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Transport public: des recettes mi-figue mi-raisin, l’expertise étrangère recherchée
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Transport public: des recettes mi-figue mi-raisin, l’expertise étrangère recherchée
Une absence d’autobus sur certaines lignes, d’autres qui rencontrent des problèmes mécaniques… Autant de soucis auxquels font face les compagnies de transport. Pourtant, ces dernières tentent, tant bien que mal, de survivre, surtout après l’arrivée du Metro Express dans le paysage. Elles sollicitent un coup de pouce des autorités pour accéder à leur dernière demande : le recrutement de travailleurs étrangers.
C’est l’un des secteurs qui, pour le moment, n’a presque aucun travailleur étranger au sein de sa flotte. En tout cas, ni au niveau des conducteurs ni des receveurs. Mais cette donne pourrait bientôt changer. Les compagnies peinent à trouver du personnel pour combler ces manquements. Cela se fait même ressentir sur certaines lignes.
«Tous les jours, des autobus restent dans le garage car on fait face à un manque de personnel», soutient Swaleh Ramjane, Chief Executive Officer (CEO) de la compagnie United Bus Service (UBS). Raison pour laquelle il compte se tourner vers les travailleurs étrangers. «Il y en a déjà qui conduisent des gros camions.» Il avance qu’un employé d’une compagnie de transport doit travailler au moins 200 jours par an.
«Il faut compter ses deux “off” par semaine, puis il a droit à 37 jours de congé (local leave) et congés maladie. Sans oublier que s’il travaille un jour de congé public, il a droit à un “off”. Certes, je sais que pour le travail qu’ils font au quotidien, ces employés le méritent. Mais, entre-temps, on fait face à un manque de personnel.»
C’est le même constat au sein de la Flacq Bus Owners Corperative Society Limited, comme le souligne Anil Seeburrun, secrétaire de la société. «Nous avons suivi toutes les procédures afin d’obtenir les services de ces travailleurs étrangers. Nous sommes encore en attente d’une réponse des autorités concernées.»
Pourquoi les jeunes semblent bouder cette industrie ? Ce serait une question de statut, confie notre interlocuteur. Il précise qu’il y a trop de préjugés par rapport au travail exercé par un chauffeur ou un receveur. «Ceux qui ont fait des études préfèrent travailler comme bureaucrate. Certains trouvent dégradant d’exercer le métier au sein d’un autobus. Et peut-être qu’ils seront mieux rémunérés en faisant ce travail…»
«On continuera à se battre»
Pour ce qui est des recettes, Swaleh Ramjane avance que sa compagnie essaie de se maintenir à flot. «Mais c’est difficile depuis l’introduction du métro. Il a bouffé trois-quarts des passagers à Curepipe. On doit avouer qu’avec une route spécifique et en plus, il ne fait paface aux embouteillages, c’est le moyen privilégié.» En tout cas, le soutien du gouvernement n’est pas de trop. «On continuera à se battre.» Raison pour laquelle il compte offrir le meilleur moyen pour voyager d’un point à un autre. «Les chauffeurs vérifient leur véhicule avant de quitter le garage. On ne lésine pas pour la sécurité des voyageurs. On a remplacé plusieurs bus pour un meilleur confort.»
Taxis et bus illégaux
Pour ce qui s’est passé la semaine dernière avec le bus sortant de Mahébourg pour Port-Louis, il tient à préciser que le bus n’a pas pris feu. «Le chauffeur a soulevé le capot qui recouvre le moteur et l’eau chaude a jailli du radiateur, faisant des blessés. Mais c’est un problème mécanique, un raccord qui a lâché. Ce genre de problème mécanique arrive malgré l’inventaire, en sortant du garage.» En 70 ans d’existence, il soutient qu’UBS fera toujours de son mieux pour donner le meilleur service.
De son côté, Anil Seeburrun confie que si le métro n’est pas encore arrivé dans l’Est de l’île, par contre, 30 à 35 % de leur recette sont affectés, et cela, à cause des taxis et bus illégaux. «On a remarqué qu’ils augmentent jour après jour.» Que font les autorités ? Question que beaucoup se posent…
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