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FMI: Maurice fait jeu égal avec l’Afrique subsaharienne

13 avril 2023, 22:32

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FMI: Maurice fait jeu égal avec l’Afrique subsaharienne

Même avec une croissance révisée à la baisse à 4,6 % cette année, Maurice sort son épingle du jeu en Afrique subsaharienne qui ralentira à 3,6 % pour la même période avant d’accélérer à 4,2 % en 2024. C’est le constat que les spécialistes sont appelés à dresser à la lumière de l’analyse établie par le Fonds monétaire international (FMI) dans son rapport sur les perspectives de l’économie mondiale, publié mardi. Celui-ci anticipe par ailleurs une croissance mondiale de 2,8 % en 2023.

Initialement, le FMI avait prévu une croissance de 5,4 % pour Maurice en 2023, légèrement supérieure à celle confirmée par Statistics Mauritius le mois dernier qui table sur un taux de 5 % cette année. À 4,6 % aujourd’hui, couplée à une inflation projetée de 9,5 %, contre une prévision de 6 % par la Banque de Maurice, la nouvelle projection du FMI tient compte de la reprise difficile pour la plupart des économies mondiales en raison de l’impact du Covid-19 et de la crise ukrainienne. Toutefois, l’institution de Bretton Woods estime que pour les marchés émergents et les économies en développement, les perspectives économiques sont en moyenne plus fortes que pour les économies avancées, bien que celles-ci varient plus largement d’une région à l’autre.

Ainsi, le rapport du FMI note que cinq pays exportateurs de pétrole de l’Afrique subsaharienne (le Nigeria, l’Angola, le Gabon, le Tchad et la Guinée équatoriale) enregistreront un taux de croissance combiné de 3,2 % en 2023 et de 3 % en 2024. Parmi ces cinq pays exportateurs de pétrole et l’ensemble de l’Afrique subsaharienne, la Guinée équatoriale est le seul pays dont l’économie devrait se contracter de 1,8 % en 2023 et de 8,2 % en 2024.

Le Sénégal, en Afrique de l’Ouest, devrait enregistrer la plus forte croissance de l’Afrique subsaharienne, soit 8,3 % en 2023, et une croissance à deux chiffres de 10,6 % en 2024, tandis que le Nigeria, la plus grande économie du continent africain, devrait afficher des taux de croissance de 3,2 % et 3 % en 2023 et 2024 respectivement. L’Afrique du Sud, l’une des économies les plus industrialisées d’Afrique, se retrouverait avec une croissance de 0,1 % en 2023 et de 1,8 % en 2024.

Sur la base des projections du FMI, six pays africains à faible revenu – l’Éthiopie, la Tanzanie, la République démocratique du Congo, l’Ouganda, le Burkina Faso et le Mali – afficheront des taux de croissance supérieurs à 5 % en 2023 et 2024, tandis que parmi les pays à revenu intermédiaire, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Kenya devraient se retrouver en tête du peloton avec des taux de croissance de 8,3 %, 6,2 % et 5,3 % respectivement en 2023. «Dans les pays en développement à faible revenu, le PIB devrait augmenter de 5,1 %, en moyenne, au cours de la période 2023-2024, mais la croissance projetée du revenu par habitant n’est que de 2,8 % en moyenne au cours de la période 2023-2024, ce qui est inférieur à la moyenne des économies à revenu intermédiaire (3,2 %) et donc en deçà de la trajectoire nécessaire pour que les niveaux de vie convergent avec ceux des économies à revenu intermédiaire

Croissance mondiale

À l’échelle internationale, le FMI a légèrement révisé à la baisse sa prévision de croissance mondiale pour 2023 mais s’attend à ce que les principales régions économiques évitent la récession. L’institution anticipe désormais une croissance mondiale de 2,8 % en 2023, en léger recul par rapport à son estimation précédente en janvier (-0,1 point de pourcentage).

Pour 2024, le FMI table sur une croissance mondiale de 3 %, qui devrait également être la moyenne attendue sur les cinq prochaines années, la pire perspective de moyen terme depuis 1990. «Nous sommes toujours face à une économie en phase de reprise après les chocs de la pandémie et de la guerre en Ukraine. La réouverture de la Chine a permis un fort rebond sur place et les tensions sur les chaînes d’approvisionnement disparaissent progressivement», a souligné le chef économiste du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas, lors d’une conférence de presse en marge de la publication de ce rapport.

Pour la plupart des pays, un retour à la normale n’est cependant pas encore à l’horizon. Pour cause, l’inflation qui devrait rester importante en 2023, autour de 7 % au niveau mondial.«Beaucoup a déjà été fait par les banques centrales (...), nous sommes proches du pic entermes de taux, la question désormais est combien detemps devons-nous les garder à ce niveau. Nous estimons que l’inflation ne reviendra pas vers sa cible fin 2024, peut-être 2025.»