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Rs 3,5 M à un ministre et un PPS: à cor et à cri

2 avril 2023, 21:00

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Rs 3,5 M à un ministre et un PPS: à cor et à cri

Keegan Etwaroo a été interrogé une troisième fois, vendredi, par l’Independent Commission against Corruption (ICAC). À sa sortie, son avocat, Mᵉ Yash Bhadain, a déclaré que son client a confirmé l’allégation de pot-de-vin remis à un PPS en sus d’un ministre. Selon les informations disponibles à ce jour, Rs 3,5 millions auraient donc été soutirées de Keegan Etwaroo en échange du bail sur un terrain de 700 arpents à Grand-Bassin. Il y aurait même eu une sorte de facilité de paiement offerte, avec la somme remise en plusieurs tranches.

Le même jour, donc vendredi, Sherry Singh, faisant le parallèle avec la «persécution» que lui et ses proches subissent, s’est étonné que l’affaire de la chasse de Grand-Bassin et de la Black Label Party impliquant deux personnalités du gouvernement, n’ait pas préoccupé les institutions jusqu’ici. Il s’est demandé d’ailleurs si le timing du gel de ses avoirs par la FIU n’a pas été décidé justement pour détourner le regard du public de l’affaire du terrain de chasse.

Mais revenons à l’affaire de dessous-de-table de Rs 3,5 millions. Il semble que l’argent n’ait pas été remis directement au ministre orange mais par l’intermédiaire d’un de ses «agents» (voir plus loin) qui aurait pris les liasses de billets – en plusieurs tranches – en présence d’un PPS, qui serait venu quelques fois avec l’agent, selon nos informations.

Keegan Etwaroo aurait confirmé aux enquêteurs de l’ICAC que la Black Label Party – référence sans doute à une marque de whisky – s’est bien tenue en la présence du ministre et de son agent-percepteur de bribe allégué. Pour le moment, ceux accusés d’avoir pris de l’argent de Keegan Etwaroo n’ont pas été interpellés car l’interrogatoire d’Etwaroo aurait soudain pris une tournure longue avec d’autres convocations prévues, la prochaine dans le courant de cette semaine.

Ce que nous savons des trois principaux concernés...

Les trois protagonistes de l’affaire – le ministre, le PPS et «l’agent» – sont tous restés injoignables au téléphone depuis mercredi, même si le ministre, lui, n’a pas coutume de répondre à nos appels. Le PPS et «l’agent», eux, ne refusaient jamais de parler aux journalistes auparavant…

Ce qui est sûr, c’est que les trois amateurs de cerf évoluent dans une circonscription du Nord. L’un est ministre et l’autre est le PPS dans la même circonscription ; l’agent, lui, le serait pour les deux membres du gouvernement. Selon nos informations, l’agent a travaillé le terrain pour les deux candidats en 2019 dans cette circonscription. Comme récompense, il a été nommé président d’un corps paraétatique. Il est surtout connu comme l’homme de confiance du ministre, qui prend ses décisions sans passer par le CEO qui n’avait «pratiquement aucun pouvoir face à lui», affirme-t-on. Aussi, les trois hommes – ministre, PPS et «agent politique» – sont souvent aperçus ensemble dans des «programmes», et cela dans plusieurs régions de la circonscription qu’ils occupent.
 

Étrange appel !

<p>Un proche du ministre en question nous a appelé pour nous affirmer que son ami ministre n&rsquo;a rien demandé, ni reçu, de pot-de-vin dans cette affaire. Il rejette le blâme sur le PPS et nous fait même part d&rsquo;une violente dispute vendredi entre ce dernier et le ministre. Mais on ne sait pas si cela concerne le montant du bribe ou qui endossera la responsabilité du scandale. Le problème est que l&rsquo;agent ne veut pas accepter de porter le chapeau seul.&nbsp;</p>