Publicité
40ᵉ anniversaire du MSM: de la fermeté de SAJ à l’hésitant Pravind
Par
Partager cet article
40ᵉ anniversaire du MSM: de la fermeté de SAJ à l’hésitant Pravind
Le Mouvement socialiste militant (MSM) célèbre, en ce samedi 8 avril, son 40ᵉ anniversaire. Pour marquer cet événement, une cérémonie de dévoilement d’un buste du fondateur du MSM, Sir Anerood Jugnauth, est prévue cet après-midi au Gandhi Square, à Rivière-du-Rempart.
De ses 40 ans d’existence, le MSM, pour arrondir les années, s’est retrouvé 27 ans au pouvoir et 13 ans dans l’opposition. Ce parti a connu deux Premiers ministres, Sir Anerood Jugnauth (SAJ) qui a ensuite passé le flambeau à son fils Pravind en 2017. Ce dernier est toujours Premier ministre aujourd’hui. Comme tout parti politique, le MSM a connu des hauts et des bas.
S’il y a une personne qui a été aux côtés de Sir Anerood en 1983 et qui suit encore de près l’actualité politique, c’est bien Armoogum Parsuramen. Il était à Vacoas sur l’estrade quand SAJ lança le parti le 8 avril 1983. Armoogum Parsuramen a ete élu député aux élections du 11 juin 1982 sous la bannière du Parti socialiste mauricien (PSM), un parti qui s’est dissout pour intégrer le MSM. Il est reconnaissant envers Harish Boodhoo, fondateur du PSM mais qui a finalement sacrifié son parti en faveur de celui d’Anerood Jugnauth.
Ayant été pendant 12 ans le ministre de l’Éducation, au cours des premières années du MSM, Armoogum Parsuramen décrit SAJ comme quelqu’un qui a su mener le MSM à bon port. Il se rappelle que durant les premières années d’existence du parti, il n’était pas facile de relever le défi. Mais il raconte que, malgré tout, Sir Anerood Jugnauth a su faire face aux diktats de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI) qui imposaient des ajustements structurels de l’économie.
Appelé à raconter comment le MSM a évolué durant ces 40 ans, notre interlocuteur précise d’abord qu’il n’a pas travaillé avec Sir Anerood comme Premier ministre. «C’est quelqu’un qui était seul maître à bord et n’hésitait pas à rappeler ses ministres à l’ordre. Il ne tergiversait pas et dès qu’il entendait qu’un de ses ministres ou députés était trempé dans des magouilles, il n’hésitait pas une seule seconde à lui demander de ‘step down’.» Ainsi, Armoogum Parsuramen se rappelle comment SAJ avait forcé Mahen Utchanah à démissionner de son poste de ministre ; c’est après qu’il avait mis un select committee sur pied pour entendre ce dernier. «Que voit-on aujourd’hui ? Il y a un Premier ministre qui est indécis. Qui ne sait pas quoi faire malgré le fait qu’il y a autant d’accusations contre un ministre et un Secrétaire parlementaire privé pour ne citer que cet exemple. Il y en a d’autres durant lesquels il a tardé ou n’a pu prendre aucune décision.»
Sir Anerood reconnaissait ses erreurs
Armoogum Parsuramen soutient que Sir Anerood Jugnauth n’avait pas hésité à révoquer Sir Satcam Boolell comme ministre, alors qu’il était le leader du Parti travailliste. La raison était qu’il avait des renseignements que Sir Satcam discutait avec des membres de l’opposition en vue d’une alliance.
L’ancien ministre de l’Éducation ajoute également que Sir Anerood était quelqu’un qui reconnaissait ses erreurs. «Il avait été piégé quand une décision avait été prise de mettre l’effigie de son épouse sur un billet de banque de Rs 20. Il s’était excusé auprès de la population et il avait fait retirer ce billet. Aujourd’hui, on n’entend qu’un Premier ministre répond toujours qu’il n’a jamais fauté.»
À la question de savoir pour quelle raison, après 1995, il quitta le MSM et laissa Sir Anerood seul avec une poignée de personnes, il répond : «C’est bien que vous me posiez cette question. En effet, en 2014, après 11 ans comme ministre, j’avais obtenu une offre de l’étranger. J’avais alors dit à Sir Anerood que je ne serais pas candidat aux prochaines élections générales. Il était attristé. Néanmoins, j’étais son campaign manager au no 7 lors des élections de décembre 1995. Il savait qu’il allait connaître la défaite, mais je suis resté à côté de lui jusqu’au dépouillement.»
L’historien Jocelyn Chan Low affirme, pour sa part, que le MSM est né au pouvoir et que, pendant toutes ces années qu’il a été au pouvoir, il a toujours compté sur un ou deux alliés. Mais, concernant sa victoire de 2019, l’historien soutient que c’est grâce à la division de l’opposition que ce parti, malgré un pourcentage de vote de 37 %, a pu revenir au pouvoir.
Il est sur la même longueur d’onde qu’Armoogum Parsuramen au sujet de la manière de diriger le pays. «Sir Anerood ne tergiversait pas. Il prenait une décision sur le champ et sanctionnait un ministre, aussi proche qu’il fût avec lui. Mais, aujourd’hui, on a un Premier ministre indécis, qui met tout son temps à prendre une décision, quitte à recevoir des critiques des plus virulentes.»
Publicité
Les plus récents