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Appel à la démission: l’opposition rejette la proposition de Roshi Bhadain
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Appel à la démission: l’opposition rejette la proposition de Roshi Bhadain
Si six députés de l’opposition démissionnent, Pravind Jugnauth devra organiser des élections générales. C’est ce que Roshi Bhadain, leader du Reform Party, réclame depuis quelques jours. Mais l’opposition parlementaire ne voit pas les choses sous le même angle…
Roshi Bhadain a expliqué, qu’auparavant, l’opposition avait rejeté sa demande de démission en bloc car cela aurait pu donner la possibilité à Pravind Jugnauth de manier la Constitution à sa guise, vu qu’il aurait le contrôle total de l’Assemblée nationale. Or, avec la démission de six députés, cette question ne se pose pas. La pression des partielles, avec les municipales attendues cette année, sera telle que le Premier ministre sera acculé à organiser des élections générales.
Mais du côté de l’opposition, l’on avance que rien ne dit que Pravind Jugnauth organisera des élections générales, surtout que son mandat prend fin dans 18 mois et que, par la suite, il aura un délai de six mois pour appeler la population aux urnes. Donc, légalement, les élections générales peuvent avoir lieu au début de mai 2025.
Ajay Gunness, Deputy Leader du Mouvement militant mauricien qui ne siège pas au Parlement, soutient qu’un gouvernement – qui a renvoyé des élections municipales à deux reprises et qui s’apprête à les renvoyer une troisième fois – n’ira pas vers des élections générales. «Il y aura sans doute plusieurs partielles qui ne changeront rien. Les élections générales viendront lorsque le Premier ministre décidera de toute façon. C’est pour cela que nous rejetons cet appel de Roshi Bhadain», dit-il. Quant à Kushal Lobine, député du Parti mauricien social-démocrate, il avance qu’un député est plus utile au sein de l’Hémicycle que lorsqu’il fait partie de l’opposition extraparlementaire. «Outre des questions, j’ai l’habitude de soulever des problèmes de ma circonscription pendant le temps consacré à l’ajournement des travaux, et beaucoup ont été résolus. Certes, c’est une satisfaction ; mais ce sont surtout mes mandants qui sont ravis car ce sont eux qui attirent mon attention sur les difficultés qu’ils ont.»
Favoriser l’alliance gouvernementale
Ritish Ramful, avocat parlementaire, est aussi contre cette idée. Surtout que, selon lui, une telle démarche serait en faveur de l’alliance gouvernementale. Il soutient que, jusqu’ici, il n’y aucune alliance concrétisée entre les partis de l’opposition. «Si le Premier ministre donne des élections partielles dans un minimum de temps, c’est-àdire 30 jours après les démissions, et si les partis de l’opposition ne peuvent accorder leurs violons et participent à ces partielles en ordre dispersé, cela fera le jeu de l’alliance gouvernementale.» Le député rouge aborde aussi la question de la majorité nécessaire pour amender la Constitution. Il faudra, dit-il, avoir recours à la Cour suprême pour déterminer le nombre d’élus en cas de sièges vacants. «Mais, selon moi, trois-quarts des sièges sont calculés sur le nombre de députés qu’il y a au Parlement, comme c’est le cas en Inde. Sur 70 parlementaires, trois-quarts égalent à 53. Par contre, ces trois quarts seront calculés sur le nombre de députés qui siègeront après la démission.»
Selon ses calculs, avec six démissions, l’Assemblée nationale comptera 64 élus. Et les troisquarts sera équivalent à 48 députés. «Actuellement, le gouvernement contrôle 44 sièges. Si, comme je l’ai souligné plus haut, il y a une lutte avec des partis de l’opposition qui participent séparément à ces partielles face à l’alliance gouvernementale et si cette dernière arrive à remporter quatre sièges, elle disposera de 48 sièges, donc trois quarts des sièges au Parlement. Imaginez ce que peut faire un tel gouvernement !» Cependant, il réitère le fait qu’il faudra avoir une interprétation de la Cour suprême pour être fixé sur la question.
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