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Valse de transferts des recteurs...

15 avril 2023, 16:00

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Valse de transferts des recteurs...

Plusieurs recteurs ont été transférés cette semaine mais c’est surtout le transfert de Vikash Ramdonee, désormais ex-recteur du Collège Royal de Curepipe, qui retient l’attention. Est-ce un transfert punitif ? Ou s’agit-il d’une procédure normale ?

En sus de Vikash Ramdonee, qui était le recteur du Collège Royal de Curepipe depuis un peu moins de trois ans, muté depuis jeudi au collège Marcel Cabon SSS, il y a, selon des sources sûres au sein du ministère de l’Éducation, d’autres recteurs qui changent d’établissements. Comme Devendra Reechaye, muté à Phoenix SSS, Suren Oodit au Collège Royal de Port-Louis, Majendra Ramtohul au Collège Royal de Curepipe, Jane Ruby Jhugroo-Cangy au Sir Abdool Raman Osman State College et Manoj Sunassee, qui quitte le Collège John Kennedy pour le Bambous SSS. «D’autres transferts de recteurs pourraient s’ajouter à cette liste au cours de la semaine prochaine. C’est quelque-chose qui a toujours existé et c’est tout à fait normal. Le travail continue», précise-t-on. Mais c’est surtout le transfert de Vikash Ramdonee qui retient le plus l’attention car son ex-collège, le Collège Royal de Curepipe, a été au centre d’une énorme polémique au début de cette année, avec une chanson à caractère sectaire que les élèves avaient repris lors de la proclamation des résultats des lauréats. Un refrain qui avait suscité l’indignation de bon nombre de personnes. Pourquoi l’avoir retiré d’un collège comme le RCC pour le mettre à celui de Barkly ? Le principal concerné, lui, n’a pas voulu s’étendre sur le sujet et encore moins se prononcer sur un quelconque transfert considéré comme «punitif» par plus d’un.

Vikash Ramdonee : «Je respecte la décision de me transférer»

Vikash Ramdonee, recteur : «Mon rôle en tant que recteur est de protéger les élèves. Je l’ai fait au Collège Royal de Curepipe. Je le ferai désormais au collège Marcel Cabon SSS. J’ai d’ailleurs enseigné à Marcel Cabon SSS entre 2000 et 2003 et je suis content d’y retourner. Je respecte la décision de me transférer. Aujourd’hui, je demande la coopération des parents, des élèves, du personnel du collège pour remettre l’école sur les rails. Ensemble, faisons confiance à l’école. Je demande aussi aux anciens élèves de Marcel Cabon SSS de venir de l’avant afin de nous donner un coup de main.»

Le Père Jean Claude Veder : «Un sentiment mitigé»

Les membres d’Affirmative Action (AFAC), qui militent contre la discrimination raciale, avaient tenu, pour rappel, une manifestation devant le RCC, le 10 mars dernier. Ils demandaient, entre autres, des excuses en bonne et due forme et que «les responsables» soient sanctionnés. Le père Jean Claude Veder, un des membres fondateurs d’AFAC, sollicité hier, a réagi sur le transfert de Vikash Ramdonee et parle d’un sentiment mitigé. «Tout le monde se demande pourquoi on l’envoie au Marcel Cabon SSS. Cela donne l’impression que c’est un transfert punitif...comme une sanction à l’égard du recteur. Néanmoins, on espère aujourd’hui qu’il transformera Marcel Cabon SSS et que ce collège ait de belles réussites comme il le faisait au RCC. Mais je dois dire que je suis tout de même déçu qu’il n’y ait pas eu de sanction contre le représentant du Students’ Council et ses membres, qui avaient organisé la fête durant laquelle on a chanté la chanson raciste. Que se passera-t-il désormais pour eux ? Nous attendons toujours.»

Syndicats : Pourquoi Ramdonee ?

Bien que généralement, on ne donne pas de raison pour expliquer le transfert d’un recteur d’une école à une autre, le cas de Vikash Ramdonee laisse perplexe. «Il y a actuellement plusieurs recteurs qui ne donnent pas satisfaction par rapport à leur travail. Il y a des plaintes contre eux. Ils ne sont pas inquiétés, pas même pour harcèlement. Je pense en particulier à un recteur en zone 2 et de nombreuses personnes dans le milieu éducatif savent de qui je parle. Puis, on transfère un recteur qui effectue un bon travail dans un collège brillant pour l’envoyer dans une école qui n’a pas vraiment un bon niveau (NdlR: l’école avait même fermé ses portes pour ‘troubles sociaux’ pendant un moment, avant de rouvrir en 2018). C’est injustifié. Pourquoi c’est aux recteurs de payer pour les fautes commises par des élèves ?», se demande Sooryadanand Meetooa, membre de l’exécutif de l’Education Officers’ Union (EOU). Il dit condamner la chanson hautement controversable du RCC mais le transfert de Ramdonee aurait dû être juste et logique. «Parfois, un recteur ne peut pas être tenu pour responsable d’un acte venant de ses élèves. Cela aurait pu arriver à n’importe qui.»

Pour lui, la perception relative au transfert de Ramdonee est celle d’une punition. «Il y a plusieurs recteurs qui m’ont appelé depuis jeudi et qui sont du même avis. Nous condamnons toutefois tout ce qui s’est passé au RCC mais il fallait tourner la page et aller de l’avant.»

Un autre syndicaliste, qui n’a pas souhaité être cité, se demande pourquoi ces transferts dont celui de Ramdonee en particulier, interviennent justement après la rencontre entre le Cardinal Piat et le Premier ministre. «Est-ce une coïncidence ? Je pense que le gouvernement a voulu montrer qu’il est à l’écoute. Deman ou mem kifer ministere pa finn donne transfer avan ! Cela ressemble étrangement à une punition. Méritée ou pas ? Je préfère m’abstenir de tout commentaire.» Il pense que les transferts se font de manière unilatérale, sans préparation aucune. «Cela se fait du jour au lendemain, sans réelle préparation, que ce soit pour le recteur que pour les élèves. Il aurait fallu une préparation administrative au moins.»

Une reprise «normale» lundi...

<p>Les élèves des écoles publiques reprennent le chemin de l&rsquo;école ce lundi, 17 avril. Et on assure que tout est mis en place pour une reprise des plus normales. <em>&laquo;Ce trimestre, nous allons avoir beaucoup d&rsquo;activités et plusieurs écoles organiseront des excursions qui n&rsquo;ont pu avoir lieu pendant deux ans en raison du Covid-19. Les enseignants ont déjà travaillé sur leur programme pour ce semestre et aucun élève ne sera négligé.&raquo;</em> Est-ce que les trois jours de rattrapage en début de semaine dernière ont servi à quelque chose ? Non, selon Sooryadanand Meetooa, car il y a eu beaucoup d&rsquo;absences parmi les élèves dans plusieurs écoles et cela est vérifiable, selon lui. <em>&laquo;Les enseignants ont fait leur travail. Mais les trois jours n&rsquo;ont pas été productifs. Ek plisir zelev ki pa finn la. Eski ti pou kapav kumans nouvo sapit dan sa bann circonstances-là ?&raquo;</em></p>