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Trafic transfrontalier: Maurice reçoit un outil pour mieux se connecter à Interpol
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Trafic transfrontalier: Maurice reçoit un outil pour mieux se connecter à Interpol
SEEK Avenger. C’est le nom de l’outil dernier cri qu’INTERPOL a remis aux autorités mauriciennes, hier. Il permet de se connecter immédiatement à la base de données de l’Organisation internationale de police criminelle et est utilisé pour capter des données biométriques et digitales.
Un outil dernier cri a été remis aux autorités mauriciennes, hier, en soutien de la lutte contre les crimes transfrontaliers et du renforcement de la sécurité dans les zones portuaires – le SEEK Avenger, utilisé pour capter des données biométriques et digitales. Dans le cadre du programme «sécurité portuaire et sûreté de la navigation», un atelier de formation régional a été organisé par INTERPOL (Organisation internationale de police criminelle), en présence des employés de la Commission de l’océan Indien, de l’Union européenne (UE) et d’autres partenaires, au siège de la Mauritius Revenue Authority, à Mer-Rouge.
L’ambassadeur de l’UE auprès de la République de Maurice et des Seychelles, Vincent Degert, a expliqué qu’une grande partie du trafic formel et informel passe par les ports. Ainsi, les contrôler est essentiel pour éviter les flux illégaux. «Nous voulons renforcer les capacités de contrôle de tous les pays membres qui y participent. Nous avons neuf pays au total et nous avons investi un gros budget de 28 millions d’euros. Nous voulons être efficaces car le contribuable mauricien et européen veut voir le résultat de ses investissements», a-t-il déclaré.
Citant trois volets qu’il souhaite mettre sur pied dans ce contexte, Vincent Degert a premièrement parlé du renforcement des capacités propres de chacune des agences de police, de contrôle des douanes, qui sont dans le pays à travers à la fois des formations et des équipements. Ainsi, hier, tous les pays concernés ont reçu un équipement mis en place par INTERPOL qui permet de se connecter immédiatement à sa base de données. Les empreintes digitales d’un prévenu sont prises ; des informations sur lui sont immédiatement reçues et alimentent en même temps la base de données d’INTERPOL. «C’est un outil en temps réel immédiat», a souligné Vincent Degert.
Le deuxième objectif est de renforcer la confiance entre les acteurs de la région. En effet, alors que les criminels sont souvent à l’étranger, loin de la juridiction nationale, la collaboration avec d’autres juridictions permet de les combattre, de les interroger et de les amener devant la justice. «Il y a tout un effort de collaboration et d’opérations en commun qui peut être fait mais, pour cela, il faut la confiance, en secret, en se parlant, en se connaissant, en échangeant des méthodes de travail», a expliqué Vincent Degert.
Quant au troisième volet, il s’agit de renforcer la capacité nationale où un gros effort a été fait, notamment avec la douane de Maurice, qu’il a tenue à remercier. Il a émis le constat suivant : «La douane mauricienne a mis en place une structure de coordination. Mais, maintenant on voudrait travailler au niveau de l’ensemble des agences de répression qui existent ici à Maurice pour qu’elles s’échangent l’information parce que ce n’est pas toujours facile. Chacun est parfois un peu jaloux de l’information qu’il a dans les différents domaines. Mais si on veut vraiment être efficaces, il faut partager au maximum cette information de manière à pouvoir être vraiment dans une lutte qui donne des résultats contre les criminels parce que les criminels, eux sont très bien organisés ; il faut que nous soyons aussi bien organisés qu’eux.»
Meilleur contrôle
En l’absence de traité d’extradition entre les pays concernés, Vincent Degert a fait état qu’outre INTERPOL, il y a l’Office des Nations unies contre les drogues et les crimes qui apporte son expertise à la fois en matière de méthode et de conseils juridiques pour créer des liens entre les pays de la région. Ceci facilite le montage des opérations conjointes et les règles juridiques pour le faire. Quant à l’Organisation maritime internationale, elle met en place des contrôles au niveau des ports, comme la façon de contrôler un conteneur, la disponibilité des outils adéquats pour scanner un conteneur, et les règles pour les navires qui entrent et sortent des ports. Vincent Degert espère qu’avec tous ces efforts, il y aura un meilleur contrôle des flux d’entrée et de sortie à Maurice et dans les autres pays.
Dimitrios Souxes , INTERPOL Senior Project Manager, a, lui, salué la collaboration de Maurice dans son effort pour combattre les crimes organisés. Il a expliqué qu’il y a une structure en place si un pays a besoin d’aide pour mettre la main sur un fugitif. «Par exemple, si Maurice enquête sur le cas spécifique d’un fugitif, elle doit utiliser les voies et les procédures officielles afin que le suspect puisse être localisé et arrêté. Il y a aussi un legal framework à suivre dans les cas d’extradition», a-t-il confié.
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