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Hippisme: les palefreniers priés de ne pas se rendre au travail
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Hippisme: les palefreniers priés de ne pas se rendre au travail
Les difficultés s’enchaînent pour les acteurs de l’industrie hippique. Outre la piste impraticable ayant causé l’annulation de trois journées et la chute drastique de la «stakesmoney» annoncée par People’s Turf Plc, la liquidation de MTC Sports & Leisure complique la situation. Ses palefreniers subventionnés sont priés de ne plus se rendre au travail.
Faisons d’abord une différence entre les palefreniers employés par les écuries et ceux qui travaillent pour People’s Turf Plc (PTP) dans les écuries jugées proches de PTP et dont les quartiers et boxes sont à l’intérieur de l’hippodrome ou à Petit-Gamin. Ceux-là sont à la charge de l’organisateur de courses. Ceux de la rue Shakespeare – les écuries Maingard, Allet, Ruhee, Rameshwar Gujadhur – et celles sous les gradins, dont Mahadia et Narang, sont concernées par la décision de MTCSL de cesser toute subvention.
Jusqu’ici le salaire des palefreniers dépendait de leur écurie et de MTCSL, les coûts étant partagés équitablement. Cette décision était connue car la liquidation de MTCSL voulait forcément dire son incapacité à honorer les salaires. Mais là où le bât blesse, c’est sa demande explicite aux palefreniers de ne pas se rendre au travail, qui indique une interdiction de travailler ailleurs. “You are being informed that as from 22nd April 2023 and until further notice, you are requested not to attend work at your usual work place”, peut-on lire dans la lettre aux palefreniers. Une source proche du dossier confirme que «les palefreniers doivent démissionner pour pouvoir travailler ailleurs ».
Cette problématique porte maintenant sur plusieurs volets. Elle concerne les palefreniers eux-mêmes. Ne pas pouvoir travailler ailleurs et renoncer à un revenu qui leur permettrait d’obtenir plus que le salaire de base de la MTCSL jusqu’à la liquidation complète et l’intervention du redundancy board sera «très compliqué à vivre» pour ces pères et mères de famille. «Bé les nou travay en mem tan kot nu lekiri ziska trouv enn solision ar MTCSL ek redundancy board», fustige un palefrenier très amer.
Ces palefreniers pourraient choisir de démissionner et sécuriser un emploi ailleurs. Mais auraient-ils droit à une compensation ? La MTCSL a signifié son incapacité à faire plus que le minimum légal; pourront-ils faire une représentation au redundancy board? Le syndicaliste Jack Bizlall espère trouver une meilleure solution que celle de la MTCSL. Même s’il ne désespère pas que le Prime Minister’s Office prenne au sérieux sa demande de relancer la MTCSL, surtout après sa rencontre récente avec le vice Premier Ministre, Steeve Obeegadoo, il souligne qu’une compensation «plus humaine» est possible sous un fonds spécial du redundancy board.
Vient maintenant le casse-tête pour les écuries. Un mail des liquidateurs, intitulé termination of current arrangements, mentionne que la MTCSL n’offrira plus de services of groom à partir du 22 avril. «Je vais devoir trouver Rs 300 000 en plus pour payer ces palefreniers», déclare un entraîneur. D’ailleurs, il n’exclut pas, comme deux autres entraîneurs, une réduction drastique de leur effectif ou carrément la fermeture de leur yard. Tout le business model de l’industrie hippique pourrait donc s’écrouler...
Un autre entraîneur fustige la manière d’agir de la MTCSL. «Pourquoi ne nous a-t-on pas prévenu que ce serait le cas ?» (…) «il incombait à la MTCSL de nous avertir que nos palefreniers n’auraient plus de droit de travailler chez nous à partir de telle date». «Pa fer nu konn sa de zour avan», fulmine-t-on à la rue Shakespeare.
Pour tenter de remédier à la situation les liquidateurs de la MTCSL expriment le souhait de faciliter toute transition de ses palefreniers aux écuries concernées. «(…) we suggest that you contact directly the grooms to discuss employment with you. (…) to ensure a smooth transition we will be willing to waive the requirement of a groom to provide notice upon resignation.”
Une autre frange d’employés – non syndiqués pour la plupart – souhaitent attaquer frontalement la MTCSL : «On souhaite démontrer que la MTCSL a délibérément décidé de ne pas organiser les courses alors que l’État était prêt à négocier les termes.» Un ancien président du MTC répond que tout a été fait pour sauver la compagnie et ses employés mais que «d’autres intérêts des décideurs ont pris le dessus…». Sinon, plusieurs employés non récupérés par d’autres établissements sont déjà en garden leave, en attendant de paraître au redundancy board.
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