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Mauritius Finance forme de futurs professionnels au risque de les perdre
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Mauritius Finance forme de futurs professionnels au risque de les perdre
Le secteur mauricien des services financiers paie le prix du succès dont il a fait preuve aux yeux des acteurs d’autres juridictions, qui lorgnent le recrutement des talents disponibles dans le pays. La concurrence émergente pour les talents mauriciens porte l’empreinte du Luxembourg, de Guernesey, de Jersey, de Malte et d’autres juridictions qui recrutent massivement les professionnels mauriciens. La situation est telle que lors des consultations pré-budgétaires, Shamima Mallam-Hassam, présidente de Mauritius Finance, n’a pas manqué d’inviter Renganaden Padayachy, ministre des Finances, à proposer des solutions. En dépit de ces risques, Mauritius Finance forme les talents dont le secteur des services financiers a besoin.
Si le 13 avril, date du 328e anniversaire de sa mort, Jean de La Fontaine – poète français qui est passé maître dans l’art d’utiliser des allégories comme mode d’expression littéraire–assistait, dans l’enceinte de la Financial Services Commission (FSC) House, à Ébène, à la cérémonie d’octroi d’une bourse d’études à une trentaine de jeunes, il aurait certainement remis gracieusement une copie de sa fameuse fable intitulée Le chartier embourbé,qui a fourni à la littérature ce fameux proverbe : «Aide-toi, le ciel t’aidera.»
Pour dire, dans la vie, il faut savoir compter sur soi. La remise de cette bourse, qui se situe dans le cadre de l’organisation de l’édition 2023 d’un programme de bourses élaboré par Mauritius Finance – plateforme qui représente l’ensemble des acteurs du secteur des services financiers de Maurice et qui, parallèlement, œuvre pour le renforcement des capacités au sein de l’industrie – intervient à un moment où un des trois défis auxquels le secteur mauricien des services financiers est confronté est le manque de compétence. D’ailleurs, lors d’une rencontre avec Renganaden Padayachy, dans le contexte des consultations pré-budgétaires,Shamima Mallam-Hassam, présidente de Mauritius Finance, en a fait état: «Il est donc très important d’apporter des solutions, que ce soit par rapport à la formation, à l’ouverture de nos frontières aux compétences étrangères, ou encore des solutions pour retenir les talents existants.» Le ministère des Finances viendrat-il, oui ou non, au chevet d’un secteur aux potentiels prometteurs, mais qui risque de perdre des opportunités de croissance si, pour soutenir sa croissance sur le long terme, il souffre d’un déficit en termes de compétences ?
En attendant la réponse des Finances, Mauritius Finance a pris les taureaux par les cornes.Cette bourse d’études est d’une durée de six mois. Elle couvre les frais de scolarité ; elle permet à celui qui terminera ce programme avec succès d’obtenir un Certificate in Fund Administration. La formation se fera en ligne; elle sera offerte par la Mauritius Finance Training Institution, en collaboration avec CLT International et Alliance Manchester Business School, deux centres de formation de renommée mondiale dans le domaine de la finance. En perspective, dépendant de sa prestation et de sa performance tout le long de ce programme de formation, l’heureux candidat est susceptible de décrocher un stage rémunéré au sein des entreprises qui sont membres de Mauritius Finance.
Riche carrière
«L’élaboration de ce programme d’octroi de bourses d’études, indique Shamima Mallam-Hassam, est la démonstration de la confiance de Mauritius Finance dans le devenir du secteur mauricien des services financiers qui célèbre son trentième anniversaire en 2023. Cette initiative a pour principal objectif derenforcer le socle de compétences sur lequel repose notre centre financier international. Ce secteur est en pleine croissance. Nul n’est besoin de souligner combien les talents sont indispensables pour soutenir le développement de cette industrie. C’est dans cet esprit que Mauritius Finance veut encadrer les jeunes aspirant à poursuivre une carrière dans le secteur financier, carrière qui possède toutes les caractéristiques pour justifier le qualificatif de riche carrière. Ces bourses permettront aux récipiendaires de devenir des professionnels dans un créneau très porteur.»
Autre question que suscite la démarche de Mauritius Finance concerne les chances du secteur mauricien des services financiers de retenir ces jeunes, à qui il va donner une formation en vue de leur permettre d’embrasser une riche carrière dans ce secteur ? L’interrogation de la présidente du Mauritius Finance, dans le cadre des consultations prébudgétaires, donne à penser que Maurice doit multiplier ses efforts pour retenir les bénéficiaires de ces bourses d’études.
Pour Shamima MallamHassam, ce déficit en termes de compétence est le résultat de la concurrence émergente du Luxembourg, de Guernesey, de Jersey, de Malte et d’autres juridictions qui recrutent massivement les professionnels mauriciens. «Une situation qui représente une menace pour la croissance du secteur mauricien des services financiers.»
Si, dans son discours, Mahen Seeruttun, ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance, n’a pas élaboré sur les risques que le secteur mauricien des services financiers perde ses compétences, il a surtout mis l’accent sur la nécessité de tirer le maximum de profit d’un secteur porteur d’espoir et d’un pourvoyeur incontournable d’emplois pour les jeunes. «Il est de notre devoir et de notre responsabilité de veiller à ce que les compétences nécessaires existent àMaurice pour être en mesure de satisfaire les besoins de nos marchés et de nos clients». Il se dit «convaincu que ce projet de bourses contribuera à développer et à consolider les compétences dont nous avons besoin en matière de gestion de fonds et de comptabilité. Nous devons saisir toutes les opportunités disponibles, susceptibles de nous aider à améliorer le niveau de compétences de nos jeunes, une voie indispensable pour réaliser nos ambitions économiques. En tant que centre financier international dynamique, notre succès repose essentiellement sur des atouts fondamentaux, parmi lesquels la possibilité de démontrer que nous sommes en mesure d’offrir, sur demande, des professionnels de talents.»
Le ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance a également saisi l’occasion pour annoncer que le Financial Services Institute, qui est une institution de formation sous la tutelle de son ministère, deviendra, sous peu, un organisme d’accréditation de certificats de compétence professionnelle
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