il s’agit de huit jours additionnels dont trois au premier trimestre. Si le début des vacances était initialement prévu le vendredi 31 mars, les congés scolaires débuteraient cette fois le jeudi 6 avril. Puis, les cinq jours restants seront déduits des congés du deuxième trimestre, soit durant la dernière semaine de vacances d’août. Ainsi le troisième trimestre débutera le 31 juillet au lieu du 7 août. Ce qui fait que le troisième trimestre comptera 13 semaines de classe au lieu de 12 semaines.