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Franklin : «Si mo res lor enn bato plis ki sink minit mo vomi»
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Franklin : «Si mo res lor enn bato plis ki sink minit mo vomi»
Les débats dans la cadre de la motion de remise en liberté conditionnelle de Jean Hubert Celerine, alias Franklin, devant le tribunal de Bambous, hier, ont été marqués par sa déposition. Du banc des témoins, c’est un Franklin serein et convaincant qui s’est exprimé, tentant le tout pour persuader la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath que son arrestation est liée à «enn zistwar politik», et qu’il n’a aucune intention de prendre la fuite s’il obtient la liberté provisoire. «Mo finn tou letan ed dimounn. Mo pann detrir person. Mo kontan Moris. Mo pa gayn zafer ar lamer mwa, si mo res lor enn bato plis ki sink minit mo vomi», a-t-il déclaré.
L’audience a débuté par la déposition de Franklin qui répondait aux questions de ses avocats, Mes Yatin Varma et Alexandre Leblanc. Mme Papain, l’enquêtrice de l’Independent Commission against Corruption (ICAC), avait souligné que Franklin connaît des pêcheurs et des skippers qui pourraient faciliter son départ du pays et qu’il possède lui-même des bateaux. Des arguments que réfute le principal concerné.
Me Varma : Dans quelles circonstances l’ICAC vous a arrêté ?
Franklin : L’ICAC m’a appelé et je m’y suis rendu tout de suite. C’est la deuxième fois. En 2016, je m’y étais rendu mais il n’y avait pas d’arrestation.
Me Varma : Combien de fois avez-vous voyagé ?
Franklin : Quatre à cinq fois, En 2011, j’avais voyagé pour l’Église.
Me Varma : Quelle est votre relation avec la famille ?
Franklin : Nous sommes cinq enfants. Je m’occupe de mon père, de ma grand-mère, qui dépendent tous de moi. J’ai cinq enfants. Je prends en charge toutes les dépenses de mes enfants.
Me Varma : Parlez-nous de votre business.
Franklin : Depuis sept ans, je nourris des animaux. J’ai une boutique, New York Boutique, un commerce de fast-food et une entreprise de location de voitures. Tout est sous scellés.
Me Varma : L’ICAC dit que vous vous êtes rendu à La Réunion sans que les autorités ne soient au courant…
Franklin : C’est totalement faux. Je n’ai pas de bateau. Mo pa gayn zafer ar lamer moi. Mo kontant larivier moi. si mo res lor enn bato plis ki sink minit, mo vomi.
Me Varma : Parlez-nous de vos activités sociales…
Franklin : Mme Papain m’a décrit comme un monstre mais elle avait l’habitude de me voir à l’église St-,François à Por t-Louis tous les dimanches, donnant à manger aux personnes dans le besoin. Durant le confinement, j’ai vidé ma boutique pour aider les autres et je n’ai pas pris un sou.
Me Varma : L’ICAC dit que vous avez financé l’achat de plusieurs bateaux ?
Franklin : C’est totalement faux. Mes enfants habitent dans une maison louée. Le propriétaire est sur le point de les mettre dehors. Si j’avais autant d’argent pour financer des bateaux, j’aurais acheté une maison pour mes enfants.
Me Varma : L’ICAC dit aussi que vous avez des contacts à Madagascar qui sont impliqués dans la drogue et que vous allez fuir...
Franklin : Je m’étais rendu à Madagascar car j’avais l’intention de commencer un business de langouste et de crevettes, mais cela n’a pas abouti. Pendant mon séjour, je n’ai rencontré personne. Zamé mo pou sové. Toute ma famille est à Maurice. Mo kontan Moris et j’ai confiance en la justice.
Me Varma : L’ICAC pense que si vous êtes libéré, vous allez influencer des témoins ou les intimider…
Franklin : Je n’ai jamais eu de problème avec qui que ce soit. J’ai tout le temps été généreux envers les autres. Mo pena la haine kont personn.
Me Varma : Il y a eu des allégations selon lesquelles vous auriez dit que vous pouvez faire disparaître des documents.
Franklin: Je ne comprends pas pourquoi Mme Papain a dit cela. Elle a toujours été amicale envers moi, m’offrant à chaque fois des biscuits et du café lors des interrogatoires, et je n’ai jamais manqué du respect à qui que ce soit.
L’audience a été ajournée au 24 avril pour les plaidoiries des avocats
Franklin, passionné de sorties en mer
<p style="text-align:center"><img alt="" height="355" src="/sites/lexpress/files/images/article/frankilin_1.jpg" width="269" /></p>
<p>Malgré ses affirmations en cour hier, les vidéos de Franklin en mer ne manquent pas sur les réseaux sociaux. Tantôt avec Nico le Mimi, tantôt avec d’autres amis, il a l’air de bien s’amuser. Certains clips le montrent même à la barre. Son avocat n’a pas voulu faire de commentaires sur ce volet de l’affaire.</p>
<p><strong>Demande d’extradition : Me Yatin Varma veut interroger une représentante du bureau de l’«Attorney General»</strong></p>
<p>Les débats dans le cadre de la demande d’extradition de Franklin se sont poursuivis, hier, devant le tribunal de Port-Louis. Ses avocats, Mes Yatin Varma et Alexandre Leblanc, ont déposé une motion pour interroger la représentante du bureau de l’Attorney General (AGO), qui a juré l’affidavit dans le cadre de la demande d’extradition. Me Yvan Jean Louis, Acting Solicitor General, y a objecté. La magistrate fera connaître sa décision le 27 avril.</p>
<p>Les avocats de Franklin veulent poser certaines questions à la fonctionnaire qui a juré l’affidavit au nom du bureau de l’AGO pour obtenir certaines informations. Mais le représentant de l’AGO s’y oppose car cette démarche, selon lui, n’est pas appropriée. Les avocats des deux parties ont plaidé en droit sur cette motion et la cour devra trancher avant que les travaux se poursuivent.</p>
<p>Rappelons que l’AGO a déposé, le 31 mars 2023, devant le tribunal de PortLouis, une demande d’extradition des autorités françaises contre Franklin et son ami Nono. Le 2 juillet 2021, les deux avaient été condamnés à sept ans de prison chacun pour leur implication dans un trafic de cannabis destiné à alimenter Maurice. La cour d’appel de Saint-Denis avait, quant à elle, émis un mandat d’arrêt, le 13 juin 2019 contre les deux hommes à la suite du jugement, mais celui-ci n’avait pu être exécuté. Franklin et Nono refusent d’être extradés à La Réunion. Leurs avocats évoquent le traité de 1878 en matière d’extradition qui, disent-ils, ne s’applique pas aux nationaux. Mercredi, la magistrate Shavina Jugnauth n’a pas accédé à leur demande de remise en liberté conditionnelle.</p>
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