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Peine de prison pour calomnie contre un juge en 2002
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Peine de prison pour calomnie contre un juge en 2002
Pravind Jugnauth se retrouve dans une polémique entourant une bande sonore dans laquelle la voix de l’intervenant est soupçonnée d’être la sienne. «Zame monn trouv ene zizman osi bankal… Kouma dir mazistra la (Ndlr: la Senior District Magistrate Jade Ngan Chai King) li enn inkonpetan ek li pa konn lalwa.» Ces propos tenus lors d’un rassemblement à Suriman relèvent de l’outrage. Et dans le même enregistrement, l’orateur critique aussi le Directeur des Poursuites Publiques (DPP) pour n’avoir pas fait appel de la remise en liberté de Bruneau Laurette, accusé de trafic de drogue. L’express a retrouvé un jugement datant du 29 novembre 2002 dans lequel un homme a été condamné pour outrage par la Cour Suprême, pour avoir critiqué et insulté le juge d’alors, Paul Lam Shang Leen. Cela lui avait valu une peine d’emprisonnement de quinze jours. Eclairage.
En effet, Jean François Blais avait été condamné après une requête du DPP d’alors pour qu’il soit sanctionné pour outrage. Il avait publiquement scandalisé la Cour suprême dans une lettre datée du 3 septembre 2002 et adressée au commissaire de l’ICAC avec copie au juge d’alors Paul Lam Shang Leen et à un journaliste de l’express en déclarant faussement que le juge Lam Shang Leen n’était plus compétent pour agir en tant que juge à la Cour suprême dans la mesure où il avait agi en violation de la loi et accordé des faveurs indues à des parties non méritées en échange d’argent.
Il était affirmé dans le document de requête que l’allégation visait à outrager et à discréditer le juge et équivalait à scandaliser le processus de la Cour. Dans sa lettre Jean François Blais avait écrit : «Je me demande comment vous pouvez juger des gens en Cour suprême car vous-même, vous violez la loi, vous donnez des faveurs à des gens qui ne le méritent pas et en retour, je crois que vous recevrez une commission par eux. Alors ça veut dire que vous êtes corrompu. Si un juge est corrompu, il n’y aura jamais un bon jugement dans un procès. Imaginez si tous les juges et magistrats sont corrompus comme vous, notre institution de justice sera pire qu’un bordel.»
La lettre survenait après une affaire civile dans laquelle la mère du défendeur Jean François Blais était demanderesse. Le défendeur avait soutenu dans une autre letter que l’avocat Mathoorasing, dont les services avaient été retenus par sa mère dans l’affaire entendue par le Juge, lui avait pris de l’argent pour le remettre au juge.
Me Mathoorasing avait expliqué la raison pour laquelle il avait demandé un ajournement lorsqu’il défendait la mère pour ensuite proposer que l’affaire soit déclarée irrecevable pour des raisons techniques. Il avait maintenu qu’il n’y avait rien d’irrégulier dans la procédure adoptée et nié qu’il y ait eu un complot auquel le juge était partie prenante.
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