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Décès d’Yvonne et André Or Kam Fat: unis dans la vie et pour l’éternité
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Décès d’Yvonne et André Or Kam Fat: unis dans la vie et pour l’éternité
Bien que Jennifer et David Or Kam Fat soient dévastés par la disparition quasi-simultanée de leurs parents, ils se consolent en se disant que ces derniers ont été non seulement unis dans la vie mais qu'ils le sont pour l'éternité. Cette formidable et longue histoire d’amour entre Yvonne et André Or Kam Fat, qui rendait leurs proches si admiratifs, a pris fin. Ils se sont éteints, il y a quelques jours.
Les deux, âgés respectivement de 88 et 77 ans et parents des deux enfants susmentionnés, de même que grands-parents de deux garçons, étaient tellement proches, que même après 50 ans de vie commune, il était inconcevable que la mort puisse les séparer. «C’est beau qu’ils soient partis ensemble mais c’est dur de perdre nos deux parents d’un coup ainsi», confie leur aînée, Jennifer. Mais la Providence en a décidé ainsi. Leurs funérailles ont eu lieu, mardi dernier, en l’église du Sacré-Cœur de Beau-Bassin. Jennifer Or Kam Fat revient sur les derniers moments de ses parents.
C’est sur la pointe des pieds qu’André Or Kam Fat a poussé son dernier soupir, samedi dernier, dans la matinée. Cet ancien employé de la British American Tobacco avait été admis en clinique depuis cinq jours. Alors que son état semblait s’améliorer, son âme-sœur, elle, avait cessé de s’alimenter, à tel point que l’on pensait que c’est Yvonne Or Kam Fat, qui allait partir la première. Ce fut donc un choc pour ses enfants d'apprendre que leur père les avait quittés. Le même jour, les enfants ont dû annoncer son décès à leur maman, qui était alitée. «Elle avait arrêté de parler. Nous avons été obligés de lui annoncer que les funérailles de papa auraient lieu lundi (NdlR : le 17 avril) et nous avons commencé les préparatifs à cet effet», raconte Jennifer Or Kam Fat.
Samedi soir, alors qu’ils étaient tous assis dans le salon, ils ont été émerveillés par la présence d’un papillon de nuit. «Il était très beau. C'était un signe très fort. Je n’avais jamais vu un tel papillon de nuit auparavant», poursuit l'aînée du couple. Dimanche, elle a passé la journée à la chapelle ardente d’Elie and Sons à Beau-Bassin où se déroulait la veillée mortuaire pour son papa. Et lundi, son frère et elle se sont préparés pour les funérailles.
«Les funérailles étaient prévues pour 10 h 30. Notre maman est restée à la maison avec l’aide-soignante et quelques minutes avant que la cérémonie ne débute à l’église, l’aide-soignante lui a pris la main et lui a dit :«Madame, nous allons faire une petite prière pour Monsieur qui va passer à l’église. C’est là que ma mère a cligné des yeux deux fois. Une larme a glissé le long de sa joue et elle a poussé son dernier soupir», raconte Jennifer, la voix nouée par l’émotion.
Lorsque son ami lui a annoncé la mort de sa mère, elle a eu un choc. Elle s’est consolée toutefois en se disant que désormais, plus rien ne séparerait son père et sa mère. Les enfants du couple ont repoussé les funérailles de leur papa pour le lendemain, le temps pour eux de préparer celles de leur maman. Les dépouilles du couple défunt ont quitté la chapelle ardente d’Elie and Sons, mardi dernier à 10 h 30 pour se rendre en l’église du Sacré-Cœur de Beau-Bassin.
Mercredi, alors que les deux enfants du défunt couple mettaient de l’ordre dans les affaires de leurs parents, en se penchant sur la table de chevet de leur maman, ils ont été surpris de voir le magnifique papillon de nuit. Ils ont été surpris de voir le magnifique papillon de nuit. Ils l’ont attrapé et l’ont gardé en souvenir dans un bocal, confie leur fille. Jennifer ne peut oublier comment ses parents passaient tous leurs moments ensemble. «Ils déjeunaient ensemble, prenaient des décisions ensemble. Ma maman s’occupait de mon papa comme d’un enfant», se souvient-elle.
«C'est rassurant de savoir qu'ils sont partis ensemble...»
Quelques jours avant leur grand départ, ils avaient fêté le 77e anniversaire d’Yvonne Or Kam Fat. Sa santé était chancelante mais sa fille se souvient qu’ils ont passé quand même un bon moment. Son frère, David, père de deux garçons de dix et 12 ans, était venu exprès de Montréal au Canada pour pouvoir le célébrer en leur compagnie. «Je me souviens qu’à chaque fois qu’ils parlaient, ils aimaient se taquiner et mon père disait qu’il tirerait sa révérence en premier. Ils étaient de bons vivants», confie leur fille. Le couple, qui comptait 50 ans de mariage, a uni sa destinée en 1972. Ils s’étaient rencontrés une année plus tôt alors qu’André Or Kam Fat avait 36 ans et Yvonne 25 ans. Ils étaient tombés éperdument amoureux l’un de l’autre. Yvonne était alors enseignante à l’école Philippe Rivalland RCA à Beau-Bassin. De leur union est née, neuf mois et quelques jours après leur mariage, Jennifer, et quelques années plus tard, David est venu agrandir la famille. Ils étaient heureux dans leur cocon familial à la rue Raoul Rivet à Beau-Bassin.
Un bricoleur
André Or Kam Fat était fan de bricolage. «Il était un touche-à-tout. Il aimait bricoler, aimait l’ingénierie, les voitures et il aimait par-dessus tout cuisiner.» Lorsqu’il a pris sa retraite, Yvonne, qui comptait 35 ans de service dans l’enseignement et qui était alors directrice du André Glover Government School à Beau-Bassin, a souhaité se retirer pour être en compagnie de son époux. «Maman aimait les fleurs, plus particulièrement les orchidées, la médecine traditionnelle chinoise, le Feng-shui, la réflexologie et le tai-chi. Elle faisait attention à tout ce qu’ils consommaient», confient les enfants du couple. Dès qu’ils ont été retraités, ils se sont mis à voyager et ont visité plusieurs pays mais le continent qu’ils préféraient était l’Asie. «Mon papa aimait beaucoup Singapour. Ils sont restés neuf mois dans ce pays. Mon frère habitait là-bas avant d’aller s’établir au Canada», ajoute la fille aînée du couple. En 2007, lorsqu’André Or Kam Fat est tombé subitement malade, sa femme était aux petits soins avec lui. «Elle s’occupait de lui comme son enfant. Elle veillait à ce qu’il mange bien et sainement», raconte encore leur fille. André Or Kam Fat a vite été remis sur pied. «Hormis la vieillesse, notre papa ne souffrait d’aucune maladie. Maman était une fervente croyante et notre papa ne craignait pas la mort. C’est un peu comme si que la mission de maman était de s’occuper de notre papa et que maintenant qu’il est parti, sa mission a pris fin», déclarent les enfants du couple.
Jennifer avoue qu’elle est convaincue que les âmes de ses parents sont connectées. «Il y a énormément de symbolisme dans tout ce qui s’est passé. C’est rassurant de savoir qu’ils sont partis ensemble, bien que leur disparition laisse un grand vide dans nos vies», ajoute-elle.
Le symbolisme du papillon de nuit
<p style="text-align:center"><img alt="" height="220" src="/sites/lexpress/files/images/1_108.jpg" width="300" /></p>
<p>Jennifer Or Kam Fat a des frissons rien qu’en pensant à ce papillon de nuit, qui est venu se poser sur la table de chevet de sa mère. Elle a fait des recherches et est tombée sur un article sur les papillons de nuit. Dans le soufisme, qui est la tradition mystique de l’islam, il y a des versets qui parlent d’un papillon de nuit (l’amant) attiré vers la flamme (l’être aimé).</p>
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