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Drogue dans les écoles: la triste réalité
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Drogue dans les écoles: la triste réalité
La drogue consommée et vendue dans les écoles n’est pas chose nouvelle, affirment les travailleurs sociaux. Récemment, trois ados ont été interpellés avec de la drogue et les cas ont été référés au bureau du DPP. L’ADSU a récemment fait une descente dans un collège. Qu’est-ce qui se passe dans les collèges ?
Il a 19 ans et est en HSC. Issu d’un collège du centre du pays, ce jeune homme a bien voulu livrer le quotidien de certains de ses amis. Selon lui, le trafic est chose courante depuis quelque temps. «Il y a un terrain de football et des toilettes à côté de l’école. Pendant les heures de pause, ou même pendant les heures de classe, un groupe d’élèves va sur le terrain. Parski ena boukou plas kasiet laba. Sur les lieux, ils consomment des cigarettes ou du cannabis.»
Il a déjà été témoin de la scène lui-même. «C’est l’un d’eux qui se procure la dose, un poulia (NdlR, qui coûte selon ADSU environ Rs 400 actuellement). Ladan nu kapav gagn dé cigaret. À ce moment-là, nous nous rendons dans les toilettes, nous préparons la cigarette que nous allons fumer alors qu’un d’entre nous fait le guet devant la porte d’entrée.»
Notre interlocuteur confie que tout le monde ne peut pas intégrer le groupe. «Kan zot konn twa ek zot koné to pa pou fer foss lerla to pou kapav fim ek zot.» A-t-il déjà demandé où est-ce que l’on se procure cette drogue ? «C’est un secret.» Il explique qu’il voit cependant de plus en plus d’élèves qui franchissent le pas. Et même ceux qui n’ont que 15 ans. «Boukou ena aster sa. Bann séki ena mass ek zot la sé bann zelev gran class selman.»
Descente de l’ADSU
Personne n’ose aussi rapporter ce qu’il voit par peur de représailles, mais aussi par peur d’être traité de «balance» par les autres élèves du collège. Selon le jeune homme, cependant, vendredi dernier, ceux qui consommaient de la drogue ont eu moins de chance et ont été pris en flagrant délit par un enseignant qui passait par là. «Enta zelev ti pe kriyé ADSU in vini !!!! La police s’est même rendue à l’école. Les élèves impliqués ont été mis dans une salle de classe. Nous ne savons pas combien, mais on dit qu’ils ont été suspendus. Nous n’avons pas vraiment eu d’informations exactes de l’établissement.»
Ainsi depuis lundi, l’enseignant de Physical Education ne chôme pas. Pendant la récréation notamment, il effectue des contrôles pour s’assurer que personne ne fume de cigarette ou autre chose. Un autre élève d’un établissement secondaire dans la capitale confie qu’il a déjà vu un ami fumer quelque chose et «kumans déreglé dan lekol... Zot met dan boutey apre zot fumé tou. Boucou zenn fer li aster». De plus, c’est, selon lui, facile de se procurer différentes variétés de cannabis à des prix abordables. «Il suffit de met enn kosté ek saken. Et le tour est joué.»
Les travailleurs sociaux alertent encore une fois...
José Ah-Choon, directeur du Centre d’accueil de Terre-Rouge, parle, lui, de cas qui lui sont référés par le tribunal d’enfants âgés tout juste de 14 ans qui ont été interceptés à l’école avec de la drogue. «La situation est critique, difficile, et nous sommes dépassés par les événements. Toujours est-il que ce nous avons aujourd’hui, c’est une réalité.» Comment arrivent-ils à se procurer de la drogue aussi facilement?«C’est encore un mystère la façon dont les collégiens pour la plupart s’y prennent. Quand ils viennent dans le centre, ils campent sur leur position et ne dévoilent rien.»
«Il y a même des personnes qui viennent devant la porte de l’école pour offrir gratuitement leur marchandise.»
Ally Lazer, président de l’association des travailleurs sociaux, parle de cas recensés dans deux écoles primaires où il a été appelé à sensibiliser les jeunes par la suite. «Nous tirons la sonnette d’alarme depuis cinq ans au moins.» Par exemple, dit-il, devant un collège pour filles dans le Nord, il y a même des personnes qui viennent devant la porte de l’école pour offrir gratuitement leur marchandise. «Apre zot koné kan to pou acro, to pou bizin vinn guet zot ek zot pou gagn kass ek toi.»
Le travailleur social persiste et signe. Les trafiquants ciblent les jeunes, cela fait partie de leur stratégie. «D’où le fait d’introduire un syllabus à l’école sur la drogue. Nous devons adopter une politique nationale de prévention et aussi former les enseignants à détecter, par exemple, si un enfant en consomme ou pas, s’il a besoin d’aide entre autres...»
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