Publicité
Comparution des Very Important Persons: ces ‘gorilles’ prêts à tout
Par
Partager cet article
Comparution des Very Important Persons: ces ‘gorilles’ prêts à tout
Les cours de justice sont fréquentées par différentes personnalités, certaines étant des politiciens et d’autres tout simplement des suspects dans des High profile cases. Mais tous semblent craindre pour leur sécurité. Il leur est impossible de faire deux pas et de sortir dans la rue sans être accompagnés de ‘gorilles’, qui sont prêts à tout pour assurer leur protection, allant même jusqu’à défier la loi, sous le regard tantôt impuissant, tantôt impassible, des forces à l’ordre. Ces hommes forts sont habilités à les défendre en toutes circonstances. La comparution de Chandra Dip, le fils du commissaire de police (CP), lundi, en cour intermédiaire, en est un exemple. Il était encadré par de ‘gros bras’, qui n’ont pas hésité à s’en prendre aux membres de la presse. Ce qui soulève des interrogations sur l’admissibilité de ces personnes et sur ce genre de comportements devant une cour de justice où le Law and order devrait prévaloir.
Pour éviter des débordements et assurer leur propre sécurité, ces personnalités, lors de leur comparution, se présentent avec des gardes du corps. Pour certains, être entourés de ces ‘gros bras’ est une obligation car ils doivent être sous protection permanente. Depuis quelques temps, on assiste à divers comportements dangereux (intimidation, violence verbale, menaces) envers les membres de la presse et même envers des membres du public venus assister à des procès de personnes connues. Pourtant, ces audiences sont publiques et toute personne a le droit d’y assister. Mais les policiers en service à l’entrée du tribunal insistent pour filtrer l’entrée de la salle d’audience
Lundi, le fils du CP s’est présenté en cour intermédiaire dans le cadre du procès de blanchiment d’argent que lui intente l’Independant Commission Against Corruption. Chandra Dip, simple suspect parmi tant d’autres, n’a pas hésité à se faire accompagner de ‘gorilles’ déterminés à le protéger des regards et des objectifs des photographes. L’un d’entre eux a même tenté de lever la main pour intimider les journalistes. Tout ceci s’est déroulé devant le tribunal alors que ce lieu exige un comportement strict afin de respecter le décorum. L’excès de zèle des Bouncers accompagnant un suspect lors d’une comparution est-il permis? Quelles sont les responsabilités des policiers présents pour assurer le Law and order ?
Il semblerait que le traitement des suspects en cour diffère dépendant du suspect en question. Et quand il s’agit de personnes connues des policiers en service, ils restent de marbre. Or, ils sont les premiers à imposer des restrictions sur l’entrée des personnes dans la salle d’audience, qui rappelons-le avec insistance, est une Open court. La police intervient non pas pour arrêter ces hommes qui se montrent menaçants mais pour demander à tel ou tel membre du public de partir ou aux journalistes d’arrêter de photographier et de filmer sous prétexte que c’est interdit.
Les comparutions des personnalités sous forte escorte n’ont rien de nouveau. On se souviendra qu’en janvier 2021, le ministre Yogida Sawmynaden, qui se présentait en cour de district de Port-Louis dans l’affaire Kistnen, était accompagné de supporters, certains connus pour leurs frasques. Un groupuscule, composé notamment de personnes venant du Sud du pays, défilait devant la New Court House ce jour-là, malgré le déploiement des forces de l’ordre aux abords de l’institution judiciaire. Cette manifestation avait visiblement pour objectif de faire passer un message et d’intimider ceux présents. On a également noté une présence policière excessive, soit des éléments de la Special Mobile Force, du Groupement d’Intervention de la Police Mauricienne, de la Special Supporting Unit, de la police régulière, des policiers en civil, sans compter des véhicules blindés et, cerise sur le gâteau, des tireurs d’élite.
Il en est de même lors des comparutions de Navin Ramgoolam pour le procès de ses coffres forts. Lui aussi débarque en compagnie de ‘gorilles’, prêts à tout. Pourtant, il n’est plus Premier ministre et se présente en cour en tant que simple citoyen. Et même dans ce cas-là, il y a un important dispositif de sécurité en place et les policiers filtrent l’entrée de la salle d’audience. Cette manœuvre se fait même au détriment des Pupils, de ceux qui ont des affaires en cour ou même des avocats, des députés, des sympathisants alors que ces ‘gros bras’ sont autorisés à entrer. Pourquoi cette «impunité» ? Ces‘gorilles’ font-ils peur aux autorités ? Les responsables des cours de justice ou la cheffe juge ne devraient-ils pas prendre position par rapport à ces comportements des Bouncers et des policiers qui font du Screening à l’entrée des salles d’audience ?
Publicité
Les plus récents